Comment enseigner l’importance de l’argent à son enfant sans qu’il devienne méga-capitaliste ?

Avoir un enfant, ce n’est pas que le cajoler, l’adorer et l’habiller avec des habits tout mimis pour impressionner la galerie. C’est surtout l’élever jusqu’à ce qu’il devienne un.e adulte responsable. Et naturellement, qui dit sens des responsabilités dit littératie financière.

Mais comment faire pour l’éduquer, sans se montrer trop insistant.e ? Pour lui enseigner la valeur de l’argent, tout en en faisant un individu généreux ? C’est tout un défi d’équilibre (presque autant qu’équilibrer un budget).

Voici quelques trucs qui vous aideront à enseigner les finances personnelles à votre enfant sans le transformer en Séraphin.

L’un des plus grands défis en finances personnelles, ce n’est pas de savoir compter, mais bien de résister à ses désirs pendant une certaine période de temps.

On le remarque beaucoup ces temps-ci, si un contretemps surgit dans la chaîne d’approvisionnement et qu’on ne peut pas se faire livrer les chaussures qu’on veut MAINTENANT, la frustration s’installe. Jamais dans l’histoire n’avons-nous pu combler nos désirs dans un laps de temps si court, et sans le moindre effort (à part remplir un panier et passer la commande).

C’est bien malheureux, car augmenter le délai entre le moment où on exprime un désir et le moment où on le réalise est LA meilleure façon de gérer ses finances. Cela permet à la fois de mieux magasiner et d’éviter les coups de tête.

Cet apprentissage peut commencer très tôt, dès les premières années de vie. Aussitôt que l’enfant est assez grand pour vous exprimer verbalement ses désirs, il est possible d’entraîner sa patience, ne serait-ce que pour une minute ou deux. Préparez-vous toutefois à devoir affronter certaines crises.

Un test scientifique aurait d’ailleurs démontré que les enfants en bas âge qui savent attendre réussissent mieux, plus tard dans la vie.

Savoir cuisiner, coudre et faire des réparations mineures permet de sauver des milliers de dollars dans une vie. En développant ces aptitudes chez votre enfant, vous ne lui parlez pas directement de finances, mais vous l’aidez à économiser. De plus, il ne pourra qu’être fier de lui en voyant le résultat de son travail.

Malheureusement, trop de gens arrivent à l’âge adulte sans ces connaissances et doivent apprendre à développer ces habiletés sur le tard. Pourquoi ne pas profiter du moment où votre enfant cherche à vous imiter et à participer pour l’introduire à ces activités. Attendez trop et vous vous retrouverez avec un.e adolescent.e réfractaire ou un.e adulte mal outillé.e.

Autant vous devez prendre garde à ne pas stresser votre enfant avec des problèmes d’adulte qui ne le regardent pas, autant vous ne devez pas attendre qu’il soit couché avant de parler finances et de faire votre budget.

Lorsqu’il sera plus vieux, pourquoi ne pas l’inviter à la table au moment, par exemple, de prévoir les vacances familiales ou l’épicerie. En prime, plus il participe au budget, moins il risque de vous demander plein de choses une fois sur place.

Concernant l’allocation, il y a plusieurs écoles de pensée. La première juge absurde de payer les enfants pour participer aux responsabilités de la maison, l’autre veut lui enseigner vite à gérer ses finances.

Personnellement, je suis de la deuxième école, avec nuance. Je trouve tout à fait légitime de donner un peu d’argent à son enfant s’il rend un service qui va au-delà des tâches quotidiennes de la maisonnée, comme passer la tondeuse ou garder ses frères et sœurs. Mais autrement, les enfants devraient toucher une petite allocation par semaine, pour leur montrer la valeur de l’argent ET pour vous libérer de certaines de leurs demandes.

Avec une allocation, l’enfant peut répondre lui-même à ses envies et il apprend à faire des choix. Bien sûr, ces derniers ne vous paraîtront pas toujours sensés, mais qu’importe. L’allocation, c’est là pour expérimenter et apprendre. Et si elle est dépensée dans des cochonneries, eh bien, tant pis, on recommence la semaine prochaine.

Car après tout, même nous, nous ne sommes pas toujours les meilleur.e.s avec l’argent. C’est pour ça qu’on s’informe ici, pas vrai?