Les vidéos commencent toutes plus ou moins de la même manière : une personne fait son lit, l’aménage confortablement, glisse des oreillers douillets, empoigne un doudou, porte un beau pyjama, avant de s’installer sous ses draps. Certaines personnes font des activités artistiques comme de la peinture, d’autres sont sur leur ordinateur, mangent leur fast food ou encore des trucs plus healthy comme de l’eau avec des rondelles de citron… d’autres en revanche ne se filment qu’en train de se reposer, voire de dormir.
Si pour certain.e.s c’est un passe-temps, une manière de décompresser, pour d’autres, c’est un mode de vie. Pour comprendre le concept, il faut déjà comprendre « bed rotting », qui veut littéralement dire « pourrir au lit ».
L’idée est simple : on prend du temps pour chiller sous sa couette. Mais pourquoi se filmer ?
Une tendance presque reposante
Une étude de l’Université de Toronto montre que de plus en plus de personnes préfèrent faire des tâches physiques ou intellectuelles difficiles que de rester inactif. Une manière de lutter contre l’ennui, un état de moins en moins accepté dans nos sociétés où tout va plus vite chaque jour.
Alors est-ce la raison qui pousse ces TikTokeur.se.s à se filmer plutôt qu’à réellement profiter de ce moment de détente ?
En tout cas, des recherches de 2014 évoquaient déjà cette idée que les gens ont du mal à ne rien faire et à rester seul.e. Dans le cadre de cette étude, des personnes étaient laissées seules dans une pièce sans rien faire, avec une unique chose à disposition : un appareil qui délivrait des décharges électriques. La plupart des participant.e.s ont fait le choix de subir un choc électrique plutôt que de passer quinze minutes seule.
En fait, pour bon nombre d’entre nous, ne rien faire est désagréable voire exaspérant.
Les motifs derrière la couette
Une professeure en psychiatrie à l’université de Washington s’est baladée sur TikTok pour observer ce phénomène. Elle a partagé ses conclusions dans une vidéo postée sur le réseau social. Deux questionnements principaux en ressortent : dort-on parce qu’on ne veut pas être debout à faire de l’anxiété par rapport aux choses qu’on doit faire ? Ou dort-on parce qu’on en a réellement besoin ?
Bref, pas besoin de s’empêcher de pourrir au lit, mais l’important est de se demander pourquoi on passe autant de temps à l’horizontal.
C’est ce que la professeure suggère aux adeptes de cette pratique, afin que ça ne cache pas une envie de se couper de la société ou un problème psychologique.
Peut-être peut-on aussi y avoir des restes de la pandémie, où nous nous sommes tous renfermés sur nous-mêmes, en connectant avec les autres via les réseaux sociaux et plutôt que dans la vraie vie. Bref, comme toutes les bonnes choses… il ne faut pas en abuser !