Le photographe Drowster s’est rendu au Liban pour documenter la crise qui a lieu en ce moment dans ce pays du Proche-Orient. Il a voulu partager avec nous ses observations, mais aussi quelques photos de cette révolution sur laquelle les femmes en particulier laissent leur empreinte. On lui laisse la parole.
Tous les âges et toutes les religions participent au soulèvement, une première pour ce pays qui a connu des guerres civiles à répétition dans les 50 dernières années.
Les premiers jours ont été le théâtre de divers événements violents, mais les actions pacifiques sont depuis fortement encouragées au sein des manifestant.e.s. Tous les âges et toutes les religions participent au soulèvement, une première pour ce pays qui a connu des guerres civiles à répétition dans les 50 dernières années. Autre particularité qui témoigne du ras-le-bol généralisé : même les régions considérées plus conservatrices se sont jointes au mouvement, notamment les villes de Tripoli et Baalbek.
Plusieurs revendications sont portées par les manifestants. On réclame la démission du gouvernement en place, mais aussi la condamnation de politiciens corrompus ou encore l’accès à de l’électricité 24 heures par jour. Il faut rappeler que le taux de chômage des jeunes s’élève à 37% et que 27% de la population vit encore sous le seuil de la pauvreté. Le Liban est également l’un des pays les plus endettés au monde si on considère le ratio dette/PIB. Je suis débarqué au Liban sur un coup de tête, après avoir été témoin sur les médias sociaux, via les partages de mes amis libanais de Montréal, de cette révolution faite autrement. Cours de yoga dans les rues, soldats caressant les cheveux des enfants, fêtes sur les trottoirs lui donnait des allures de festival. J’ai acheté un billet d’avion et 4 jours plus tard, le 31 octobre, j’étais au coeur de tout ça.
Cours de yoga dans les rues, soldats caressant les cheveux des enfants, fêtes sur les trottoirs lui donnait des allures de festival.
J’ai toujours été fasciné par cette région et je me suis donné comme mission d’en montrer une autre image. Depuis mon arrivée, je documente à travers la lentille de quoi est faite cette révolution. Devant moi, un enchaînement de scènes cocasses a lieu tous les jours, brisant le stéréotype du manifestant violent, même si, ne nous y trompons pas, le pays est en crise. Rapidement, j’ai réalisé le rôle crucial que jouent les femmes et j’ai tourné mon attention vers elles. La forte présence des Libanaises explique selon moi pourquoi cette révolution est relativement pacifique et à la fois inusitée. Criant à s’en crever les tympans tous les jours, formant des lignes entre les forces de l’ordre et les agitateurs question de garder la paix, organisant des vigies lorsque nécessaire, offrant des roses aux soldats, pratiquant des ateliers de méditation, et ainsi de suite. Elles sont calmes, patientes, courageuses et déterminées. Voici leurs visages.
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