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Employé.e.s célibataires : reprenez vos droits !
Est-ce que c’est juste moi ou on dirait que tout le monde est en couple au bureau ? La société est-elle encore aussi attachée qu’avant au combo « job stable-mariage » ?
En fait, de plus en plus de Français.es choisissent le célibat à tout âge. Que cette situation leur convienne parfaitement ou pas, ils et elles doivent faire face aux petites remarques pendant les fêtes de famille, au fait qu’être célibataire, ça coûte cher, et parfois… à une forme de discrimination au travail.
Oui, être célibataire au travail, parfois, c’est chiant !
Ce n’est pas parce qu’on est célibataire qu’on n’a pas de vie en dehors du travail
Certain.e.s appellent du « singlism » ou du « célibatisme » l’ensemble des préjugés et discriminations auxquels font face les célibataires.
Le constat est clair : le monde du travail estime que votre temps libre de célibataire a moins de valeur que celui des gens en couple.
Au travail, ça peut se traduire par le fait que nos collègues avec des familles soient privilégié.e.s pour les congés de Noël, ou bien qu’on tolère davantage leurs retards et leurs absences pour des motifs familiaux. Pendant ce temps-là, on attend des employé.e.s célibataires qu’ils bouchent les trous (« Saint-Collègue doit aller porter secours au petit Timmy qui a la gastro; et vous, quelle est votre excuse ? »).
Le constat est clair : le monde du travail estime que votre temps libre de célibataire a moins de valeur que celui des gens en couple. (Pourtant, il y a bien des chances que vos samedis soirs soient plus excitants que les leurs.)
Et ça ne s’arrête pas là
D’autres fois, on oublie de nous inviter au dîner où tout le monde va essayer de marquer des points auprès du boss pour avoir une promotion (« C’était juste des couples mariés, t’aurais pas kiffé quoiqu’il arrive ! »).
Vous êtes même peut-être moins bien payé.e parce qu’on considère qu’un.e chef.fe de famille a plus de dépenses que vous à sa charge.
Sur votre CV, votre statut de célibataire peut carrément vous désavantager dans votre recherche d’emploi. Une étude suggère l’existence d’un « male premium » ou « prime de mâle », qui fait en sorte qu’on invite plus souvent les hommes à des entrevues, et qu’on leur offre plus facilement de meilleurs postes.
Ne vous laissez pas faire !
Contrairement à ce qu’a gentiment voulu vous faire croire votre ex le jour de votre rupture… C’est peut-être vous, le problème. Êtes-vous du genre à tomber dans le piège de vous noyer vous-même dans le travail ? Acceptez-vous volontairement de reprendre les tâches de vos collègues marié.e.s, que ce soit par désir de gravir les échelons, ou par pur altruisme ? Faites attention. Les employé.e.s célibataires sont plus à risque de souffrir de dépression ou de burnout. Et si votre célibat n’est pas volontaire, comment espérez-vous vous matcher si vous êtes marié.e à votre job ?
Pourquoi ne pas offrir des avantages aussi à ceux et celles qui ne souhaitent pas fonder de famille ?
Votre priorité devrait être de faire comprendre à vos collègues et à votre boss que vous aussi, vous avez une vie en dehors du travail. Que vous ayez besoin de quitter à 17 h pour aller chercher Timmy à la garderie ou pour boire du vin en culotte avec votre chat, vous avez le droit de quitter à 17 h.
C’est très honorable de rendre service à vos collègues quand vous n’avez rien de mieux à faire, mais sachez dire non de temps en temps. Telle collègue ne peut pas rentrer, car son mari a testé positif au COVID et votre boss a besoin de vous ? Dites « non, désolé, pas cette fois ». Vous devez remplacer Chose Bine pour le voyage d’affaires à Dunkerque la fin de semaine prochaine car il avait oublié que c’est son anniversaire de mariage ? Dommage, mais vous avez un rendez-vous très important. Pas obligé de préciser que c’est pour faire un puzzle avec votre friend-with-benefits.
Rendez votre lieu de travail plus « célibataire-friendly »
Pour défendre vos intérêts, vous pouvez aussi donner de bonnes idées à votre employeur. L’apparition des compagnies family-friendly ont été une belle avancée pour tous les parents, et en particulier les mères. Mais maintenant que le célibat est de mieux en mieux accepté par la société, pourquoi ne pas offrir des avantages aussi à ceux et celles qui ne souhaitent pas fonder de famille ?
Le célibat, c’est aussi valide et merveilleux que la vie en couple ou le polyamour. Et ça n’a aucun lien avec votre valeur en tant qu’employé.e.
Si votre entreprise offre un service de garderie, vous pourriez suggérer qu’elle offre un abonnement à la salle de sport ou qu’elle permette d’apporter son chien, certains jours, au bureau. Demandez si votre assurance peut être un peu plus flexible selon les situations familiales des un.e.s et des autres. Prenez parti pour des années sabbatiques accessibles à tou.te.s.
Mais plus que tout, faites passer le message à la machine à café : votre célibat n’est pas matière à pitié ! Vos collègues n’ont pas besoin de vous organiser un blind date avec le fils de leur boulanger, de vous donner des conseils pour devenir plus attirant.e, ni de faire une tête tragique quand vous mentionnez que vous habitez seul.e. Le célibat, c’est aussi valide et merveilleux que la vie en couple ou le polyamour. Et ça n’a aucun lien avec votre valeur en tant qu’employé.e.
P.-S. – Si on vous embête trop au bureau, réorientez les potinages vers les couples de collègues. C’est machiavélique, mais ça fonctionne.