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Comment dire à votre boss que vous venez de googler «symptômes burn-out»

Pas besoin d'attendre le diagnostic pour en parler.

Par
Sonia Kwemi
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Au début de mes études universitaires (ah la belle époque!), lorsque je lisais les statistiques des épuisements professionnels, communément appelé burn-out, je ne comprenais pas trop. Je me disais, mais attends, pourquoi il (ou elle) ne prend simplement pas un peu de recul, fait moins d’heures, ne s’écoute pas davantage, etc.

Puis, j’ai commencé à travailler et quelques années plus tard et je me suis retrouvée dans une situation où je n’allais pas très bien, mentalement et physiquement. Je me disais, bon j’ai besoin de repos, mais en même temps j’avais tellement de dossiers à livrer, de collègues à soutenir, d’objectifs à atteindre.

Je me disais qu’une petite escapade avec un bon massage me remettrait à neuf pour constater qu’à mon retour, deux ou trois jours plus tard, j’étais aussi fatiguée qu’à mon départ.

C’est là que j’ai commencé à comprendre. Heureusement, j’ai écouté les signes avant-coureurs et j’ai pris des décisions pour moi.

Mais le burn-out c’est quoi exactement? Le syndrome d’épuisement professionnel est caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d’impuissance et de désespoir.

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Maintenant, comment on dit ça à notre boss, que ça ne va pas? Ce n’est pas une tâche facile. La peur peut nous freiner: crainte d’entacher notre réputation, d’être jugé, que l’on nous fasse moins confiance, d’être perçue comme faible ou simplement de laisser tomber son équipe. Je comprends. Gardons toutefois en tête que le plus important ici, c’est vous. Si vous tombez en arrêt de travail, croyez-moi, votre organisation sera déçue de ne plus vous avoir, mais elle va vous remplacer (harsh truth). VOUS DEVEZ PENSER À VOUS!

Tactique #1

Donner un billet du médecin sans trop d’explications.

Si vous ne vous en sentez pas la force, commencez par prendre du recul et du repos, et vous reviendrez avec des explications plus tard. L’avantage c’est de ne pas avoir besoin d’avoir une discussion difficile. L’inconvénient c’est que la discussion devra avoir lieu, plus tôt que tard idéalement.

S’il y a des éléments dans votre emploi qui contribuent à cette détresse psychologique, votre gestionnaire est LA personne pour vous soutenir. On se dit parfois que ce ne sont pas les tâches qui stressent, mais le manque de temps pour la famille. En lui en parlant, il est probablement en mesure de proposer des aménagements dans votre horaire, de vous proposer de travailler à temps partiel temporairement ou encore changer les heures de vos quarts de travail.

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Tactique #2

Avouer qu’on ne se sent pas très bien, qu’on a l’impression que c’est beaucoup en ce moment.

Si votre gestionnaire vous connaît et possède la capacité de lire entre les lignes, il va comprendre et pourra vous soutenir en vous proposant des aménagements de temps de travail, des accommodements dans certains projets ou même vous venir en aide sur des éléments particulièrement stressants.

Tactique #3

Aller droit au but: «Boss, je crois que je suis en train de faire un burn-out.»

Avouer qu’on est en train de glisser vers l’épuisement peut faire en sorte que votre gestionnaire vous rattrape avant la falaise. C’est aussi la démonstration d’une force de caractère remarquable.

Les problèmes de santé mentale coûtent des milliards aux organisations. Alors si votre superviseur est en mesure d’aider une personne de son équipe et de minimiser les coûts de son organisation, il le fera.

Tactique #4

Tenir la rencontre avec son best buddy de travail.

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Si vous vous entendez particulièrement bien avec un collègue et qu’il comprend votre réalité sans vous juger, il est peut-être la dose de soutien dont vous avez besoin pour tenir cette discussion avec votre supérieur. Au moment où vous perdez vos mots ou que le stress augmente, il saura vous encourager et peut-être même donner des exemples concrets.

Tactique #5

Faire une vidéo.

Restez avec moi. Si vous vous filmez quelques minutes pour expliquer ce qui ne va pas, vous avez la possibilité de choisir les bons mots, de recommencer sans être interrompu et de faire des erreurs sans aucun jugement. Si vous avez peur que la vidéo circule, faites simplement une petite introduction du sujet. Pas besoin de vous expliquer de long en large, mais simplement d’énoncer la problématique. Ça vous poussera à poursuivre la discussion face à face par la suite.

Tactique #6

Aller prendre un café (à deux mètres) ou planifiez une rencontre à distance et demandez à votre supérieur comment il trouve votre travail actuellement.

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Je trouve qu’il n’y a pas meilleure manière que d’avoir une rencontre en personne, surtout pour un sujet aussi important que votre santé mentale. On est en mesure de sentir toutes les émotions et de voir le non verbal de l’autre. Commencer avec ce qu’il pense de votre performance est une bonne entrée en matière pour parler de tout le reste.

On ne le dit pas assez: on vit un moment historique. Et même si depuis sept mois, on s’efforce de dire que «ça va bien aller», il n’y a absolument aucune honte à réaliser que ça ne va pas et de se choisir en premier.