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Association Collectif Famille.s : « La PMA pour tous.tes doit devenir légale en France »
Face au rejet de l’extension de la PMA par le Sénat aux couples de femmes et aux célibataires, les membres de l’association Collectif Famille.s montent au créneau. « Combien de femmes devront renoncer à leur projet de maternité, parce qu’elles n’auront plus l’âge légal pour y avoir accès ? Combien de femmes continueront d’aller à l’étranger, parce que le Parlement aura fait des compromis sur un texte de loi ? ». On leur laisse la parole sur URBANIA.
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L’ouverture de la PMA a déjà une longue histoire en France. Elle devait tout d’abord faire partie de la loi du Mariage Pour Tous.tes, avant que le gouvernement de l’époque ne décide de la retirer du projet, pour l’étudier dans une future “Loi Famille”. Première reculade. La loi famille ne verra jamais le jour. Deuxième reculade. C’était en 2014…
En 2017, le candidat Macron déclare qu’il est favorable à l’ouverture de la PMA à toutes les femmes et aux femmes célibataires. Il indique cependant qu’il attendra que le Conseil National d’Ethique rende son avis sur la question. Le CCNE rendra un avis favorable en juin 2017 puis en septembre 2018. A ce moment-là, nous étions nombreuses à penser que les choses allaient enfin s’accélérer. Que le pays des droits de l’Homme était aussi celui du droit des Femmes, et qu’il allait enfin honorer le mot “égalité” qui trône fièrement sur notre devise.
Les auditions à l’Assemblée commencent en janvier 2019. A chaque étape de la navette parlementaire, c’est une nouvelle douche froide : l’interdiction de la méthode ROPA (technique de la réception des ovocytes de la partenaire pour les couples de femmes), le refus de l’ouverture de la PMA aux personnes transgenres… Jusqu’à ce jour où le Sénat, en deuxième lecture, après avoir voté un amendement limitant la PMA aux seules femmes en couples, finit par voter contre l’Article 1 et donc supprimer complètement l’ouverture de la PMA. Et nous voilà, deux ans après l’ouverture de la première mission à l’Assemblée, revenues au point de départ. Pas d’ouverture de la PMA.
Bien sûr, le parcours parlementaire de la loi n’est pas terminé. Loin de là. Une commission mixte paritaire, composée de Sénateurs et de Députés, doit maintenant essayer de trouver un compromis, réécrire le texte, encore une fois. Et repartir sur un aller retour entre les deux chambres.
Quand on parle de PMA, on parle de fertilité. Et en fertilité, on n’a pas toujours le temps d’attendre.
Bien sûr, en cas de désaccord, c’est l’Assemblée Nationale qui aura le dernier mot, elle qui est favorable à l’extension de la PMA à toutes les femmes et à la reconnaissance des enfants dès la naissance, sans passer par l’adoption de l’enfant du conjoint.
Le projet de loi finira certainement par passer. Mais quand ? Quand on parle de PMA, on parle de fertilité. Et en fertilité, on n’a pas toujours le temps d’attendre. Combien de femmes devront renoncer à leur projet de maternité, parce qu’elles n’auront plus l’âge légal pour y avoir accès ? Combien de femmes continueront d’aller à l’étranger, parce que le Parlement aura fait des compromis sur un texte de loi ? Et comment ne pas penser à toutes les personnes transgenres qui se voient totalement exclues de ce projet de loi ? Combien de mères dites “sociales” restent actuellement sans protection, parce qu’elles attendent de pouvoir adopter leurs enfants ? Combien d’entre elles perdront tout contact avec leurs enfants, parce que la loi ne les a pas protégées ?
La PMA pour tous.tes doit devenir légale en France, pour se connecter à la réalité de ses citoyen.nes.
Nous sommes en colère. Nous sommes dans une incompréhension totale. Nous sommes tristes. C’est un mélange de sentiments qui nous envahit.
Aujourd’hui, avec l’association Collectif Famille.s que nous avons co-fondée il y a quelques mois, nous souhaitons connecter, soutenir et faire rayonner les parentalités LGBTQIA+. Parce que ces familles existent déjà, par milliers, et qu’elles ont besoin d’être reconnues comme telles. La PMA pour tous.tes doit devenir légale en France, pour se connecter à la réalité de ses citoyen.nes.