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Certains l’aiment chaud, c’est votre dose mensuelle d’actualités cul(turelles) pour exhiber votre énorme savoir dans les dîners en ville et éclabousser votre entourage de connaissances nouvelles sur la bagatelle. En novembre, votre libido hiberne peut-être six pieds sous terre. Mais même pendant le mois du deuil et des chrysanthèmes, le plaisir continue de flotter dans l’air.
AIME TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME
Si vous préférez les plaisirs solitaires aux nuits torrides avec un.e partenaire, vous êtes peut-être autosexuel.le sans le savoir. Cette orientation sexuelle, contrairement à ce que son nom ambigu peut laisser entendre, ne concerne pas les fans d’automobiles qui préfèrent se tripoter le levier de vitesse devant Turbo plutôt que Pornhub, et qui sont sensibles au charme de Dominique Chapatte. Elle englobe toutes les personnes qui ressentent en priorité du désir et de l’excitation pour elles-mêmes. Ayant fait de l’adage “mieux vaut être seul.e que mal accompagné.e” leur devise, les autosexuel.les croquent la vie à pleines dents et passent des nuits torrides en compagnie de leur miroir, dont le contact avec le reflet de leur corps nu leur procurent des orgasmes sans égal. D’autres, encore, se filment en train de se masturber, puis se paluchent devant ces vidéos d’onanisme faites maison, dans une sorte de mise en abyme sans fin de la jouissance masturbatoire. Les esprits les plus critiques y verront la manifestation d’une pulsion narcissique poussée à son paroxysme, mais à l’heure où la solitude fait des ravages, chaque preuve d’amour de soi est peut-être une bonne nouvelle.
LA PESTE OU LA CHLAMYDIA
Une pilule du lendemain anti IST – la DoxyPep – pourrait bientôt faire son apparition sur le marché pharmaceutique afin de prévenir la transmission de la chlamydia et de la syphilis. Comment ça fonctionne ? C’est tout simple : si vous avez un doute après un rapport non protégé, il suffit de prendre le médicament dans les heures qui suivent. Cela évitera à la bactérie de se propager suffisamment pour déclencher une véritable infection. Toutefois, et malgré le succès déjà important de la doxycycline auprès des hommes ayant des rapports homosexuels (à l’automne dernier, bien que les études sur le sujet soient encore balbutiantes et que le médicament ne soit pas encore commercialisé à cet effet, ils étaient déjà 10% à déclarer s’en procurer sans ordonnance pour se protéger des IST en Australie et en Europe) les scientifiques ne sont pas encore convaincu.es de la balance bénéfice-risque d’un usage préventif à grande échelle.
En effet, d’une part, la DoxyPep ne s’adresse pas à tous les publics. Ainsi, le traitement s’est montré relativement peu efficace sur les femmes cisgenres, et on ne sait pas vraiment expliquer pourquoi pour l’instant. D’autre part, la prise régulière de ce médicament peut entraîner des effets secondaires comme des problèmes digestifs ou une hypersensibilité cutanée. Enfin, et c’est la principale préoccupation des chercheurs : une distribution massive pourrait permettre à la bactérie responsable de la maladie de développer à terme une résistance aux antibiotiques. Car la quantité de doxycycline actuellement absorbée dans le monde ne représente qu’une fraction de celle qui serait utilisée si la DoxyPEP était largement prescrite ; elle deviendrait alors au moins 800 fois supérieure à la consommation actuelle. Et cet antibiotique sert déjà à traiter pas mal de choses, comme la maladie de Lyme ou bien la pneumonie, notamment dans les pays les plus pauvres. S’il devenait inefficace, les conséquences pourraient donc bien être dramatiques. Pour l’instant, les premières études semblent démontrer une absence de résistance. Mais on manque encore de données et de recul sur la question. On comprend donc que le corps médical souhaite prendre toutes les précautions nécessaires avant d’en faire la promo.
LES JEUNES EN ONT MARRE DE VOIR DES FESSES
La génération Z est décidément pleine de surprises. Ainsi, d’après un sondage réalisé en août dernier par le département de psychologie de l’Université de Californie sur 1500 jeunes (10 à 24 ans) représentatifs de la population adolescente américaine, les oeuvres de fiction pourraient se passer de scènes de sexe. Alors que la génération précédente se goinfrait de fanfictions érotiques et découvrait avec émotion les programmes HBO et leurs contenus explicites, près de la moitié (47,5 %) des adolescent.es de 13 à 24 ans pensent que le contenu sexuel n’est pas nécessaires à l’intrigue de la plupart des émissions de télévision et des films. Et ça ne s’arrête pas là ! Puisque 44,3 % des personnes interrogées du panel (sur la même tranche d’âge) pensent carrément que la romance est surutilisée dans les médias et qu’on a pas besoin de voir deux personnages se tourner autour durant dix épisodes, pour faire avancer l’histoire.
Une majorité (51,5 %) souhaite également que le contenu soit davantage axé sur les amitiés, et 39 % aimeraient voir plus de personnages aromantiques et asexués. Enfin, Chuck Bass n’a qu’à bien se tenir ! Car ces jeunes ont classé les relations amoureuses non naturelles, forcées ou toxiques, au quatrième rang des dix stéréotypes les plus détestés. Ils ont aussi mentionné les triangles amoureux (l’arc narratif favori des années 2000), la nécessité d’avoir une relation pour être heureux, et le fait que les protagonistes masculins et féminins finissent toujours ensemble. Heureusement que les scénaristes hollywoodiens ont signé une trêve avec les studios et les plateformes, parce qu’après avoir fait pendant des années des rapports de séduction et des tragédies relationnelles l’alpha et l’oméga des récits diffusés, il va y avoir du boulot pour bousculer les vieilles habitudes du secteur audiovisuel.
HARRY POPOTIN ET LA CHAMBRE DES SECRETS
Il semblerait que la pratique du “sexe magique” soit désormais tendance. Alors calmez tout de suite vos ardeurs, il ne s’agit pas d’obtenir les codes d’accès de la salle sur demande de Poudlard, et de réaliser vos fantasmes les plus inavouables avec le Professeur Chourave, mais bien de vous recentrer et de canaliser votre énergie à travers l’orgasme et le plaisir. Des mauvaises langues seraient tentées de dire qu’il s’agit de sexe tout court. Mais à la différence d’un banal rapport avec votre partenaire, ou d’une vulgaire session à caresser votre baguette et vous faire déborder le chaudron sans l’aide de personne, l’expérience va requérir un peu plus de préparation et d’équipement pour bien vous aligner avec vous-même.
Déjà, vous allez devoir nettoyer l’espace autour de vous en faisant brûler de la sauge, histoire que rien n’interfère avec votre champ d’énergie et ne vienne pourrir votre session bien-être. Ensuite vous allez tracer un cercle autour de vous en allumant des chandelles ou en disposant des cristaux, pour vous protéger de toute influence négative. Puis vous allez à nouveau faire brûler d’autres herbes, comme du romarin, pour purifier votre esprit. Si après avoir fait cramer tous ces trucs, manqué de foutre le feu à votre appart’ en allumant vos bougies Nature et Découverte, et transformé votre salon en rotissoir géant, vous avez toujours envie de vous palucher, vous pouvez maintenant vous concentrer sur votre plaisir. Bon, ensuite, il faudra quand même vous taper tout le rangement derrière et nettoyer les cendres. On comprend mieux pourquoi les sorcières ne s’éloignent jamais trop de leurs balais.