.jpg)
Est-ce que ça vaut la peine de payer pour avoir peur alors que la vie est déjà effrayante?
Ah, l’automne. Cette magnifique période de l’année où les feuilles tombent et où l’envie d’avoir peur jusqu’à se chier dessus refait surface.
Je ne suis pas une grande fan d’épouvante. Certes, un occasionnel film ou série d’horreur mettant en scène des histoires queers (lire ici, strictement Jennifer’s Body et The Haunting of Bly Manor) me fait plaisir, mais je ne recherche pas le thrill de la peur à tout prix.
Mon manque d’enthousiasme envers l’horreur a débuté la journée de l’Halloween 2010, alors que j’étais au lycée et que j’ai été traumatisée ad vitam aeternam après avoir regardé Final Destination 3. Je suis incroyablement gênée d’être marquée à vie par un film d’aussi piètre qualité. Ce blocage m’a empêchée de pleinement profiter de l’horreur sous toutes ses formes.
Un blocage de la peur
Chaque fois que je parle de mon blocage à des fans d’horreur, je me bute à des critiques avec des arguments béton tels que : « Quoi ? Mais c’est tellement bien, avoir peur ! » Bref, un raisonnement très convaincant.
Si je suis complètement honnête, l’idée d’avoir peur ne me désintéresse pas totalement. Mais, une question me trotte constamment dans la tête : « Est-ce que payer pour avoir peur en vaut le prix alors que la vie quotidienne est déjà très épeurante ? »
J’ai décidé de tester la chose en tentant deux expériences pour avoir peur. La première : visionner un film d’horreur au cinéma, et la deuxième, visiter une maison hantée. Le tout dans le but de découvrir si payer pour avoir peur en vaut le coup alors que la peur me hante chaque fois que je passe la barrière du métro sans payer.
L’effroyable CinÉplexe
J’ai commencé ma quête de la peur en allant voir le film de Jordan Peele Nope au cinéma au prix de 11 euros l’entrée plus 7 euros pour le gros popcorn que j’ai mangé seule comme une sale goinfre. Certain.e.s diront que ce n’est pas un film qui fait assez peur, mais je rappelle que j’ai été traumatisée par Final Destination 3. Clairement, mon seuil de tolérance est encore plus bas que ma confiance en moi.
Le film était, somme toute, assez médiocre. Bien que je sois une fan du travail de Jordan Peele habituellement, Nope ne m’a même pas fait dresser un seul poil de bras. Ce n’est pas faute d’en manquer : j’en ai beaucoup, je me faisais même intimider là-dessus au secondaire. En faire dresser un est, franchement, tâche facile.
Au final, la trame narrative des extraterrestres mis en scène dans le film ne m’a pas du tout effrayée. Pourquoi aurais-je peur que des êtres venant d’une autre plan ète me tuent alors que la planète se meurt et que la semaine dernière, je n’ai pas fait mon stop en vélo électrique sans casque et que j’ai bien failli y passer ?
Ma deuxième expérience était d’aller visiter la maison hantée La nuit de terreur. J’étais déjà apeurée à l’idée d’y aller, mais j’ai fait un plus gros jumpscare en apprenant qu’elle se situait à Laval.
En arrivant, on nous a annoncé que le temps d’attente pour entrer était de 1 h 20. C’était vendredi soir, il faisait très froid et je portais une veste en jeans. J’avais déjà peur de ne pas m’endurer et de me taper sur les nerfs. Nos voisins de file d’attente revenaient d’un dîner de collègues et parlaient fort. J’avais peur qu’ils me tapent encore plus sur les nerfs que je me tape moi-même sur les nerfs.
Après l’attente, on est finalement entré dans la maison hantée pour la modique somme de 30 euros par personne. J’ai timidement demandé combien de temps durerait l’expérience. « 40 minutes ! », m’a-t-on répondu. J’ai fermé les yeux. Quarante minutes de peur, c’est quatre présentations orales, deux fois le 20 minutes horrible à attendre dans la salle d’attente pour savoir ce que mon chat âgé avait mangé et 40 fois la minute où j’ai réalisé que j’avais accidenté la Mercedes de ma mère. Je pouvais le faire.
Le frissonnant verdict
La maison hantée m’a fait assez peur pour faire des petites gouttes de pisse dans les pantalons que ma copine m’a gracieusement prêtés. Une photo à l’appui montre d’ailleurs mon teint horrible teinté d’angoisse qui laisse croire que je meurs du scorbut à petit feu.
.jpg)
Mais, est-ce que tout cet argent dépensé sur de la peur vaut vraiment la peine considérant que, minimum une fois par semaine, je ne dors pas de la nuit parce que l’angoisse de ne jamais accéder à la propriété me prend ? Que vais-je faire si je n’ai jamais ma propre terrasse sur le toit où je peux installer un petit potager ?
Mon verdict : non, dépenser de l’argent pour avoir peur n’équivaudra jamais à l’anxiété constante qui vit dans ma tête.
Ça donne un sacré rush d’adrénaline, par exemple !