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Comment je suis devenu le patron de mes collègues

Savoir s'ajuster à ses nouvelles responsabilités tout en préservant ses liens d'amitié.

Par
Sonia Kwemi
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Vous êtes dans votre rôle depuis un certain temps et une opportunité se présente pour devenir leader de votre équipe. Vous postulez pour le poste et vous l’obtenez ! Joie ! C’est le rôle de gestion que vous rêviez d’avoir depuis quelques mois déjà et vous savez que vous êtes la personne PARFAITE pour ce rôle.

Soudainement, l’angoisse et le stress commencent à vous envahir. Vous réalisez que non seulement vous devrez être le ou la gestionnaire de vos ancien.ne.s collègues, mais aussi celui de votre work-BFF.

Cette situation, loin d’être exceptionnelle, demande toutefois des ajustements adéquats afin de maximiser les chances de succès dans ce nouveau rôle (et de minimiser la nervosité).

Vous avez une opportunité en or ! Pour avoir été à plusieurs reprises gestionnaire de mes ancien.ne.s collègues, je peux vous dire que lorsque vous méritez un poste, les personnes avec qui vous avez l’habitude de collaborer connaissent votre valeur ajoutée et savent que vous méritez ce rôle. Elles savent comment vous fonctionnez et connaissent vos forces et de vos zones de vigilance.

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L’une des étapes importantes pour bien s’entendre avec son ou sa gestionnaire, c’est de comprendre ses attentes et sa façon de fonctionner. Travailler avec des personnes que l’on connaît déjà peut faciliter la collaboration.

Conseil #1 : Crever l’abcès

« Bonjour, j’ai maintenant le plaisir d’être gestionnaire de notre équipe. Cela nécessitera une transition pour nous tous et toutes, mais comme vous avez été des collègues hors pair, je suis persuadé.e que notre collaboration en tant que gestionnaire/employé.e le sera tout autant. »

Vous preniez plaisir à participer à de petits commérages ? Ça, ça devra prendre fin.

Ce genre de message permet d’indiquer à votre équipe que votre position a changé et que vous aurez besoin d’un temps d’adaptation. Bref, que ce sera une transition imparfaite, mais pleine de bonnes intentions.

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À travers cette transition, gardez en tête que vous devrez vous adapter, mais sans changer de personnalité ! Si vous le faites, c’est là que vos employé.e.s auront la perception d’avoir affaire à quelqu’un de nouveau, ce qui risque d’effriter le lien de confiance.

Vous aviez l’habitude de déjeuner ensemble ? Bien sûr que vous devriez continuer ! Vous preniez plaisir à participer à de petits commérages ? Ça, ça devra prendre fin. Utilisez votre jugement et les affinités que vous avez développées pour savoir comment asseoir votre leadership et votre crédibilité sans briser vos belles relations.

Conseil #2 : Comprendre le passage d’employé.e à gestionnaire

Le passage d’employé.e à gestionnaire est souvent mal compris. Lorsqu’on devient gestionnaire, on prend le rôle de chef d’orchestre. Sans être expert.e dans toutes les facettes du travail de notre équipe, nous nous devons tout de même de bien connaître chacune d’entre elles afin d’être en mesure de soutenir nos ancien.ne.s collègues.

Si vous aviez l’habitude d’être l’expert.e de certaines tâches, n’oubliez pas que vous devez désormais tout chapeauter sans favoriser certaines personnes plus que d’autres. C’est exactement là où la relation avec votre ancien.ne work-BFF peut devenir délicate. Les yeux de tout le monde seront rivés sur vous, et il est donc important de faire attention pour ne pas faire de chouchous.

Une équipe, constituée d’ancien.ne.s collègues ou pas, a besoin de directives pour fonctionner.

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Astuce de pro – J’ai déjà dit à l’une de mes anciennes work-BFF : « Écoute, voici comment je vais agir en tant que nouvelle gestionnaire : je ne souhaite pas que tu le prennes mal, mais je souhaite encore moins que les autres voient en nous un duo et se sentent mal ou intimidé.e.s face à notre relation. » Elle a parfaitement compris et ça s’est super bien passé.

Conseil #3 : Ne pas tout garder sur ses épaules

Je dois avouer que déléguer des tâches à des ancien.ne.s collègues est plus complexe que ce que je m’étais imaginé. On peut avoir peur qu’ils pensent qu’on les « boss », qu’ils prennent mal nos directives ou qu’ils ne nous prennent pas au sérieux. On peut alors se retrouver rapidement débordé.e, incapable de tout gérer, et LÀ, comme on a du retard, nos pires craintes se réalisent.

Une équipe, constituée d’ancien.ne.s collègues ou pas, a besoin de directives pour fonctionner. Ne pas communiquer suffisamment et ne pas déléguer adéquatement pourrait lui laisser croire (à tort) qu’on manque de confiance envers elle, ce qui pourrait entraîner un climat de méfiance ou une ambiance négative. Vous n’arriverez jamais à être le ou la gestionnaire exceptionnel.le que vous pouvez être en faisant tout vous-même !

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En somme, le passage d’employé.e à gestionnaire n’est pas toujours facile, mais c’est assurément possible. Si l’on accepte que ce ne sera pas parfait et qu’on est transparent.e avec notre équipe face à nos inquiétudes, on sera davantage perçu.e comme un.e leader que comme un.e dirigeant.e, ce qui facilitera cette heureuse transition.