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Crise des réfugiés : une tragédie en chiffres
750 personnes auraient été à bord du navire qui a chaviré mercredi au large du Péloponnèse (Grèce).
78 décès, des centaines de disparus. À date, seulement 104 personnes, en majorité syriennes et égyptiennes, ont pu être secourues.
Huit heures se sont écoulées entre la première alerte donnée aux autorités grecques et à Frontex et le naufrage de l’embarcation. Pourtant, aucune opération de sauvetage n’a été lancée.
Selon une journaliste basée en Grèce, chaque passager avait payé 4 500 dollars (environ 4 000 euros) la traversée vers l’Italie.
C’est le naufrage le plus meurtrier depuis 8 ans. En avril 2015, plus de 800 personnes avaient perdu la vie dans l’engloutissement du chalutier au bord duquel elles se trouvaient.
2 406 personnes se sont noyées dans les eaux de la mer Méditerranée en 2022.
Elle est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Au total, depuis 2014, 26 912 migrant.es y ont perdu la vie.
L’année 2023 risque d’atteindre de nouveaux records : depuis janvier, 1 166 personnes ont péri ou ont disparu dans ces eaux.
50% de migrant.es de plus qu’en 2022 ont traversé la Méditerranée centrale vers l’Union Européenne depuis le début de l’année
Au cours des cinq premiers mois de 2023, les pays de l’UE ont recensé plus de 50 300 entrées irrégulières par cette voie. C’est « le nombre le plus élevé enregistré depuis 2017 », a indiqué l’agence européenne Frontex, dont la responsabilité est mise en cause dans le naufrage du bateau.
2021 : La France ferme (aussi) les yeux
Le 24 novembre 2021, un bateau pneumatique se dégonfle dans la Manche, laissant ses passagers dans une eau glacée. Au moins 27 d’entre eux en sont morts.
19 : le nombre d’appel que le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes a reçu sans qu’il n’intervienne pour sauver des naufragé.es dans la Manche
Selon Le Monde, aucune investigation n’a été entreprise par l’administration. Depuis début juin, sept militaires sont mis en examen pour “non-assistance à personne en danger”.
Ils sont 60,40% de plus qu’en 2021 à avoir rejoint l’Angleterre par la Manche sur des embarcations illégales.
La réalité des CRA
40 000 personnes ont été enfermées dans les 25 Centres de Rétention Administrative (CRA) de France en 2022, soit 8.3% de plus qu’en 2021.
Les CRA sont des bâtiments surveillés par la police ou la gendarmerie nationale où l’administration peut retenir des personnes étrangères faisant l’objet d’une procédure d’éloignement et ne pouvant pas quitter immédiatement la France.
Les personnes détenues passent en moyenne 23 jours dans les CRA, contre 12.8 en 2017. « Contrairement à la prison où un prisonnier sait à quelle date il sortira, les retenus ne savent pas quand ils seront expulsés », explique La Cimade, association militant pour le droit des réfugiés.
Conséquence ? Les gestes désespérés, tentatives de suicide, actes d’automutilation, violences et tensions entre les personnes retenues, ou vis à vis des personnes présentes, sont plus réguliers que jamais. Début janvier 2023, deux tentatives de suicide ont été recensées en une semaine dans le CRA de Rennes.
Rien qu’à Mayotte, 2905 enfants ont été enfermés dans un CRA en 2022, contre 94 dans l’hexagone.
Combien gagnent vraiment les demandeurs d’asile ?
206,83 euros par mois : c’est le revenu quotidien des personnes demandeuses d’asile. Pour rappel : le seuil de pauvreté en France est de 1 102 euros par mois.
Une personne sans enfant bénéficie de 6,80 euros par jour, soit 206,83 euros en moyenne par mois. A quoi peuvent s’ajouter 7,40 euros par jour si la personne n’a pas pu bénéficier d’un hébergement gratuit. Les personnes demandeuses d’asile ne peuvent pas demander d’autorisation à travailler durant les 6 premiers mois après le dépôt de leur demande.
11 mois et 22 jours : le temps moyen de traitement d’une demande d’asile
Une durée bien lointaine de l’objectif des 6 mois de délai fixé par le gouvernement.
De plus, seulement 28,8% dossiers ont été acceptés en 2022. Les personnes demandeuses d’asile sont en majorité en provenance d’Afghanistan, du Bangladesh, de Turquie et de Géorgie.