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C’est officiel : le bien-être au travail est plus important que l’argent

Est-ce qu'on a enfin pris conscience qu'on n'a plus à endurer des situations néfastes au travail ?

Par
Juliette Payer
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On parle de la « Grande Démission » dans les médias depuis un bout de temps. Selon le Guide salarial 2022 de Robert Half, le nombre de démissions au Canada et aux États-Unis a augmenté de 20 % en 2020-2021 par rapport à l’année précédente, et ce sont majoritairement les millénariaux qui sont responsables de cette statistique.

De l’autre côté, on souffre d’une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs.

Qu’est-ce qui se passe ? Les employé.e.s auraient-ils enfin compris qu’ils n’ont plus à endurer des conditions de travail médiocres ? Ont-ils désormais plus de pouvoir qu’avant ? (Divulgâcheur : oui.)

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Les médias sociaux s’en mêlent

La génération Z a sauté à pieds joints dans la tendance TikTok #QuitMyJob, où les utilisateurs et utilisatrices racontent leur histoire de démission ou se filment carrément en train d’annoncer leur départ. Dans ces vidéos, on dénonce souvent un climat de travail toxique ou des collègues problématiques.

Si cette tendance résonne autant, on peut en déduire que beaucoup de gens souffrent en silence au travail depuis trop longtemps.

Si cette tendance résonne autant, on peut en déduire que beaucoup de gens souffrent en silence au travail depuis trop longtemps. Donner une voix à leur histoire a créé une solidarité et est devenu une façon de reprendre un certain contrôle sur leur vie. Personne n’est obligé de subir un climat de travail toxique.

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Les algorithmes partagent donc un message collectif : on en a marre des conditions de travail dégueulasses. Et on prend les choses en main.

Même son de cloche chez les athlètes

Mais l’exemple provient aussi de superstars qui renoncent à de gros chèques en disant non à des conditions de travail qu’elles jugent nocives.

Naomi Osaka, joueuse de tennis japonaise et ex-numéro 1 mondiale, a annoncé en septembre une pause indéfinie de son métier. Plus tôt cette année, dans le but de prioriser sa santé mentale, l’athlète avait refusé de participer aux conférences de presse pendant le tournoi Roland-Garros, en France. Résultat ? Une amende de 15 000 $ pour avoir brisé son engagement en plus d’une menace de suspension. Un sacrifice que Naomi était prête à faire.

Comme tous les êtres humains, les athlètes se voient dans l’obligation d’imposer leurs limites pour préserver leur bien-être.

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On se rappelle également que Simone Biles s’est retirée de l’épreuve de gymnastique par équipe aux Olympiques en direct de Tokyo cet été. Son message : « Nous devons protéger notre mental et notre corps et pas seulement faire ce à quoi le monde s’attend de nous. »

Les athlètes, qu’on croit souvent à l’épreuve de tout, demeurent, en fin de compte, des êtres humains. Et comme tous les êtres humains, les athlètes se voient dans l’obligation d’imposer leurs limites pour préserver leur bien-être. Même si ça veut dire tourner le dos à son travail.

Maintenant quoi ?

Que fait-on des gestionnaires toxiques, du harcèlement psychologique et des salaires déshonorants pour des tâches que personne ne veut faire ?

Aborder la situation calmement avec ses supérieur.e.s comporte certains défis, mais peut mener à un revirement de situation favorable. Et si la situation ne s’améliore pas, démissionner envoie un message clair.

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Les employé.e.s n’endureront plus des conditions de travail lamentables, parce qu’il existe mieux. Les employeurs doivent faire en sorte que l’on se sente bien au travail. Et non, une table de ping-pong et des fûts à kombucha à eux seuls ne convaincront personne de continuer à travailler avec le sourire.

Peut-on espérer que des changements positifs s’opèrent dans le milieu du travail ? Depuis la pandémie, 79 % des directeurs et directrices en ressources humaines ont déclaré que leur entreprise avait ajouté de nouveaux avantages accessoires, comprenant des ressources en santé mentale et des programmes de mieux-être. Est-ce assez pour rendre le personnel heureux ? Peut-être, mais dans tous les cas, le dialogue est maintenant ouvert.

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