Ces petites choses qui fragilisent l’égo des machos

On savait la masculinité de certains hommes facilement ébranlables, mais il semblerait que pour certains d’entre eux, elle soit aussi fragile que du cristal. Dans une vidéo TikTok relayée par le New-York Times, le publicitaire Max Klymenko explique que si les clients masculins ont moins tendance que les femmes à commander des cocktails dans des bars, ce n’est pas parce qu’un moscow mule coûte aujourd’hui le prix d’un resto.

Ce n’est pas non plus parce qu’ils préfèrent les bières éventées au goût de la liqueur de sureau. En réalité, ils seraient plus inquiets du contenant que du contenu, et angoisseraient à l’idée de boire dans une coupette aux courbes féminines, qui pourrait entacher à jamais leur virilité. Une tendance confirmée par plusieurs pro du shaker outre-Atlantique, qui déplorent dans l’article du célèbre magazine new-yorkais, cette manie qu’ont certains mecs de systématiquement genrer les récipients.

Un phénomène apparemment si courant, que certains bars américains précisent désormais la forme des verres à côté du nom des breuvages, pour rassurer les traders assoiffés et les inciter à troquer leurs habituelles pintes contre des mélanges plus raffinés. Sont donc exclus tous les verres aux formes trop délicates, au profit de godets bien costauds. Dommage pour James Bond – grand amateur de martinis blancs – qui est donc forcément impuissant selon ces standards machos. Poussons cette logique jusqu’au bout, et faisons un tour d’horizon des choses auxquelles les hommes devraient apparemment renoncer, car elles sont trop efféminées.

Non, les vrais bonhommes n’ont pas le droit d’avoir chaud. Kylian Mbappé l’a d’ailleurs appris à ses dépens en 2021, en s’affichant en couverture de Paris-Match avec un pull col roulé en grosses mailles.

Une photo qui a suscité de nombreuses réactions homophobes sur les réseaux sociaux. Car ne pas risquer de choper une sinusite dès qu’on fout un pied dehors, c’est l’équivalent d’un coming-out pour les machos. Cela dit, avec les virus qui traînent dans l’air ces dernières années, cet interdit vestimentaire relève moins de la connerie que de la sélection naturelle..

En 2018, le présentateur britannique Piers Morgan poste une photo de l’acteur Daniel Craig qui se balade avec un porte-bébé. La légende est moqueuse : “Oh 007… pas toi aussi ?!!!”, accompagnée du hashtag “Bond émasculé”.

Porter ses enfants sur son torse serait donc une activité castratrice selon l’homme de télé. On s’interroge : que suggère l’animateur aux pères qui veulent se promener avec leur nouveau-né ? Peut-être une poussette SUV avec quatre roues motrices, pour mettre encore davantage en lumière leurs petites insécurités…

En 2019, The Game Changers sort sur la plateforme Netflix et crée un mouvement de panique chez les viandards du monde entier. Des athlètes de haut niveau, dont un combattant de MMA, y expliquent avoir amélioré leurs performances depuis qu’ils ont adopté un régime sans produit animal.

Trahison ultime, Arnold Schwarzenegger, montagne de muscles et idole des amateurs de développé-couché, soutient qu’une alimentation végétarienne est préférable pour avoir de gros biceps. Mais les mascus n’en démordent pas : les vrais mecs mangent du steak tartare, pas des pois cassés. A croire que chez certains, l’hypertrophie des muscles se fait au détriment de celle du cerveau.

En 2018, le producteur de musiques DJ Khaled déclare qu’il refuse de faire des cunninlingus à sa femme, et argumente en expliquant que pour les hommes, “les règles ne sont pas les mêmes”. Il précise en revanche que sa compagne est dans l’obligation de le satisfaire, et donc de pratiquer le sexe oral.

Lécher sa partenaire serait un signe de soumission pour l’artiste, qui pense peut-être que s’agenouiller devant une vulve équivaut à renoncer à ses privilèges. On ne sait pas si le directeur de label est un “roi” chez lui, comme il le prétend, mais on peut avancer sans prendre trop de risques que ce n’est pas un super amant.