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Dormir est devenu ringard et c’est votre santé qui trinque

Par
Oriane Olivier
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En 30 ans, les Français.es auraient perdu 1h30 de sommeil, et les causes sont multiples. Rythme de travail effréné, droit à la déconnexion rarement respecté, stress vis-à-vis de l’avenir, température trop élevée, et temps passé à scroller des vidéos de chèvres naines sur les réseaux plutôt qu’à tenter de faire le vide sur son oreiller…

Selon un sondage Ifop en date de 2022, ils seraient même 1 Français.es sur 3 à se déclarer insatisfait.es de leur qualité de sommeil. Et cette info n’a rien d’anecdotique, car dormir n’est pas une activité optionnelle qu’on peut pratiquer quand on a rien de mieux à faire de sa soirée. C’est le mode “récupération” de votre corps et de votre cerveau. Alors voici quelques arguments pour vous convaincre de vous coucher tôt.

LONG A LA DETENTE

Insomniaques ascendants chouette hulotte, et habitué.es des afters qui ne finissent jamais, à la longue, vos nuits blanches pourraient vous coûter bien davantage que quelques cernes violacées. Car si vous pensez naïvement qu’il suffit de faire une grasse mat’ le week-end pour rattraper vos excès de la semaine, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au polochon.

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Une nuit de privation de sommeil (c’est-à-dire une nuit durant laquelle vous dormez moins que les 7 ou 8h recommandées pour récupérer), nécessite presque une semaine entière de repos afin que vos facultés cognitives (capacité de concentration, mémoire à court terme, créativité, capacité d’analyse… ) reviennent à la normale. Et lorsque ce déficit de sommeil devient chronique, le cerveau peut mettre des semaines, voire des mois à se rétablir. Vous ne nous croyez pas ? Regardez ce que les “35h de Baba”, la version marathon de Touche pas à mon poste diffusée en direct il y a quelques années, ont fait aux neurones de Cyril Hanouna….

DORMIR POUR SE SOUVENIR

D’après une étude menée en 2016 par des chercheurs de l’Université de Berkeley, non contente d’augmenter significativement le risque de problèmes cardiaques au long terme, le déficit de sommeil pourrait également être en partie à l’origine du développement de pathologies neurodégénératives telles que la maladie Alzheimer.

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Ainsi, en favorisant l’accumulation de protéines toxiques dans le cerveau, les troubles du sommeil vont augmenter le risque de d’apparition d’une démence. Alors si vous faites partie des 13% de Français.es entre 25 et 45 ans qui considèrent que dormir est une vraie perte de temps et qu’il vaut mieux rentabiliser ses nuits en établissant un business plan, demandez-vous si être premier de cordée vaut mieux que conserver le souvenir de ses accomplissements passés.

NUIT BLANCHE POUR ANGINE ROUGE

Si vous avez souvent la goutte au nez, sachez que le manque de sommeil augmente de 4% le risque d’attraper un rhume. Il semblerait d’ailleurs que le nombre et la nature de cellules immunitaires tels que les leucocytes, soient sérieusement altérés par la privation de sommeil. Autre info : après quelques jours à tirer sur la corde, votre réponse immunitaire à la vaccination va considérablement se dégrader, avec une réduction d’environ 50% de la production d’anticorps, ce qui est quand même ballot…

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Enfin, le manque de sommeil chronique et l’altération régulière du rythme circadien seraient associés à une augmentation significative du risque de cancers. Ainsi, le travail de nuit augmenterait chez les femmes non ménopausées de 26% le risque de cancer du sein. D’ailleurs le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) considère le travail de nuit comme “probablement cancérogène” sur le long terme. Une info qui n’est vraisemblablement pas arrivée jusqu’aux oreilles de nos élus lorsqu’ils ont fait passer la nouvelle loi sur la réforme des retraites.

QUAND LES HORMONES S’AFFOLENT

Une étude américaine publiée en 2011, et menée au sein du Laboratoire de recherche sur le sommeil de l’Université de Chicago, a permis de mettre en lumière une baisse significative du taux de testostérone (une diminution de 10 à 15%) sur un petit échantillon de 10 jeunes hommes en bonne santé, soumis à une semaine de restriction de sommeil (5h par nuit). Au terme de l’expérience, les participants qui étaient tous dans la vingtaine, avaient pour certains des niveaux de testostérone comparables à ceux d’hommes dans la fleur de l’âge.

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Parallèlement, ce déficit de sommeil, qui perturbe le rythme circadien responsable de la régulation de certaines hormones, favoriserait l’apparition d’une intolérance au glucose et l’évolution progressive vers le diabète de type 2. Donc dormez messieurs, car si vous continuez à brûler la chandelle par les deux bouts, vous augmentez le risque d’avoir à moins de trente ans l’âge métabolique et SURTOUT l’énorme seum de Frédéric Beigbeder.