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Comment élever un petit garçon sans masculinité toxique ?

« Aaaah vous savez les hommes comment ils sont... » Non, on ne sait pas.

Par
Lory Zephyr
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La mentalité selon laquelle les garçons seront toujours des garçons est encore présente dans de nombreuses familles. Cet adage est bien souvent associé à la croyance qu’ils sont chiants, dérangeants, impulsifs, voire carrément agressifs. Malheureusement, cette vision a parfois aussi justifié qu’on leur permette des comportements inacceptables, comme de l’intimidation ou de la violence physique ou psychologique.

À l’ère où l’on aborde de plus en plus la notion de privilèges des groupes majoritaires et de masculinité toxique, certains parents peuvent se sentir confus face à l’éducation de leur garçon.

Rose ou bleu ?

Les capacités innées des enfants, qu’ils soient nés fille ou garçon, sont influencées par l’environnement dans lequel ils grandissent. Que ce soit l’éducation reçue dans la famille ou les images valorisées par la société, les enfants intériorisent ces observations. Même si ce modèle est de plus en plus remis en question, notre société adhère encore à des stéréotypes traditionnels selon lesquels les garçons sont censés être forts et stoïques dès leur plus jeune âge.

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Certaines études ont par ailleurs démontré que l’entourage d’un bébé ou d’un enfant n’a pas les mêmes attitudes avec lui selon son sexe. On peut d’ailleurs en voir des exemples avant même qu’il ne soit né : la couleur de la chambre, les symboles sur les vêtements, les jouets qui lui seront donnés, etc.

D’autres études observaient même que les parents réagissent plus favorablement quand leur fils jouent avec des outils et des camions et leur fille, avec des poupées ou des bijoux.

Cela dit, même si les garçons et les hommes, en tant que groupe, ont tendance à détenir des privilèges basés sur leur sexe, il est important de souligner qu’ils sont plus à risque d’avoir reçu une discipline sévère, d’éprouver des difficultés sur le plan académique ou de développer certains problèmes de santé mentale (par exemple : un taux de suicide plus élevé). Face à ces défis, un garçon qui aura internalisé l’image de l’homme fort et stoïque sera confronté à un défi supplémentaire : accepter qu’il ait besoin d’aide pour se permettre d’en obtenir.

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Soutenir son enfant

Les parents ont un rôle à jouer pour déconstruire ces stéréotypes. Voici quelques pistes de réflexion :

Observer autour et à l’intérieur de soi
Prendre conscience de cette problématique est un premier élément important pour mieux remarquer ce qui, au quotidien, encourage les stéréotypes liés au genre. Cela ne veut pas dire que vous devez habiller votre garçon tout en rose, tout le temps, mais vous pouvez vous questionner à savoir si c’est bien grave s’il joue avec une poupée.

Certains parents expriment une peur que ce type d’actions ait une influence sur l’orientation sexuelle de leur enfant, et au-delà du fait que cette réflexion est infondée, le parent peut aussi se questionner sur ce qui l’amène à avoir peur de cette éventualité.

Prendre conscience de la force des mots
Observez si certaines remarques pourraient encourager le fameux adage « boys will be boys ». Il faut tenter de nuancer ces propos pour dire que « certaines personnes agissent ainsi », et aussi pour valoriser l’individualité de votre enfant.

Au-delà du fait d’être un garçon, votre fils peut être créatif, sportif, empathique, courageux, sensible sans que cela soit lié à son sexe, mais bien à sa personne.

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Les mots des parents sont donc utiles pour décloisonner une image rigide de ce que c’est, être un garçon. Ayons des conversations au fil du temps sur la façon de se voir comme garçon afin de l’aider à développer un regard critique sur ce que l’on tente de projeter sur lui.

Faire de la place aux émotions
Permettre à ses enfants de ressentir leurs émotions telles qu’elles sont. Les reconnaître et les valider est une première étape pour les aider à voir qu’elles sont importantes.

Comme parent, vous devez aussi les guider pour qu’ils les expriment d’une façon saine et efficace. Par exemple, en les aidant à trouver des mots. Vous les encouragez ainsi à comprendre que les émotions sont diverses et utiles plutôt qu’une nuisance. Alors, vous leur enseignez qu’ils peuvent être vulnérables, faire des erreurs, vivre des échecs et, surtout, qu’il n’y a aucun mal à demander de l’aide.

Accepter son enfant tel qu’il est
Malgré le rôle des parents et l’influence qui va avec, il est important de se rappeler que l’enfant a une identité à part entière. Il pourrait choisir d’adopter plusieurs stéréotypes masculins qui n’ont toutefois rien à voir avec la masculinité toxique. Dans les faits, l’humain cherche à se faire accepter par un groupe. Oui, votre garçon pourrait s’investir dans des activités comme ses amis parce qu’il veut se sentir inclus.

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L’objectif n’est pas de choisir à sa place comment il devrait ou ne devrait pas exprimer sa masculinité, mais bien de l’exposer à différents modèles de personnes, peu importe leur genre, pour qu’il puisse petit à petit découvrir sa propre identité.

Bref, pas trop de pression à avoir. Y réfléchir est déjà un bon pas pour la suite.