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Comment appliquer la loi du moindre effort pour être plus productif en télétravail

Je vais vous le dire tout de suite: le «multitasking», c'est un mensonge.

Par
Raphaëlle Drouin
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«Le temps, c’est de l’argent!»

Ah ce vieil adage qu’on utilise souvent de manière comico-ironique, mais qui nous obsède secrètement. Pour une raison obscure, on nous a toujours fait croire que le temps, ça passe super vite et que la meilleure manière d’avoir du succès, c’est de le rentabiliser au maximum.

Si temps = argent, alors perdre son temps = obligatoirement faire moins d’argent. Parce que temps = aussi efficacité et efficacité = performance qui elle = ton boss va être content et te donner une promotion et dieu sait que la réussite dans sa vie professionnelle, c’est la seule raison d’exister.

Bon, peut-être que je m’emporte (c’est la faute aux mathématiques). Mais le fait est que notre rapport au temps n’est pas toujours le plus sain. Et c’est le temps de changer ça.

Ralentir la cadence

Vous rappelez-vous au printemps dernier? On avait tellement de temps qu’on s’est mis à la peinture, on a fait des rénos, on s’est construit un potager et, surtout, on a fait du pain (#neverforget).

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Au fur et à mesure que les mois ont passé, on a repris un peu plus notre rythme, alors qu’on s’est habitué (un peu) à une nouvelle manière de travailler. Mais en ces temps de télétravail, y a-t-il un meilleur moment pour revoir notre manière de rentabiliser nos heures sur la job?

Adopter les joies de la lenteur, ce n’est pas tant de faire les choses à la vitesse d’une tortue, mais plutôt de les faire mieux.

Depuis des années, la slow culture, un mouvement qui encourage les gens à vivre leur vie plus lentement pour mieux en profiter, gagne de plus en plus en popularité. Cette philosophie peut s’appliquer à différentes sphères de votre vie: la slow life pour le côté bien-être, le slow work pour le bureau et même, oui oui, sous les couvertures avec le slow sex.

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Mais attention! Adopter les joies de la lenteur, ce n’est pas tant de faire les choses à la vitesse d’une tortue, mais plutôt de les faire… mieux. C’est de choisir la qualité avant la quantité et au final, c’est de perdre moins de temps à essayer de rentabiliser son temps à tout prix.

En faire moins

Le slow working, ça commence d’abord en s’enlevant de la tête l’idée que travailler plus longtemps, ça veut nécessairement dire accomplir plus de choses.

Une étude de l’Université de Standford a d’ailleurs démenti le mythe comme quoi travailler plus d’heures par semaine améliore notre rendement à la job. En fait, c’est même le contraire. Dépassé 50 heures, notre productivité chute drastiquement. Si bien que ceux qui travaillent 70 heures par semaine en font autant que ceux qui en font 50. Oui, ça veut dire qu’ils travaillent pour rien.

Faire du multitâches, c’est simplement faire plusieurs choses en même temps, mais les faire mal.

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Pourtant, quand on s’installe à notre ordinateur le lundi matin et qu’on essaie de planifier notre semaine à travers la montagne de mails auxquels il faut répondre, les réunions qui se multiplient à vue d’oeil et tout le «vrai job» qu’il nous reste à faire entre, ça peut être difficile de se dire que tout ça entre dans un horaire de 9 à 5.

Alors qu’est-ce qu’on fait? On utilise la fameuse technique du multitasking. Et ça, c’est le vrai subterfuge.

Une chose à la fois

Selon un neuroscientifique américain, faire du multitâches, c’est simplement faire plusieurs choses en même temps, mais en les faisant mal. Ça nous donne peut-être l’impression d’être plus productifs parce qu’on travaille sur plein de dossiers, mais au final on vacille tellement entre différentes tâches qu’on prend beaucoup plus de temps à les accomplir.

Pour bien réaliser une activité, il faut laisser le temps et l’espace à notre cerveau pour bien la comprendre.

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Dans le slow working, on nous conseille d’aborder chaque chose individuellement. Pourquoi? Parce que même si certaines tâches peuvent très bien se faire rapidement en mode multitasking, d’autres, plus costaudes, sont beaucoup mieux et rapidement exécutées lorsqu’elles sont traitées à part.

Ce que les experts disent, c’est que pour bien réaliser une activité qui demande un peu plus de jus, il faut laisser le temps et l’espace à notre cerveau pour bien la comprendre. Ce qui veut dire, notamment, réduire les interruptions et les distractions.

Parce que c’est quand même plus difficile d’entrer dans la «zone» quand on doit se mettre sur pause toutes les deux minutes pour répondre à un message d’un collègue. Truc de pro: mettez vos notifications en mode silencieux. Audacieux je sais, mais vraiment fructueux.

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Bloc à bloc

Que vous soyez dans votre campagne, dans votre ville ou dans votre maison, vous aurez sûrement remarqué qu’il y a certains moments dans votre journée où vous vous sentez plus productif que d’autres.

Utilisez le moment «Eurêka» de vos journées pour exécuter les tâches les plus exigeantes.

Ça tombe bien! La tactique du slow working c’est justement de se servir de ces périodes pour planifier votre journée. Quand vous vous levez le matin, sélectionnez les tâches que vous devez faire aujourd’hui en priorité. Ensuite, placez-les dans votre horaire sous forme de blocs selon leur degré de difficulté et le temps qu’elles devraient vous prendre.

Votre moment «eurêka» (au fait, c’est le matin pour la plupart d’entre nous), utilisez-le pour exécuter la plus grosse activité de votre journée et garder les tâches les moins exigeantes ou les plus rapides pour avant et après, question de laisser votre cerveau se reposer.

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s’aérer le cerveau

Parlant de cerveau, ça se peut qu’à force d’être devant votre écran constamment et, en plus, de ne pas sortir de chez vous, il se trouve parfois un peu surchargé.

La solution? Établir des moments dans votre journée de travail pour prendre ça mollo et se déconnecter du job. Les adeptes du slow working suggèrent d’intégrer des pauses à vos horaires entre chaque tâche, en prenant le temps de vous éloigner de votre ordinateur.

Non seulement vous retournerez au travail plus attentif, mais ces petites pauses sont souvent de merveilleux moments de créativité.

Certaines personnes disent qu’elles carburent à la pression ou qu’elles réussissent mieux lorsque «le stress embarque». Mais selon des experts, en avoir trop sur les épaules nuit à notre productivité à long terme et le meilleur moyen de bien travailler, c’est de laisser son cerveau res-pi-rer.

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Aller marcher, gratter un peu de guitare ou même tricoter un pull pour votre chat quelques minutes dans votre journée de travail permettra de remettre le compteur à zéro et de vous aérer l’esprit. Non seulement vous retournerez au travail plus attentif, mais ces petites pauses sont souvent de merveilleux moments de créativité.

Alors si vous sentez que votre productivité a chopé un rhume en télétravail, pourquoi ne pas essayer de ralentir la cadence? Après tout, votre boss ne le saura jamais que vous vous accordez un peu de temps pour avancer votre puzzle entre deux meetings. Mieux encore, ça risque de vous rendre plus efficace!