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Elles ont eu l’idée saugrenue de gérer un fanzine rock-indé en 2025
Interview avec Lorène et Zoé de Poisson Vélo.
Fans de zicmu (si, si, c’est comme ça qu’on dit dans le milieu…) et lassées du manque de diversité dans les médias traditionnels, Lorène et Zoé ont pris la guitare par le manche, l’équivalent zikos du taureau par les cornes, pour créer Poisson Vélo. Leur mission ? Mettre les minorités du rock-indé sur le devant la scène dans un fanzine plus que quali, qui se partage entre un compte Insta et une newsletter ultra léchés. Si ça vous donne pas envie de ressortir votre tee-shirt des Rolling Stones avec l’imprimé langue, on peut plus rien pour vous…
POISSON VÉLO, POURQUOI C’EST PAS UN MÉDIA POUR LES FANS DE PÊCHE ET DE BICYCLETTE ? ÇA VIENT D’OÙ CE PTI NOM ?
Étant nous-mêmes des fans invétérées de vélo et des mondes sous-marins, on aurait pu se tâter à dédier notre média à ces thématiques… mais je crois que c’est mieux pour tout le monde qu’on ait choisi de parler de musique.
À la base, “Poisson Vélo” ça vient d’une chanson qu’on écoutait en boucle au tout début du projet. Le son, c’est The Fish Needs A Biked’un groupe absolument génial, qui s’appelle Snapped Ankles, et qu’on peut que vous recommander. Pour la blague, on s’était dit qu’on appellerait notre média Fish Bike… Et puis Poisson Vélo, parce que c’est encore plus absurde et cool en français. En creusant un peu plus, on a découvert que ça venait d’une expression féministe qui dit : “A fish needs a bike like a woman needs a man” (Un poisson a besoin d’un vélo autant qu’une femme a besoin d’un homme). Ça résumait plutôt bien ce qu’on avait envie de faire, alors on a gardé le nom !
L’IDÉE DU MÉDIA, C’EST D’ÊTRE LE GUIDE ULTIME DE LA SCÈNE ROCK-INDÉ. ALORS, ROCK IS NOT DEAD?
Bien sûr que non ! C’est même plutôt l’inverse. Déjà, le rock n’est jamais mort, il connait juste des phases plus ou moins importantes. Et justement, on en est au commencement d’une de ces phases aujourd’hui. On assiste à la naissance de plein de groupes de rock géniaux, dont les membres sont souvent assez jeunes. Et pareil niveau public, on a remarqué que les petites salles étaient de plus en plus fréquentées par des publics rajeunissants. C’est pour ça qu’on a décidé de lancer Poisson Vélo : pour montrer l’effervescence des scènes rock et indé. Si vous ne nous croyez pas, faites un tour sur notre page Insta ! Vous pourrez voir que, sur les agendas qu’on publie chaque semaine, il y a plein de concerts rock incroyables, chaque soir.
D’AILLEURS, C’EST PAS UN PEU DÉGLINGOS CETTE IDÉE DE LANCER UN FANZINE ALORS QUE LE MONDE DES MÉDIAS NE VA PAS FORT FORT ?
Haha si, c’est sûr. Et d’ailleurs on s’est pas mal posé la question avant de se lancer : à quoi va servir un média de plus sur la musique ? Notre volonté avec Poisson Vélo, c’était de mettre en avant les femmes et les minorités de manière générale dans les scènes rock et indé. On voulait parler de tous·tes ceux·celles dont les médias traditionnels ne parlent pas ou pas assez. Cette intention était plus forte que toutes les questions qu’on se posait, notamment autour de la rentabilité économique.
POISSON VÉLO A ÉTÉ CRÉÉ ET EST TENU UNIQUEMENT PAR DES FEMMES, QUELLES SOIENT JOURNALISTES, PHOTOGRAPHES OU GRAPHISTES. C’EST UNE VOLONTÉ D’ENGAGEMENT FÉMINISTE ?
Poisson Vélo, c’est effectivement une équipe 100% féminine et ce n’est pas un hasard. On est journalistes de formation, et on a bossé dans pas mal de rédactions différentes. La réalité, c’est que la presse musicale reste un milieu assez masculin. Dans les scènes rock aussi, les hommes prennent beaucoup de place. Heureusement, il y a de plus en plus de diversité dans ces scènes, dans les publics et dans la presse. Mais on est encore loin du compte. Notre objectif, c’est d’accélérer un peu le processus. Avec Poisson Vélo, on essaye de pousser des femmes à écrire, parler, faire des vidéos sur les scènes rock et indé. On s’entraide, on se motive, on s’apprend des choses. Et puis on rigole bien aussi !
VOUS AVEZ ENQUÊTÉ SUR LES RAISONS DU GRAND NOMBRE DE FESTIVALS DE ROCK EN NORMANDIE. ALORS C’EST QUOI LEUR SECRET, IELLES GRATTENT LE ROCK COMME IELLES ONT GRATTÉ LE MONT SAINT-MICHEL ?
Aïe, la Normande que je suis est offensée…(ici Lorène). Il y a plein d’hypothèses intéressantes sur les liens entre le rock et la Normandie. À commencer par sa proximité avec le Royaume-Uni, terre de rock. Pleins d’acteur·ices travaillent aussi à l’émergence et au développement de nouvelles scènes dans cette région. Et comme le rock is back, la Normandie n’y échappe pas et voit naître plein de projets cool sur son sol !
ALLEZ, C’EST LE MOMENT RECO : ON ÉCOUTE QUOI POUR FAIRE PASSER PLUS VITE L’AUTOMNE ET PAS FINIR EN DÉPRIME AVEC UN BOL DE SOUPE AU POTIMARRON ?
Le dernier album de Geese ! On attendait avec impatience “Getting Killed”, après avoir adoré “3D Country” et on a pas été déçues. Le groupe basé à Brooklyn est en passe de devenir l’un des groupes les plus importants de notre génération. Oui, rien que ça. Écoutez et vous verrez !! Point bonus, la voix du chanteur Cameron Winter est super compatible avec un bol de soupe au potimarron : c’est doux, c’est chaleureux et ça peut faire pleurer un peu.
Et si vous n’êtes pas convaincu·es, cette semaine, il y a plein d’albums géniaux qui sortent comme ceux de The Last Dinner Party, Bar Italia, Elias Rønnenfelt… On a préparé un petit récap sur l’insta de Poisson Vélo, venez découvrir tout ça !

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