Chatte Roulette : La revue de presse cul des internets

Chatte roulette c’est votre dose mensuelle d’actualités cul(turelles) pour exhiber votre énorme savoir dans les dîners en ville et éclabousser votre entourage de connaissances nouvelles sur la bagatelle. Afin de vous aider à patienter jusqu’au joli mois de mai, voici quelques infos de première nécessité. Et puisqu’en avril, on ne se découvre pas d’un fil, cette rubrique vous donnera pour une fois plutôt envie de vous rhabiller.

Afin de préserver les mineurs du grand méchant porn sur Internet, les autorités allemandes ont décidé de s’intéresser de très près à la chute de Rhin des Allemand.es connecté.es. Ainsi la Justice a choisi de sanctionner massivement toutes les personnes qui posteraient des contenus explicites sur des sites ne disposant pas d’outil de vérification de la limite d’âge, comme Twitter, TikTok ou Telegram. Et ce sont évidemment les créateurs et créatrices de contenu amateur mais aussi – et c’est plus surprenant – les comptes éducatifs sur la sexualité, qui en font les frais. Les contrevenant.es s’exposent donc à de lourdes amendes de plusieurs centaines d’euros, voire à des peines d’emprisonnement. Mais comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la police s’appuie désormais sur une IA pour les débusquer. Une sorte de Terminator du cul, programmé pour traquer les rebelles de la rondelle sur les réseaux sociaux. Alors, assistera-t-on bientôt à une fuite des acteurs porno, comme on a assisté à une fuite des cerveaux ? En tout cas, lorsqu’il s’agit de couvrir le Teuton qu’elle ne saurait voir, l’Allemagne sait innover.

Hope Carrasquilla, directrice de la Tallahassee Classical School en Floride, a présenté sa démission le 20 mars, après que le conseil d’administration de l’école lui a demandé de quitter son poste. Son erreur ? Avoir oublié d’avertir les familles que le David de Michel-Ange serait au programme du prochain cours d’art d’une classe de 6ème. La nudité de la statue n’a en effet pas laissé de marbre une partie – pourtant minoritaire – des parents d’élèves, qui ont exigé son départ auprès de l’établissement. Une information d’autant plus préoccupante qu’elle s’inscrit dans le plan d’action du Gouverneur de Floride, Ron DeSantis (réélu en 2022 et en pole-position au sein du parti Républicain pour les prochaines élections présidentielles), qui s’est fait le porte-parole du mouvement des “Droits des parents”. Dans son viseur : les discussions en classe sur le genre et la sexualité, ainsi que sur les inégalités raciales, qu’il s’est battu pour faire interdire au cours des années précédentes. Il faudra désormais ajouter aussi à cette liste des sujets prohibés l’étude des sculpteurs de la Renaissance…

Comme un pied de nez à ces censeurs évangélistes, qui bannissent les oeuvres d’art et les livres dans les écoles, un parent d’élève de la David High School dans l’Utah a écrit une lettre de 8 pages au conseil d’administration afin de réclamer le retrait de la Bible du fonds documentaire de l’établissement. Pour ce faire, il s’appuie sur des retranscriptions de certains passages du livre sacré, qui contreviennent selon lui à la loi promulguée l’an passé dans cet état très conservateur des Etats-Unis. Une loi qui interdit la mise à disposition dans les établissements scolaires de toute ressource contenant des éléments jugés “pornographiques ou indécents”. L’auteur (ou autrice) anonyme de la lettre a invoqué des scènes d’inceste, d’onanisme, de bestialité, de prostitution, de mutilations génitales, de fellation, de viol et ou encore d’infanticide, pour justifier sa demande. Le millier de pages de l’Ancien et du Nouveau Testament vont maintenant devoir être étudiées par un très sérieux comité de lecture, chargé de déterminer si les extraits mentionnés enfreignent la législation en vigueur. Tous les héros ne portent pas de cape…

C’est peut-être la nouvelle la moins rassurante de cette revue de presse : le porno deepfake, c’est à dire produit à partir d’images tronquées et manipulées numériquement afin de calquer n’importe quel visage de manière hyperréaliste sur des vidéos de cul, est en plein boom. Et il n’y aurait apparemment pas grand-chose à faire pour l’en empêcher. Que vous soyez un personnage public ou un.e parfait.e anonyme, vous risquez de vous retrouver dans des vidéos explicites sur les Internets, sans jamais avoir participé au moindre gangbang. Et celles et ceux qui penseraient que l’absence de photos sur les réseaux sociaux les protège ne sont pas au bout de leur peine, car il suffit à un.e ex malveillant.e de détourer quelques vieux clichés de vacances innocents, pour vous faire chanter ou vous menacer sur fond de revenge porn. Une nouvelle preuve que l’être humain sait utiliser les nouvelles technologies et les IA à bon escient…