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Avez-vous une “resting rich face” ?

Des études disent que votre classe sociale est (littéralement) écrite dans votre face.

Par
Pier-Luc Ouellet
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Vous avez sûrement déjà entendu parler du resting bitch face, qu’on traduira librement par « visage de bitch au repos » (oui, j’ai décidé que bitch était un terme universel). C’est cette caractéristique qu’ont certaines personnes d’avoir l’air fâchées alors qu’elles sont simplement au neutre.

Mais il existe aussi un autre phénomène : le resting rich face.

En effet, il s’avère qu’on pourrait voir dans votre face si vous êtes riche ou pas. C’est peut-être pour ça qu’on y croit jamais quand des stars hollywoodiennes jouent des gens dans la misère (sauf Anne Hathaway dans Les Mis, évidemment).

C’est quoi, la Resting Rich Face ?

Le concept a été élaboré suite à une étude menée par Nicholas Rule et Thora Bjornsdottir de l’Université de Toronto et publiée en 2017 dans le Journal of Personality and Social Psychology (en vente dans toutes les bonnes tabagies).

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Dans cette étude, les chercheurs ont séparé un groupe d’étudiants selon le revenu de leurs parents : les étudiants dont le revenu familial se situait sous les 60 000 $ d’un bord, et ceux au-dessus de 100 000 $ de l’autre. Ils ont ensuite photographié leur visage avec une expression aussi neutre que possible.

Après, ils ont demandé à un autre groupe d’étudiants d’assigner les photos au bon groupe, et la majorité du temps, ils avaient raison. OK, la majorité, dans ce cas-ci, c’est 53 %, mais selon les chercheurs, c’est assez significatif pour ne pas attribuer le tout au simple hasard.

L’autre détail intéressant, c’est que le second groupe ne semble pas avoir discriminé selon le sexe ou la race. Ils ont classé les portraits de façon instinctive, sans vraiment savoir ni comprendre ce qui motivait leurs impressions.

Donc, comment les étudiants savaient qui était pauvre et qui était riche ?

C’est écrit dans ta face

Si y a une affaire pour laquelle notre cerveau est particulièrement doué, c’est juger les faces. Il s’agit d’un réflexe de survie : inconsciemment, on analyse rapidement si la personne qu’on croise dans la rue nous veut du mal. Notre cerveau est entraîné à chercher des têtes, c’est pour ça que les gens voient le visage de Jésus dans les taches de mayonnaise de leur Big Mac, mais ça, c’est une autre histoire.

l’hypothèse des chercheurs, c’est que même si on ne sait pas consciemment nommer les signes de la pauvreté ou de la richesse, notre cerveau, lui, les connaît très bien.

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Les gens ayant grandi dans une famille moins fortunée en porteraient les traces dans leur visage, même au tout début de la vingtaine. Par exemple, si on a souvent froncé les sourcils par inquiétude, ben ça s’imprime dans notre visage, et les autres le remarquent, même sans le savoir.

Ça ressemble à quoi une face de riche ?

Là, on le sait ce que vous vous demandez : est-ce que j’ai une face de riche ?

Selon une étude subséquente, les traits qui définiraient inconsciemment une personne riche seraient : un visage étroit, une bouche souriante et orientée vers le haut, des sourcils élevés, des yeux rapprochés et une peau au teint chaud et clair.

Comme une image vaut 1000 mots, voici les portraits types produits par l’Université de Glasgow (spoiler : c’est terrifiant).

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Difficile d’échapper à son passé

Tout ça n’est pas sans conséquences.

L’étude s’est faite avec des étudiants universitaires. On peut donc supposer que même si ceux-ci avaient grandi dans un milieu défavorisé, qu’ils avaient des chances d’échapper à la pauvreté et de briser le cycle (sauf s’ils font comme moi et qu’ils choisissent de faire un bac en science politique, lol).

L’ennui, c’est que même s’ils posent des gestes pour élever leur statut social, leur visage risque de les trahir.

Et, comme les gens ont tendance à s’entourer de gens qui leur ressemblent, on peut émettre l’hypothèse qu’ils pourraient être victimes de discrimination.

D’ailleurs, dans une étude semblable menée à l’Université de Glasgow (toujours par Thora Bjornsdottir, qui semble avoir déménagé), il s’est avéré que les visages jugés comme riches étaient également perçus comme plus fiables, honnêtes et compétents que ceux de personnes pauvres.

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Bon, on s’entend, c’est pas une condamnation à vie. Y a moyen de s’en sortir même si on a un visage fatigué et stressé à un âge où nos camarades de classe sont surtout préoccupés par la gestion de leurs lendemains de veille.

Mais si vous avez eu la chance de grandir dans un milieu aisé, oubliez pas que le petit quelque chose qui ne vous revient pas dans la face de votre collègue, c’est peut-être juste qu’il a déjà eu à vérifier à partir de quel mois EDF n’a plus le droit de couper le courant.