.jpg)
Éducation sexuelle et paranoïa : on débunke 5 fake news des réacs
“Apprentissage de l’anulingus”, promotion de la “théorie du genre”, “sexualité à la maternelle”, “lobby wokiste”… Le nouveau programme à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité prévu pour la rentrée prochaine est attaqué par les conservateurs.
Entre fake-news, imprécisions et combat idéologique, on fait le point sur cette vieille lubie réactionnaire.
L’éducation sexuelle à l’école n’a rien de nouveau : théoriquement, c’est obligatoire depuis une loi de 2001. Sauf que le programme est rarement mis en œuvre comme il se doit et n’a pas été actualisé, d’où les nouvelles moutures proposées par l’éducation nationale.
En 2013, Najat Vallaud-Belkacem a tenté l’expérimentation d’un programme de lutte contre le sexisme et les stéréotypes de genre : l’ABCD de l’égalité. Un projet finalement retiré face à la pression des réacs post-manif pour tous.
10 ans plus tard, nous assistons aux mêmes levées de boucliers.
Première fake-news : l’éducation sexuelle serait enseignée dès la maternelle. C’est ce disent les associations conservatrices, relayées par des médias peu scrupuleux en quête d’un titre racoleur.
.jpg)
Debunk : c’est faux. L’éducation à la sexualité ne démarre qu’au collège. À la maternelle et à l’école primaire, les apprentissages portent sur la vie affective et relationnelle : exprimer ses émotions connaître son corps, comprendre le consentement, etc.
Mais c’est trop tard, les parents n’ont retenu que les titres sensationnels.
Deuxième fake news : l’éducation à la sexualité “ne correspond à rien scientifiquement”.
C’est ce qu’affirme Sophie Audugé, présentée par CNews comme une “spécialiste des politiques éducatives et de l’enfance”.
Elle est en fait à la tête de SOS Éducation, une association militante qui “s’oppose au woke”, épinglée par la Cour des comptes pour son opacité et ses pratiques pour récolter des dons en répétant des discours catastrophistes.
Debunk : c’est faux. L’organisation mondiale de la santé recommande l’éducation à la sexualité, soulignant les résultats positifs en matière de santé, avec des bénéfices sur le long terme.
.jpg)
“Chez les très jeunes, l’éducation sexuelle ne porte pas nécessairement sur la sexualité proprement dite”, précise l’OMS sur son site internet.
Troisième fake news : selon SOS Éducation, apprendre à un enfant les notions de consentement, c’est lui apprendre à dire “oui”.
Debunk : c’est faux. L’enseignement des notions de respect et de consentement réduit les risques de violence, d’exploitation et d’abus selon l’OMS.
“En abordant les choses ainsi, l’éducation à la sexualité rend les enfants et les jeunes mieux à même de réagir aux abus, d’y mettre fin et de trouver de l’aide quand ils en ont besoin”, explique l’organisation mondiale de la santé.
Quatrième fake news : le programme d’éducation à la vie affective et relationnelle, et à la sexualité serait en fait un outil “wokiste”, enseignant la “théorie du genre” (qui n’existe pas) aux élèves à la place des parents.
Debunk : c’est faux. Au contraire, le programme a été grandement amendé face aux protestations des sénateurs Républicains qui décidément ont beaucoup plus d’influence qu’un supposé lobby wokiste.
Du coup, la notion “identité de genre” se trouve seulement 7 fois dans le texte, au lieu de 15. Et une mention “l’éducation à la sexualité sera mise en oeuvre sans se substituer au rôle des parents” a été ajoutée, afin de calmer les protestataires.
Cinquième fake news : les enfants apprendront à faire un anulingus sur un site “payé par nos impôts”. C’est ce qu’a déclaré en avril dernier, Marie-Estelle Dupont, de SOS Éducation, sur le plateau de CNews lors d’une émission dédiée à l’éducation sexuelle.
Debunk : surprise, c’est encore faux. La plateforme onSEXprime est destinée aux adolescents. Si la définition de l’anulingus y est précisée, il ne s’agit en aucun cas d’un tuto pour le pratiquer. Même si certaines personnes en auraient bien besoin pour se détendre.