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Comment la pandémie a bouleversé nos pauses déj’

Du repas complet aux collations perpétuelles.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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Assise devant l’ordinateur à la maison, en train de siroter un énième café, je procrastine un texte sur la façon dont les pauses-déjeuners (et leurs heures) ont changé pendant la pandémie.

Ah, le télétravail. Ça a bouleversé la routine de beaucoup de monde et chacun s’est adapté à sa façon. À la maison, les repas du midi ont perdu de leur éclat. Si le lavage se fait mieux en télétravail, pour la cuisine, qui bénéficie d’avoir une routine, c’est différent. Sans ça, les repas ne sont plus un marqueur dans la journée, ils deviennent une nécessité qu’on prend pour se débarrasser… ou se rassurer.

Du repas à la collation

Les carrés de fromage, les crudités, les toasts et les omelettes sont plus fréquents que jamais. Ces repas demandent peu de préparation, ils s’engouffrent facilement devant un écran, et exigent très peu de vaisselle. Voilà une combinaison gagnante.

De mon côté, le changement le plus évident, c’est que mes repas n’existent plus.

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De mon côté, le changement le plus évident, c’est que mes repas n’existent plus. Ils se sont transformés en snacks continuels, tout au long de la journée. Au lieu d’équilibrer les repas, on équilibre les collations. Après les crudités, on mange un peu de pain toasté, puis un peu de fromage, puis un peu de fruits, le tout entremêlé d’aliments réconforts et de beaucoup, beaucoup de café, car on n’a plus besoin de sortir pour l’acheter.

Au milieu du grignotage se glissent des périodes de jeûne. Sans marqueur de temps défini pour les pauses du midi, on suit d’autres indicateurs. Que ce soit la faim ou l’ennui. Les déjeuners à 10h30 devant l’ordi sont suivis de trois collations et d’un dîner à 16h, ensuite d’un souper léger à 18h30 et de grignotage intensif devant la télé.

À moins de s’imposer une routine définie, c’est le chaos alimentaire. Pas étonnant que plusieurs d’entre nous avons pris du poids.

Ajoutons un zeste d’anxiété latente et d’impossibilité de sortir et de se divertir autant qu’avant et la nourriture devient un refuge et une source de divertissement.

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C’est pourquoi on entrecoupe notre grignotage santé de grignotage moins santé.

La nourriture réconfort, celle qu’on mangeait à la maison quand on était grippé enfant, est plus populaire que jamais en pandémie. Comme une couverture enveloppante, ces aliments nous réchauffent le cœur.

Plusieurs avenues possibles

Je snacke un peu, je poursuis mon texte, j’essuie les graines de toast sur mon clavier.

Mon quotidien n’est pas unique, mais il n’est pas universel.

Certains ont repris contact avec la nature, et leur repas est maintenant empreint de respect pour elle.

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Ceux qui ont des enfants à la maison doivent pour leur part conserver un horaire plus fixe. D’autres personnes profitent plutôt de la pandémie pour enfin prendre le temps de cuisiner. Maintenant que leur horaire est libéré de la circulation, ils peuvent se consacrer à la préparation de bons petits plats.

Si cuisiner vous aide à faire passer votre stress, vous serez probablement tentés de cuisiner davantage.

Au début de la pandémie, nombreux sont ceux qui se sont intéressés à la préparation du pain, au jardinage, à l’élevage de poules. Certains ont repris contact avec la nature, et leur repas est maintenant empreint de respect pour elle.

Certains ont profité du travail à la maison pour tester des régimes alimentaires, comme le jeûne intermittent. D’autres sont ravis de ne plus être tentés par les beignets, les gâteaux et les bonbons qui traînent partout au bureau. Finalement, d’autres en profitent pour manger tout le saumon et le thon qu’ils veulent, sans offusquer leurs voisins de cubicule.

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Bref, mon expérience n’est pas partagée par tous. Mais ce qui est sûr, c’est que le télétravail a bouleversé nos habitudes. Pour le meilleur… ou pour le pire.

Bon, j’ai encore faim.