Chatte Roulette : un mois de juillet sous le signe du data porn et de la vaginette

Chatte roulette c’est votre dose mensuelle d’actualités cul(turelles) pour exhiber votre énorme savoir dans les dîners en ville et éclabousser votre entourage de connaissances nouvelles sur la bagatelle. Et en ce début de vacances prolongées, la rubrique s’annonce plus chaude et sujette à polémiques qu’un feu de poubelle à Marseille.

Le géant du porno en ligne est dans le collimateur de plusieurs activistes et chercheurs européens pour sa manière singulière de recueillir les données de ses utilisateurs et utilisatrices, qui enfreindrait les règles européennes de protection de la vie privée sur Internet. Ainsi, en Italie, le collectif #StopDataPorn, représenté par l’avocat spécialiste des droits numériques Alessandro Polidoro, a porté plainte contre l’entreprise. Il reproche à la plateforme de ne pas donner la possibilité aux internautes de refuser facilement d’être suivis par les cookies (et en effet, une simple bannière sur le site indique qu’il en utilise, sans demander explicitement votre approbation), de n’être pas suffisamment transparent sur la manière dont il partage ensuite les datas récoltées avec des tiers, et d’attribuer de manière arbitraire des préférences sexuelles qu’il conserve ensuite dans son historique, comme par exemple une appétence pour les parties fines sur la seule base du visionnage d’une vidéo de partouze en plein air. De quoi sérieusement inquiéter les 2 milliards de personnes qui visitent le site pour adultes chaque mois et lui confient leurs fantasmes et fétiches les plus inavouables. Mais aussi égratigner encore davantage la réputation de l’entreprise qui démontre une nouvelle fois, après avoir été contrainte de faire le ménage et de retirer des vidéos de revenge porn, que le respect du consentement n’est toujours pas l’une de ses valeurs cardinales…

Si vous prenez un malin plaisir à insulter régulièrement le robot conversationnel de ChatGPT, sachez qu’il peut désormais vous rendre la pareille, mais uniquement dans le but de vous emmener au 7ème ciel. Eh oui, l’entreprise conceptrice de sextoys télécommandables Lovence vient d’annoncer la commercialisation prochaine d’un nouveau jouet relié à l’intelligence artificielle. En clair : vous dictez vos envies dans la fenêtre de discussion de l’appli, et l’algorithme se charge ensuite d’inventer et de susurrer au creux de votre oreille une histoire sur mesure qui répond à tous vos désirs, tout en donnant à votre compagnon en silicone le bon rythme pour stimuler vos parties intimes et vos zones érogènes. On fait le pari que les scénarios BDSM à base d’apocalypse robot vont faire le bonheur des milliers de transhumanistes qui rêvent de livrer entièrement leur corps à la machine, et de tous les branleurs professionnels de la région de Palo Alto.

Après qu’Instagram a subitement fait disparaître au cours des dernières semaines, et sans aucun avertissement, des centaines de comptes éducatifs sur la sexualité – dont certains étaient de véritables espaces de discussion pour des communautés marginalisées ou des supports pédagogiques très appréciés – c’est désormais au tour de TikTok de jouer les censeurs réacs sur Internet. Mais l’entreprise chinoise va même plus loin que sa cousine américaine puisqu’elle ciblerait carrément aux Etats-Unis tous les contenus ayant trait à l’interruption volontaire de grossesse, et bannirait sans ménagement les comptes des assos et organisations à but non lucratif qui tentent d’informer sur la pilule abortive. Une censure qui aurait commencé il y a quelques années déjà, mais se serait considérablement durcie depuis que la Cour Suprême américaine a porté un coup fatal à l’arrêt Roe vs Wade en 2022. Et les conséquences de cette purge sont dramatiques car dans le parcours du combattant que représente aujourd’hui l’accès à l’IVG outre-atlantique, un grand nombre de femmes et surtout d’ados se tournent vers les réseaux sociaux afin d’obtenir de l’aide lorsqu’elles apprennent qu’elles sont enceintes sans l’avoir désiré. Dans le même temps, l’application continue d’autoriser les contenus encourageant les internautes à bloquer physiquement l’accès des cliniques d’avortement. Il est peut-être temps que TikTok se trouve une éthique.

Après le téléphone portable jeté à la figure de la chanteuse Bebe Rexha il y a plusieurs semaines et la fan endeuillée qui cru bon d’offrir à Pink les cendres de sa mère en les lui lançant sur scène, c’est le rappeur Lil Nas X qui a reçu un projectile en plein show, lors de son passage en Suède. Mais attention, pas n’importe lequel ! Car le chanteur ouvertement gay a réceptionné… une vaginette. C’est à dire un sextoy censé reproduire les sensations d’un sexe féminin. Alors geste désespérée d’une groupie qui souhaite ardemment que son idole devienne hétéro ? Mauvaise blague lourdingue ? Ou insulte homophobe à l’encontre d’un artiste flamboyant qui a su s’imposer dans le milieu très macho du hip-hop, sans se terrer dans le placard ? Difficile à dire. En tout cas, l’auteur de Montero n’a pas été offensé par ce cadeau inattendu. Il s’est même fendu d’un trait d’humour et d’un sourire. La classe et le flegme, en toutes circonstances.