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Du face sitting, des ânes et du vomi : le plus chelou des films de Cannes

Petit tour d’horizon des films les plus absurdes ou choquants du festival.

Par
Anaïs Bordages
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Cannes ne serait pas Cannes sans une bonne dose de scènes absurdes, de moments étranges et de films conceptuels. Petit tour d’horizon des œuvres les plus déconcertantes et grisantes de cette édition 2022.

Feu Follet

Impossible de ne pas mentionner cette comédie musicale queer sur le réchauffement climatique. Alarmé par l’urgence environnementale, le futur roi du Portugal décide de devenir pompier volontaire, et développe rapidement une attirance pour l’un de ses nouveaux collègues. Entre ses chorégraphies loufoques, une récitation du fameux discours de Greta Thunberg aux Nations Unies, et ce qui restera sans doute la scène de sexe la plus mémorable du festival (à base de godes et d’éjaculation faciale), le film de João Pedro Rodrigues est un incontournable si vous aimez les œuvres perchées et engagées.

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Hi-Han

Le polonais Jerzy Skolimowski, doyen de la compétition à 84 ans, a secoué le festival avec son film expérimental et quasiment muet sur les mésaventures d’un âne (d’où le titre). Un trip hypnotique d’une beauté époustouflante, et une des déclarations d’amour les plus singulières au monde des animaux. Ah oui, et à un moment, y a Isabelle Huppert qui se pointe.

https://www.youtube.com/watch?v=iCJ73kea5OM

Fumer fait tousser

On peut toujours compter sur Quentin Dupieux pour nous pondre avec une régularité bienvenue les films les plus chelous du cinéma français. Dans ce nouveau projet, des justiciers, inspirés des Power Rangers et se faisant appeler Tabac Force, combattent des monstres et tortues maléfiques. Leur arme secrète? Les ingrédients nocifs de la cigarette. On ne sait pas ce qui est le plus déconcertant dans ce film: le personnage qui se fait intégralement broyer dans une machine agricole mais continue à parler alors qu’il n’est plus qu’une mare de sang, le boss qui est en fait un énorme rat animatronique et qui bave de la gelée verte en continu, ou le fait que tout le gratin du ciné français joue dedans (Anaïs Demoustier, Vincent Lacoste, Adèle Exarchopoulos, Alain Chabat, Jean-Pascal Zadi, Blanche Gardin, Doria Tillier…). En tout cas, on s’est bien marré.

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De Humani Corporis Fabrica

On a malheureusement raté ce documentaire présenté à Cannes, mais ceux qui ont eu la chance d’y assister ont relaté de vives réactions dans la salle, entre les départs prématurés et les réactions dégoûtées d’une partie du public. Et pour cause: plongée immersive à l’hôpital, De Humani Corporis Fabrica nous permet d’explorer le corps humain avec des scènes d’opérations chirurgicales 100% graphiques. Hypocondriaques s’abstenir.

Men

Un village où tous les hommes sont incarnés par Rory Kinnear, c’est très flippant. Si vous ne nous croyez pas, jetez un œil au nouveau film d’Alex Garland (Ex Machina, Annihilation), sur une jeune veuve (Jessie Buckley) qui part se ressourcer à la campagne et se retrouve confrontée à d’étranges phénomènes. Comme souvent chez le cinéaste, la scène finale est un mindfuck à la fois angoissant et mélancolique que l’on essaiera encore de décortiquer dans les années à venir.

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Les Crimes du futur

Le nouveau projet de David Cronenberg, maître du malaise et de l’étrange, était annoncé comme le choc de la Croisette. On y suit en effet des personnages qui, dans un futur très sombre, se font pousser de nouveaux organes, qualifient la chirurgie de «nouveau sexe», et repoussent les limites de ce que le corps humain est censé tolérer. Finalement, aucun évanouissement, vomissement ou cri d’horreur n’ont été recensés lors de la projection de presse (quelques ronflements, par contre). Et au fond, le plus chelou, c’est le rythme du film, qui donne l’impression de se terminer sans jamais avoir vraiment commencé.

https://www.youtube.com/watch?v=FDPcWErksZg

99 Moons

Ce film du suisse Jan Gassmann avait peut-être une des meilleures scènes d’ouverture de tout le festival. Dans un parking, Bigna est agressée par un inconnu. Après s’être défendue, elle s’assoit sur son visage et se fait jouir. Choqué, l’homme se met à pleurer. Et c’est ainsi que débute entre les deux personnages une romance épique et peu conventionnelle de plusieurs années (ou 99 lunes). Julie en 12 Chapitres n’a qu’à bien se tenir.

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The Silent Twins

Après The Lure, conte sombre sur deux sœurs sirènes qui tentent de s’adapter à la vie humaine, Agnieszka Smoczyńska revient avec cette adaptation bizarroïde d’un livre de Marjorie Wallace. À partir de l’histoire vraie de deux sœurs qui ne communiquaient qu’entre elles, la cinéaste développe un récit psychologique surprenant, qui mélange sans cesse les tons et fait la part belle à l’étrange.

Sans filtre

Ce film provoc’ et scato de Ruben Östlund était certainement le plus divertissant de la compétition cette année. Satire énervée sur le monde des influenceurs et des ultra-riches, Sans Filtre a conquis la Croisette avec sa scène d’intoxication alimentaire ahurissante et interminable. En plein dîner sur un paquebot de luxe, les personnages sont pris en pleine tempête, et les remous des vagues, les huîtres et le champagne provoquent une succession de vomi et diarrhées en chaîne, dans ce qui restera sans doute le moment le plus jouissif (et dégueu) de tout le festival. Mention spéciale à la milliardaire qui vomit et défèque en même temps, tout en glissant sur le sol de sa salle de bains au gré des mouvements du bateau. Le septième art dans toute sa splendeur.

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