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Ci-gît la NUPES : 2022-2023 ?

La coalition est-elle en train de passer l’arme à gauche ?

Par
Ouissem
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Une promesse gâchée ?

Un an après les législatives, le bilan de la Nupes est loin d’être à la hauteur de l’espoir des militants de gauche. La coalition de gauche n’a pas profité de la mobilisation contre la retraite à 64 ans pour insuffler une véritable dynamique. Déjà remise en question à l’approche des élections européennes, l’union semble désormais un lointain mirage qui s’est fracassé sur les rives de Gaza.

Jadot en veut à Mélenchon

« La Nupes est morte ! Cette alliance a été un outil utile pour sauver les meubles aux élections législatives de 2022. » Interviewé par Le Point, Yannick Jadot a officiellement prononcé le décès de l’union de la gauche. Pour le sénateur écologiste, le reste de la gauche doit divorcer avec La France Insoumise qui condamne les crimes de guerre du Hamas, mais refuse de le qualifier de groupe terroriste.

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Un motif qui cache surtout de grandes divergences idéologiques avec jean-luc mélenchon accusé par l’ancien candidat écolo de mener une “purge externe pour se préparer pour 2027.”

LE PS fait bande à part

Yannick Jadot n’est pas le seul qui veut prendre ses distances avec les Insoumis. Cette nuit, à l’issue d’un interminable conseil national, le PS a adopté un “moratoire” voulu par Olivier Faure sur la participation du parti “aux travaux de la NUPES.”

Traduction : le Parti socialiste ne quitte pas officiellement la NUPES, mais boude quand même les réunions. Pas de quoi convaincre certains élus socialistes qui veulent tourner définitivement la page.

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Le PCF pour une autre union

De son côté, la direction du Parti communiste a appelé dimanche à la constitution d’un “nouveau type d’union.”

Pour Fabien Roussel, la gauche n’est pas à la hauteur de l’actualité internationale, mais il en veut surtout à la députée Insoumise Sophia Chikirou qui l’a comparé au collaborationniste Jacques Doriot. « Je ne peux pas m’asseoir à la même table que ceux qui m’ont traité de nazi », a déclaré le secrétaire national du PCF à FranceInfo.

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Mais les militants communistes ont souvent du mal à suivre Roussel : « Il prend position de manière unilatérale, alors qu’il n’y a pas de débat au parti », dénonçaient certains sur Médiapart.

MÊME LES INSOUMIS QUITTENT LE NAVIRE MÉLENCHON

Pour Raquel Garrido, ancienne porte-parole de La France Insoumise, Mélenchon n’a fait “que nuire à la Nupes ces six derniers mois.” Pour la députée Insoumise, LFI ne doit pas “juste d’être un outil qui fait campagne pour Jean-Luc Mélenchon.”

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François Ruffin, qui aimerait bien prendre la relève de Mélenchon en 2027, estime que son parti s’est cassé les dents sur l’actu internationale.

« Notre parole n’est pas à la hauteur de la gravité des événements », a déclaré le député LFI au journal Le Monde.

QUI CROIT ENCORE À LA NUPES ?

La situation explosive n’empêche pas certains de croire encore en une union de la gauche. C’est le cas du député LFI Alexis Corbière, réclamant “des militants de l’unité” face à une “situation de tension.”

Sandrine Rousseau veut un “cadre de discussion”. C’est-à-dire ? « Une sorte de bureau de la Nupes où l’on puisse s’engueuler à huis clos pour ressortir avec un rapprochement des positions », précise la députée EELV.

Le bouc-émissaire mélenchon ?

Avec ses déclarations qui n’épargnent pas ses alliés et ses prises de positions sur la situation en Palestine, Jean-Luc Mélenchon semble être tout désigné pour devenir le responsable de l’éclatement de la Nupes.

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« Je ne sais pas qui peut lui couper Twitter à un moment », s’est agacée Marine Tondelier, secrétaire nationale EELV. Le principal intéressé a justement décidé de répondre… sur Twitter.

L’histoire se répète

Ce n’est pas la première fois que la gauche n’arrive pas à tenir une certaine union dans le temps.

« Nous nous approchons du parti socialiste, comme la main du cuisinier touche la volaille… pour la plumer. »

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En 1923, le communiste Albert Treint reprend Lénine et appelle à “plumer la volaille socialiste”. Le PCF refuse alors de participer au Cartel des gauches qui réunit socialistes et radicaux.

En 1936, c’est la guerre civile en Espagne qui tend les relations du Front populaire. Léon Blum veut soutenir les républicains, mais les radicaux y sont opposés. L’union durera alors moins de 2 ans.

Les unions de la gauche, c’est comme les histoires d’amour : elles finissent mal en général.