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Essayer de plaire à tout le monde : la pire stratégie au travail

Parce qu'à vouloir trop être aimé.e, on finit parfois par ne pas l'être.

Par
Pier-Luc Ouellet
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Quand le chef de contenu m’a assigné le texte que vous lisez en ce moment, ça m’a un peu ébranlé. Je ne travaille peut-être pas dans un bureau conventionnel (je suis pigiste, après tout), mais en général, je suis quelqu’un qui tente de plaire aux gens. Mettez ça sur le dos de mes troubles anxieux, mais je gère assez mal l’idée que des gens ne m’aiment pas. Je ferais un très mauvais politicien.

Mais apparemment, tenter de se faire aimer de tout le monde, ça ne serait pas la meilleure stratégie. On regarde ça ensemble.

Pourquoi c’est une mauvaise d’idée d’essayer de plaire à tout le monde

On va se le dire, c’est normal de vouloir être aimé.e par les gens qui nous entourent. C’est un réflexe tout à fait humain : après tout, l’être humain est un animal grégaire. On vit par le groupe.

Et on ne vous dit pas non plus de rentrer au bureau lundi matin en crachant dans le café de vos collègues. C’est tout à fait correct d’être cordial.e, sympathique, de rendre service, bref, d’être aimable. Mais le danger, c’est que l’obsession d’être aimé.e par ses pairs finisse par miner votre propre carrière. C’est que le désir d’être aimé.e peut parfois avoir l’effet contraire.

La plupart des gens ont assez d’intelligence sociale pour voir quand quelqu’un fait juste dire comme eux pour se faire aimer.

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Tout d’abord, les gens très préoccupés par l’appréciation de leurs pairs auraient tendance à… être moins appréciés par leurs pairs. Et ça s’explique. Au secondaire, aviez-vous plus envie de vous tenir avec la personne cool qui se fout de ce que les autres pensent, ou avec la personne qui voulait faire partie du groupe ?

Ben c’est ça.

En plus, les gens qui prennent des décisions pour être aimés ont tendance à être perçus comme ennuyeux. La plupart des gens ont assez d’intelligence sociale pour voir quand quelqu’un fait juste dire comme eux pour se faire aimer. On aime mieux les gens sûrs de leurs opinions, même si on n’est pas nécessairement d’accord avec celles-ci.

Comment le besoin d’être aimé.e peut nuire à votre carrière

Mais l’ennui, avec le besoin d’être aimé.e de ses collègues, c’est pas juste que ça nous rend paradoxalement moins populaire. C’est aussi que ça peut nuire à notre carrière.

Avez-vous tendance à ne pas vous prononcer quand une idée vous semble mauvaise, pour ne pas déranger ? À laisser les autres prendre le crédit pour vos idées ou votre travail, parce que ça semble être la chose à faire pour qu’on vous aime ?

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(Je sais pas si vous voulez vraiment être ami.e avec quelqu’un qui vous vole le mérite au travail, mais bon.)

En plus, les gens trop soucieux de l’opinion des autres auraient tendance à prendre de moins bonnes décisions, et à moins assumer leurs choix.

Toutes des affaires qui font que vous n’aurez peut-être pas votre tête sur le tableau de l’employé.e du mois de sitôt.

Les gens trop soucieux de l’opinion des autres auraient tendance à prendre de moins bonnes décisions, et à moins assumer leurs choix.

C’est pas non plus super bon pour votre propre santé mentale. Les personnes trop désireuses d’être appréciées auraient plus de difficulté à dire non, même quand elles devraient dire non. Si c’est toujours vous qui ramenez du travail à la maison le week-end pour rendre service à votre patron.ne, c’est peut-être le temps de vous poser des questions. Si votre boss vous aimait tant que ça, il ou elle ne gâcherait pas tous vos week-ends.

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Comment faire pour s’en foutre un peu plus ?

Alors, on fait quoi ?

La première étape, c’est de prendre conscience de nos habitudes. Est-ce que j’accepte de prendre cette tâche sur mes épaules parce que ça me tente, et parce que je crois que c’est bon pour ma carrière ? Ou est-ce que je m’impose du stress supplémentaire pour éviter de déplaire ?

Est-ce que je prends vraiment ma place en réunion, ou je me tais pour éviter de prendre trop de place ? La première étape de la guérison, c’est de reconnaître le problème.

La suite, c’est de mettre des limites claires. N’hésitez pas à le souligner quand on vous coupe la parole en réunion, soyez catégorique au sujet des appels en dehors des heures de travail et du temps supplémentaire bénévole la fin de semaine, bref, écoutez-vous.

Et finalement, si tout ça, c’est trop pour vous, une rencontre avec un.e psychologue ne peut pas nuire. Votre désir d’être aimé.e à tout prix vient-il d’une blessure plus profonde ?

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Prenez du temps pour vous, vous le méritez. Et tant pis pour ce que les autres en pensent.