.jpg)
COP27 : résumé d’un bilan décevant
La COP27 était le bruit de fond de l’actualité la semaine dernière. Dimanche, elle s’est finalement terminée dans un silence presque suspect avec le début de la controversée coupe du monde au Qatar.
À Charm el-Cheikh, en Égypte, des accords se sont conclus sur fond d’espoir dérisoire et de déception prévisible, deux jours plus tard que prévu. Faut-il se réjouir des négociations ou pointer du doigt la superficialité des ententes, que plusieurs ont qualifiées « d’échecs » ?
Un peu de contexte
Ouverte le 6 novembre dernier, la COP27, soit la 27e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, accueillait près de 40 000 délégué.e.s venant de 192 pays. Au terme de deux semaines de négociations, une entente décrivant les prochains pas à effectuer dans le cadre de la lutte climatique s’est signée.
Cette année marquait la deuxième fois que la rencontre internationale avait lieu sur le continent africain, considéré comme le plus vulnérable face aux changements climatiques.
Des actions pour la justice climatique
La justice climatique, c’est le coeur de la COP27. On entend, par ce concept, la dette des pays riches envers les pays pauvres sur le plan environnemental.
En effet, les pays du Sud, plus affectés par la crise climatique, ne sont pas ceux qui polluent le plus. Un accord historique a donc été signé, promettant la création d’un fonds pour compenser financièrement les pertes et préjudices subis par les pays pauvres. Cette initiative, dont les modalités sont à la source de la prolongation de la COP27, a été largement saluée.
Trop de pétrole, et autres énergies faciles
Dans le texte final de la COP27, on tend vers une justice réparatrice qui revêt des allures davantage économiques qu’environnementales, et qui ne mentionne pas de cible pour la réduction de l’exploitation d’énergies fossiles. En fait, c’était à prévoir : l’événement semblait une vitrine de choix pour les 636 lobbyistes pétroliers présents, un nombre qui représente une augmentation de 25 % par rapport à la COP26, tenue l’an dernier.
La gestion de la COP27 par l’Égypte a été critiquée pour de multiples raisons, mais l’impression d’avoir assisté à « un salon de l’industrie des hydrocarbures » a été partagée par plusieurs délégué.e.s présent.e.s.
Il va faire chaud
L’éléphant dans la pièce, c’est que les engagements climatiques des gouvernements n’ont pas évolué depuis la COP26. La cible de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, établie pendant l’Accord de Paris en 2015, a été réitérée, mais il n’y a actuellement pas de sanctions pour les États qui ne tiennent pas leurs promesses, ni de mesures concrètes pour y arriver. Les mesures qui ont été prises laissent envisager, au mieux, un réchauffement de 2,4 °C à la fin du siècle et, au rythme actuel des émissions, un 2,8 °C catastrophique pour les pays plus vulnérables.
La COP28 se tiendra en décembre 2023 à Dubaï. En attendant, Emmanuel Macron a proposé la tenue d’un sommet en à Paris pour “un pacte financier” avec les pays vulnérables. À suivre…