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L’histoire des Corn Flakes est avant tout celle de deux frangins dont le nom ne vous est certainement pas étranger : John Harvey Kellogg et Will Keith Kellogg. Bien que l’entreprise américaine ait été renommée Kellanova en 2023, on la connaît tous sous le nom historique de Kellogg’s, entreprise spécialisée dans les céréales de petit déj.
Pour l’amour de Dieu
En principe, l’aîné John Harvey n’a rien à voir avec l’agroalimentaire. Ce chirurgien végétarien s’est spécialisé dans la nutrition et a dirigé dès 1876 un sanatorium dans lequel il prônait une alimentation saine (sans gras, sans viande et sans alcool) et des exercices physiques. Il invente ainsi des recettes diététiques comme le granola, qui rencontrera un sérieux succès dans le milieu hippie ; ces derniers seront d’ailleurs métonymiquement surnommés “granola”. Faut dire que John Harvey a un tropisme pour les galères de digestion dont il souffre depuis sa plus tendre enfance. Ah oui et John est adventiste. A l’époque, c’est cool mais aujourd’hui c’est considéré comme une secte cheloue (pardon pour le pléonasme). Son puritanisme le rend abstinent au point d’adopter presque tous ses enfants sans doute afin de n’avoir à jamais tremper son biscuit (pardon pour la vulgarité).
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Laudamus insipiditum
Au fil de ses recherches John nous concocte une petite recette de céréales cuites à haute température (“corn”) pour en faire des flocons (“flakes”) plus faciles à digérer. Parfait pour les patients en cure de son établissement qui raffolent de cette bouillie dénuée de toute forme de goût et de joie.
Mais le frérot Will Keith ne le voit pas de cet œil. Davantage porté sur le flouze, il saisit l’occasion pour conquérir avec cette pitance tous les bols des enfants américains et pourquoi pas du reste du monde. En 1906 il crée, contre la volonté de son aîné, sa première entreprise de Corn Flakes. John est super véner, ils resteront fâchés à vie. Faut dire que Will apporte une petite nuance à la vertueuse recette originelle : il blinde les corn flakes de sucre n’entraînant pas du tout une vague de comportement masturbatoire au petit déjeuner, mais posant sans doute la première pierre à l’édifice de l’obésité outre atlantique.