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En France, la pandémie de COVID-19 asphyxie le marché de la drogue

Le prix de la weed a doublé et les dealers se font rares.

Par
Daisy Le Corre
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Difficile d’exercer une activité “normalement” en pleine pandémie, encore plus quand on est dealer. Si certain.es parviennent encore à tirer leur épingle du jeu, parfois sous les yeux des policiers trop occupés à vérifier les autorisations de sorties, ils seraient de moins en moins nombreux à faire tourner leur business.

J’ai passé quelques coups de fil à mes ami.es accros aux paradis artificiels en tout genre pour savoir ce qu’il en était concrètement.

« Les prix augmentent grave. En ce moment à Paris, pour la weed, les 10 grammes sont à 200 euros, c’est deux fois plus cher que d’habitude et ça a doublé en quelques jours, juste après l’annonce du confinement, en fait. Pour la coke, c’est 80 euros le gramme au lieu de 60 euros et tu es parfois obligé de commander plusieurs grammes pour rentabiliser les déplacements », me raconte une amie qui n’est pas surprise par l’inflation. « Les mecs travaillent en tant que livreurs de bouffe ou autre, donc ils ont des laisser-passer. Mais ils prennent de gros risques quand même, je comprends qu’ils se gavent un peu ».

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« Les dealers sont des businessman, il sont tributaires de l’offre et de la demande. Je trouve normal qu’ils augmentent leurs prix. Je suis moins choqué par ça que par l’augmentation des gels hydroalcooliques! », me confie un collègue français, habitué à consommer un peu d’herbe régulièrement.

Des dealers et des denrées rares

En revanche, si les prix grimpent, les dealers eux se font plus rares. « Ils sont beaucoup moins nombreux qu’avant. La plupart a aussi du mal à avoir de la marchandise. Mon dealer, par exemple, n’a rien depuis plusieurs jours et sur 6 contactés, seuls 2 me répondent », m’explique ma pote, capture d’écran WhatsApp à l’appui :
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M*, une dealeuse qui cultive son cannabis dans la serre de sa grand-mère depuis 10 ans près d’Aix, nous confirme aussi que « ça part plus vite effectivement en ce moment » mais qu’elle n’a pas (encore) augmenté ses tarifs. « Je vends le gramme de weed à 9,5 euros et parfois à 8 euros pour mes plus fidèles client.es. Mais je ne fais pas de prix spéciaux depuis la crise du coronavirus. »
« Sans beuh et sans clope, ce serait très raid en ce moment, sérieux »

« Sans beuh et sans clope, ce serait très raid en ce moment, sérieux », me lance mon amie qui ne sait pas comment je “survis” sans rien prendre. « En plus t’as un môme à gérer sans parler de ton taf, laisse tomber. Chapeau, meuf. » J’accepte le compliment avant de lui confier que ma drogue à moi, c’est le Coca-Cola. Hélas. Chacun sa came.

« Moi j’ai un travail et des enfants, je vais bien, mais j’aurais été angoissé de partir sans rien quand même! », m’avoue mon collègue qui aurait moins fait le malin sans sa weed pour tenir le coup pendant le confinement.

Et vous, vous faites comment pour tenir?

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