Chatte roulette c’est votre dose mensuelle d’actualités cul(turelles) pour exhiber votre énorme savoir dans les dîners en ville et éclabousser votre entourage de connaissances nouvelles sur la bagatelle.
CECI N’EST PAS UNE PIPE, C’EST UN FACTEUR DE CANCER
On savait déjà que donner de sa personne en pratiquant le sexe oral pouvait entraîner toutes sortes de problèmes physiques (des crampes à la nuque ou à la mâchoire, au nez fracturé après un orgasme arrivé sans prévenir) : sachez désormais qu’il est susceptible de vous donner le cancer. Et ce n’est pas une mauvaise blague. Dans un article du très rigoureux média australien The Conversation, le professeur britannique Hisham Mehanna, médecin ORL et chirurgien de la face et du cou, explique que les cas de patients affectés par un cancer oropharyngé à la suite d’une infection au papillomavirus, seraient en très nette augmentation dans tout le monde occidental. Ainsi, il toucherait désormais davantage de personnes au Royaume-Uni et en Amérique du Nord, que le cancer du col de l’utérus (lui aussi causé par l’infection à HPV). Et les personnes qui ont au moins six partenaires de sexe oral au cours de leur vie, ont 8,5 fois plus de risques de développer un cancer oropharyngé, que celles qui ne pratiquent pas la fellation ou le cuni. La bonne nouvelle pour les amateurs et amatrices de plaisirs buccogénital, c’est que le vaccin contre les virus HPV, déjà prescrit depuis plusieurs années aux ados afin de réduire la survenue de lésions précancéreuses génitales, serait aussi efficace au-dessus de la ceinture. La mauvaise, c’est que la montée du mouvement anti-vax met désormais en péril l’immunité collective qui pourrait permettre à tout le monde de se lécher tranquille.
DES SOLDATS QUEER DURANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Parce que les grenades sont bien moins intéressantes que les gonades, l’Anglais Luke Turner, vient de publier Men at War, un livre hybride et un mélange détonnant de récits historiques, de mémoires et de biographies de vétérans, qui revient sur la vie intime des troupes armées britanniques en 39-45. Battant en brèche tous les clichés habituels sur le soldat macho et sa grosse mitraillette, l’écrivain délaisse l’exaltation de la virilité guerrière, au profit des émotions, des peurs, des espoirs mais aussi des désirs de ces hommes partis au front, sans la moindre certitude de revoir un jour un corps non vêtu d’un uniforme militaire.
Des amours d’un redoutable commando bisexuel, à une pilote de chasse et héroine de guerre transgenre (Roberta Cowell) qui fut la première personne à bénéficier d’une vaginoplastie en Anglettere, en passant par le cheminement d’un ex-soldat devenu militant LGBT+, Luke Turner, qui se définit lui-même comme queer, rassemble ces morceaux d’existence éparses pour ajouter de la nuance aux discours conventionnels, terriblement stérétoypés et binaires sur la guerre.
MIEUX QUE LE DRY JANUARY, CELEBREZ LE MASTURBATION MAY
On vous l’apprend peut-être mais le mois de mai est le mois officiel de la masturbation. Un évènement lancé par une entreprise américaine de vente d’accessoires érotiques en 1995, après le licenciement de la pédiatre-endocrinologue Jocelyn Elders, première femme afro-américaine à avoir officié en tant que porte-parole du gouvernement des Etats-Unis sur les questions de santé publique, qui fut remerciée par le Président Clinton pour avoir suggéré d’inclure le plaisir solitaire et la connaissance de son corps dans le programme d’éducation sexuelle des ados américains et de distribuer des contraceptifs dans les écoles. Ardente défenseure d’une sexualité positive, et ayant travaillé auprès d’adolescentes enceintes, elle pensait en effet qu’enseigner aux jeunes femmes l’importance de prendre en main leur vie sexuelle et leurs désirs, était le meilleur moyen d’éviter les comportements à risques et les grossesses non désirées. L’initiative proposait à l’origine de consacrer seulement la journée du 9 mai à l’onanisme, mais elle s’étend aujourd’hui sur tout le mois et célèbre l’auto-érotisme sous toutes ses formes. Se faire du bien n’a jamais été aussi politique, donc pour une fois on vous invite à utiliser votre poignet autrement que pour soulever des banderoles.
LES DEOS POUR TESTICULES FONCTIONNENT À PLEIN RÉGIME
Magie de la mondialisation et du capitalisme : les hommes sont aujourd’hui aussi sommés de prendre soin de leur entrejambe et d’exfolier leurs parties génitales. On exagère à peine mais après des années à matraquer les femmes de pubs pour ratiboiser leurs buissons, parfumer avec des lingettes intimes leurs pubis, ou blanchir leurs vulves et leurs anus à grands renforts de peeling, les mecs ont désormais aussi le droit aux mêmes injonctions hygiénistes et normatives. Est-ce bien ? Est-ce mal ? Seules les personnes concernées par le délicat fumet du scrotum de leurs partenaires peuvent le dire. En tout cas, ça rapporte un max et les bourses des leaders du marché sont pleines. Ainsi l’entreprise Manscaped, spécialisée dans les soins intimes pour hommes, revendique près de 300 millions de dollars de chiffre d’affaires chaque année avec ses trousses de toilettes consacrées aux services trois-pièces. En plus d’une tondeuse adaptée aux bijoux de familles, vous trouverez dans la boîte un déodorant pour glaouis anti-irritation et une lotion tonique intime. Et à près de 300e le kit, il y a de quoi se faire des couilles en or…