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Est-ce que je suis trop contrôlant.e au travail ?

Comment apprendre à faire confiance aux autres pour ne pas péter un câble.

Par
Hugo Bastien
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Si vous êtes comme moi, vous aimez toucher à tout quand vient le temps de créer et travailler en équipe. Que ce soit dans un projet personnel, artistique ou d’affaires, certaines personnes aiment avoir un certain contrôle sur le processus de création de A à Z.

Cette omniprésence dans le processus créatif est ce que j’aime le plus dans mon job. Faire des projets avec des ami.e.s, et surtout, être le leader de ceux-ci, me permet de travailler avec tout le monde à chaque étape de la création et de garder une certaine influence sur le produit final.

Mais ça, c’était avant. Avant que je tombe en burn out et que je réalise que cette attitude de vouloir être « impliqué dans tout » me prenait beaucoup trop d’énergie, mais surtout, qu’elle irritait les gens avec qui je travaillais.

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Voici quelques questions à vous poser avant de vous retrouver dans ma situation. Si tout va bien, ça devrait aussi vous permettre d’améliorer votre façon de travailler en équipe.

Contrôler… mais pourquoi ?

Initialement, je me disais que ma tendance à m’impliquer dans chaque étape d’un projet était justifiée par le fait que j’aime apprendre. Et c’est encore vrai.

Avoir son nez dans les affaires de tout le monde est énergivore, et souvent… plutôt inutile.

Pour moi, un des plus grands plaisirs de mon métier est d’avoir la chance d’essayer tout, du graphisme à la conceptualisation, en passant par le montage vidéo. J’ai même fait du dessin animé à un moment donné pour un projet, en apprenant grâce à des tutoriels YouTube. (J’ai ensuite pris la décision de ne plus jamais retoucher à ce médium, parce que ça m’a pris un mois et demi de travail pour arriver à pondre deux minutes de contenu potable.)

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Bref, lorsqu’on travaille avec de petites équipes, c’est bien (voire obligatoire par moment) d’être impliqué.e dans les différentes étapes de la création ou de la production. Mais le problème c’est qu’on ne peut pas se multiplier non plus. Aussi plaisant que ça puisse être, avoir son nez dans les affaires de tout le monde est énergivore, et souvent… plutôt inutile.

Une histoire de confiance

Si en plus de vouloir être convié.e à chaque meeting pour savoir ce qui se passe, vous êtes cette personne qui lâche des « c’est bon, je vais le faire moi-même », c’est signe que vous ne faites pas assez confiance aux gens avec qui vous travaillez.

Dans les dernières années, j’avais cette attitude-là par moment dans certains projets. Comme je savais (ou pensais savoir) exactement comment telle ou telle étape du projet devrait être faite, plutôt que de la déléguer, je préférais la faire moi-même afin que le résultat final soit comme je le voulais. Mais en vérité, cette attitude camouflait une difficulté à laisser aller, à faire confiance aux autres.

Combien de fois en aviez-vous trop dans votre cour et avez finalement bâclé une tâche par manque de temps ? C’est ce qui guette éventuellement le control freak.

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Et le plus triste dans tout ça, c’est qu’en gardant tout dans ma cour, je me privais du talent de mes coéquipiers et coéquipières. Avec le temps, j’ai travaillé sur moi et j’ai fait de plus en plus d’efforts pour déléguer. J’ai appris à identifier quelles tâches je tiens à faire absolument et lesquelles seront mieux réalisées par les autres membres de l’équipe.

C’est sûr qu’il y a toujours un « risque » que la personne mandatée pour faire ladite tâche ne fasse pas un bon travail, mais mes expériences m’ont prouvé le contraire la majorité du temps. En fait, il m’arrive beaucoup plus souvent de regarder le travail de mon collègue en me disant qu’il ou elle a fait bien mieux que ce que j’aurais fait.

Dire que je me privais de ces talents tout ce temps, par pur orgueil. Tsk tsk.

L’union fait la force

Et soyez honnêtes, combien de fois en aviez-vous trop dans votre cour et avez finalement bâclé une tâche par manque de temps ? C’est ce qui guette éventuellement le control freak.

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En plus de se priver du talent des autres et de s’épuiser à la tâche, le ou la control freak finira par faire elle-même des erreurs en en prenant trop sur ses épaules. Ironiquement, le travail que vous comptiez faire à la perfection finit par être de moindre qualité parce que vous n’avez pas été capable de le confier à quelqu’un d’autre.

Apprenez à identifier quelles étapes du travail sont cruciales pour votre implication, et lesquelles vous pouvez laisser aller.

C’est pour toutes ces raisons que l’attitude contrôlante d’un leader, bien que ce dernier soit parfois bien intentionné, finit par miner le moral de l’équipe. Les gens ne se sentent pas valorisés ni utilisés à leur plein potentiel. Pire, ils vous regardent jongler avec vos tâches sans demander leur aide, et remarquent encore plus vos erreurs.

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C’est pourquoi il est primordial de travailler sur vous et de faire confiance à votre entourage. Apprenez à identifier quelles étapes du travail sont cruciales pour votre implication, et lesquelles vous pouvez laisser aller. Apprenez également à écouter votre équipe, à lui faire confiance, et surtout, à identifier les forces et faiblesses de vos collègues. Si personne dans l’équipe n’est capable de réaliser telle tâche mieux que vous, peut-être devriez-vous songer à agrandir l’équipe plutôt que d’en mettre plus sur vos épaules.

En gros, cessez de contrôler tout et vous réaliserez que vous êtes entouré.e de gens autant sinon plus compétents que vous. Ces mêmes personnes qui n’ont pas pu développer leur plein potentiel deviendront ensuite vos meilleures alliées, et bientôt, vous vous demanderez comment vous avez fait pour vous passer d’elles aussi longtemps.

Parce qu’au final, se retirer et laisser les autres travailler, c’est la marque d’un leader qui connait ses failles et qui fait confiance à son équipe pour les combler.

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