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Ces artistes décédés qui génèrent beaucoup d’argent

La mort a mis fin à leur carrière, mais pas à leurs ventes.

Par
Billy Eff
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Comme si 2020 n’avait pas été assez éprouvante, on apprenait le 31 décembre dernier la mort de la légende du rap MF DOOM. Malgré son statut d’icône dans le monde de la musique, son succès commercial a été assez limité, de son vivant.

Mais seulement quelques heures après l’annonce de son décès, les ventes de copies vinyles de ses albums se sont envolées, passant de 30$ sur sa page Bandcamp à plus de 2500$ sur Discogs.

Le jour après la mort du chanteur David Bowie, Spotify rapportait que les streams de sa musique avaient grimpé de 2700%. Et puis, la majorité des albums de Tupac sont sortis après sa mort.

C’est un phénomène qu’on observe depuis longtemps, donc la question se pose : pourquoi est-ce que l’art gagne en valeur après la mort de l’artiste ?

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Acheter pour mieux vivre son deuil

Des chercheurs se sont penchés sur la question. Dans une étude publiée en 2014, on pouvait lire que les ventes d’albums augmentaient en moyenne de 54% après la mort de l’artiste et que, étonnamment, de nouveaux fans constituent la majorité de ces ventes. Une explication possible serait qu’après la mort d’un artiste, les fans de longue date ressentent le besoin de compenser la perte d’un idole, ce qui les pousse à acheter des produits qui les rapprochent du défunt.

les albums, comme les livres ou les films, peuvent être reproduits à l’infini. Les ventes peuvent donc continuer de se multiplier après la mort de l’artiste.

Une autre étude rapportait qu’un nombre grandissant d’artistes rapportent davantage une fois morts.

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Bien entendu, ce n’est pas un phénomène exclusif à la musique, mais il se manifeste différemment. Dans le cas d’un artiste peintre, par exemple Jean-Michel Basquiat, les prix des œuvres augmentent car la mort de l’artiste signifie l’arrêt de la production de nouveau matériel. Ça donne à leurs œuvres une nouvelle valeur de rareté.

Mais les albums, comme les livres ou les films, peuvent être reproduits à l’infini. Les ventes peuvent donc continuer de se multiplier après la mort de l’artiste.

Des morts qui font des millions

Le célèbre magazine Forbes publie depuis plusieurs années maintenant un palmarès annuel des «Célébrités mortes les mieux payées». Pour 2020, c’est encore une fois Michael Jackson qui ressort vainqueur, avec des revenus de 48 millions de dollars. On y retrouve aussi Kobe Bryant, décédé en janvier dernier, dont la marchandise Nike s’est vite écoulée par la suite et dont la biographie s’est vendue à plus de 300 000 exemplaires. Ou encore JuiceWRLD, mort d’une surdose en décembre 2019, et dont le patrimoine s’est enrichi de 15 millions de dollars.

Que ce soit à travers des deals avec Netflix, des rééditions, ou des productions du Cirque du Soleil, l’héritage musical de ces artistes trouve de nouveaux publics.

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Les ventes posthumes sont donc un business très profitable, mais qui soulève beaucoup de questions éthiques. Si l’extrait d’un démo de Michael Jackson utilisé sur l’album de Drake a probablement profité financièrement à la famille du roi de la pop, elle n’était pas forcément fan de la chanson. De l’autre côté du spectre, le père de la défunte diva Amy Winehouse travaille activement à faire mousser les ventes posthumes de sa fille. Une tournée holographique était même prévue, avant d’être mise en veille face à la colère des fans de la chanteuse.

Exploiter notre nostalgie

Par contre, la plupart du temps, ce n’est pas la famille de l’artiste qui empoche ces profits, mais bien les compagnies de disques. Le marché grandissant de la musique posthume leur ouvre maintenant de nouvelles avenues financières. Que ce soit à travers des deals avec Netflix, des rééditions, ou des productions du Cirque du Soleil, l’héritage musical de ces artistes trouve de nouveaux publics. Les « Big Three » (Warner, Sony, Vivendi) trouvent donc des moyens de plus en plus ingénieux de monétiser notre nostalgie.

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Car comme le confirme l’une des études citées précédemment, la mort demeure l’une des meilleure publicités pour un artiste.