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Et si on utilisait ChatGPT pour moins travailler ?
« Juste hier, j’en ai reçu huit. » Darcy MacQuarrie cumule les offres d’emploi de prompt engineer depuis quelques mois. Suffit d’une courte recherche sur l’Indeed de l’intelligence artificielle pour deviner que le salaire doit frôler les six chiffres.
Le prompt engineering, ou l’optimisation des consignes, c’est essentiellement l’art de poser des questions – les bonnes – à l’intelligence artificielle. Ou comme dit Darcy, « c’est de travailler avec des modèles de langage qui t’assistent dans ton processus créatif ». Le plus connu, c’est ChatGPT, mais il en existe plusieurs autres.
Darcy a commencé à s’y intéresser il y a à peine un an. Ce sont d’abord des outils de génération d’images, comme Craiyon et DALL·E, qui ont attiré son attention. « Je suis rapidement devenu vraiment bon – j’en ai fait une obsession. Mes ami.e.s ont commencé à me demander de leur faire des images de profil pour Donjons et Dragons. Je me suis aussi mis à faire des logos et des trucs plus commerciaux. Le processus créatif était tellement rapide. »
Aujourd’hui, le prompt engineering et l’intelligence artificielle sont devenus ses outils de travail principaux dans son rôle d’analyste en recherche et Darcy dit faire des gains de productivité considérables. C’est à se demander :
est-ce que l’intelligence artificielle est en train de démocratiser l’accès à l’assistant.e personnel.le? À entendre parler Darcy, on dirait que ce n’est plus juste un truc de riches – et pas de geek, par ailleurs.
Avant de s’emballer, il faut savoir comment bien l’utiliser. Vous avez de la chance : Darcy est un pro en la matière et a quelques conseils à partager à ceux et celles qui veulent se lancer.
La grosse base
L’erreur la plus commune, c’est de penser que l’intelligence artificielle va se charger de tout. « Tu peux pas simplement demander à l’outil de faire des miracles. Ça fonctionne pas du tout comme ça. C’est un juste outil – un super-outil. Mais il faut que tu lui dises ce que tu veux qu’il fasse. » Il y a donc de bonnes chances que vous sous-estimiez la quantité d’information que vous devez vous-même lui fournir.
Darcy est aussi d’avis que pour faire du prompt engineering, il faut savoir de quoi on parle. Si ce n’est pas le cas et qu’on prend toutes les réponses que l’outil nous fournit pour du cash, on court le risque d’utiliser des informations erronées.
« Les réponses fournies vont probablement contenir des erreurs. Il faut vraiment faire attention. »
C’est pourquoi Darcy recommande de bien connaître sa matière et de contre-vérifier les résultats avant de les utiliser.
Le monde de l’intelligence artificielle évolue vite. Pour l’utiliser à son plein potentiel, il faut donc rester à jour. Selon Darcy, la meilleure façon de le faire, c’est d’être à l’affût de ce qui se passe dans sa (très active) communauté. Pour lui, ça passe par un abonnement à l’infolettre Prompt Engineering Daily ou encore par des gourous de l’intelligence artificielle comme Cassie Kozyrkov (Google) et Seth Juarez (Microsoft) qu’il suit sur LinkedIn.
La marche à suivre
Eh non, l’intelligence artificielle ne lit pas (encore ?) dans les esprits. « Tu dois lui expliquer le contexte, explique Darcy. Plus tu es précis, meilleurs seront tes résultats. » La première étape, c’est donc de lui donner toutes les informations dont tu disposes quant à la tâche à accomplir.
Il faut ensuite définir très clairement et précisément ce que tu souhaites obtenir comme réponse : le niveau de détail, la longueur, le format et le ton recherché. Notre journaliste Gabrielle l’a d’ailleurs compris un peu trop tard.
Finalement, il faut tester, ajuster et peaufiner ses commandes pour observer ce qui change dans les réponses fournies, jusqu’à ce que tu obtiennes exactement ce dont tu as besoin.
Pour faire ça, Darcy garde une banque de toutes les commandes qu’il a fournies à l’outil et consolide celles qui ont généré les meilleurs résultats en une commande finale. Bref, il faut faire des tests pour trouver les meilleurs morceaux de casse-tête.
Parmi les utilisations préférées de l’intelligence artificielle de Darcy, on retrouve en tête de liste le brainstorming et la recherche, mais aussi la production de gabarits, l’écriture de CV ou de lettres de présentation et la planification, tout ça en tenant compte de plusieurs facteurs très spécifiques à son travail, son horaire, ses besoins et ses envies.
Les meilleures plateformes
Beaucoup de choses peuvent être faites avec le fameux ChatGPT, mais il a quand même ses angles morts. Et personne n’est surpris d’apprendre que certain.e.s ont sauté sur l’occasion de combler les trous. Voici donc d’autres outils d’intelligence artificielle qui vont vous rendre plus efficace que jamais. Et ça, c’est en plus de ceux qu’on vous recommandait déjà ici.
Any Summary permet d’obtenir différentes déclinaisons de résumés (on salue l’option « sarcastique ») à partir de fichiers PDF, d’images, de présentations, de vidéos et même de documents Excel. Vous avez le rôle de secrétaire sur votre conseil d’administration ? Ça pourrait être pratique pour écrire le compte-rendu de la dernière rencontre.
Étudiant.e.s, académiques, arrêtez de chercher. Les outils qui vont vous sauver des heures et des heures de fouille sur le web sont Perplexity et Elicit. Besoin de sources pour un travail qui presse ? Ces deux plateformes-là pourraient devenir vos meilleures amies.
Oh, et pour ne même pas avoir à se casser la tête à écrire des commandes, vous pouvez toujours avoir recours à PromptPal ou encore Prompt Storm – celui-là écrit carrément pour vous directement dans ChatGPT. C’est un peu comme un assistant.e personnel.le… pour interagir avec votre assistant.e personnel.le.
« À mon avis, ça va devenir un outil du quotidien comme les mails ou le calendrier. » L’intelligence artificielle est donc là pour rester, selon Darcy. « Je pense que si tu ne t’y intéresses pas, tu vas être laissé.e derrière. » Bon, mieux vaut s’y mettre ?