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Après l’expulsion des HLM, on a imaginé d’autres mesures fortes pour endiguer les émeutes urbaines

Gérald Darmanin n'est pas allé assez loin.

Par
Oriane Olivier
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Dans un courrier adressé aux préfets le 30 août, Gérald Darmanin a exigé des agents de l’état qu‘ils fassent preuve d’une « fermeté systématique » envers les « délinquants auteurs de violences urbaines », et réclame l’expulsion des émeutiers qui occupent des HLM. Une initiative qui, cela va sans dire, pose un certain nombre de problèmes au regard du droit français. A commencer par la méconnaissance du cadre légal des expulsions, qui ne peuvent être décidées que par l’autorité judiciaire, pour des motifs en rapport avec l’occupation du logement (loyers impayés, non-respect du bail ou faits de délinquance au sein même du logement).

Cette résolution contrevient également au principe de personnalité des peines. Car oui, en matière pénale “Nul n’est responsable que de son propre fait”. C’est à dire qu’une personne ne peut être punie en raison d’une infraction commise par un autre individu, comme un membre de sa famille par exemple. Toujours est-il qu’en suivant la logique du ministre de l’Intérieur : on peut virer une fratrie entière de sa maison, pour un délit commis par l’un de ses frères et sœurs. Un peu comme si on décidait arbitrairement de vous retirer votre droit aux APL, parce que votre petite cousine a tagué “Darmanin violeur” sur les murs de la mairie de Tourcoing.

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Vous trouvez qu’il y a quelque chose de pourri au royaume de la Macronie ? Nous aussi. D’ailleurs, vous savez quel autre pays applique des sanctions qui limitent les droits des citoyens en fonction d’un barème de points ? La Chine, qui a commencé à expérimenter le crédit social en 2014. Mais bon, puisque le premier flic de France a décidé de s’inspirer d’un régime autoritaire sous prétexte que “ce n’est pas aux contribuables français de payer par leur solidarité des logements HLM à ceux qui sont des délinquants”, voici d’autres propositions de mesures coercitives pour mater une bonne fois pour toutes les saccageurs d’Apple Store, et éviter que les voyous ne profitent outrageusement de la générosité des Français.es.

INTERDICTION D’ÊTRE COUVERTS PAR L’ASSURANCE MALADIE

Être en bonne santé, c’est pour les honnêtes gens. C’est un privilège. Comme celui d’avoir un toit sur la tête quand on est fauché. Les pyromanes qui crament des bagnoles n’auront qu’à mourir du typhus sous leur tente 2 Secondes. Le contribuable n’a pas à mettre la main au portefeuille pour les soigner.

INTERDICTION D’EMPRUNTER LES AUTOROUTES

Avant d’être bradées à des entreprises privées par Dominique de Villepin, au moment où elles allaient commencer à engranger des profits (mais bon, c’est seulement 4 milliards de bénéfice par an après tout), les autoroutes ont été financées par les impôts des Françai.ses. Il n’y a donc pas de raison que les voyous profitent de la fluidité des tronçons de l’A7 pour dilapider le butin de leurs larcins dans le premier autogrill venu.

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INTERDICTION DE SE RENDRE AUX RESTOS DU COEUR

Aujourd’hui, on n’a plus le droit, ni d’avoir faim ni d’avoir froid. Sauf vous les voyous, fallait y penser avant de piquer des sacoches Louis Vuitton. D’autant plus depuis qu’un tiers du budget de l’association est financé par la générosité du milliardaire philanthrope Bernard Arnault (qui ne paye toujours pas l’ISF, mais vient de leur faire don de 10 millions d’euros). Et avec un Français.e sur 6 qui ne mange pas à sa faim en 2023, il est plus que temps de faire du tri entre les bénéficiaires pour désengorger les centres de distribution alimentaire.

INTERDICTION DE ZAPPER SUR L’AUDIOVISUEL PUBLIC

Privés de Nagui les émeutiers ! Ça leur apprendra à piquer des briquettes de jus de fruits et des boîtes de Chocapics (un lycéen a été condamné à 4 mois ferme pour ce motif) dans les rayons des supermarchés. Et on fait le paris qu’après 2 ans sans “N’oubliez pas les paroles” pour occuper leurs débuts de soirées, ils vont filer doux.

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INTERDICTION DE DORMIR EN PRISON

La détention coûte cher aux Français.es. D’ailleurs, des députés d’extrême droite ont déjà proposé en 2021 que les personnes incarcérées participent à hauteur de 20% aux frais de leur séjour en prison. Mais face au péril pour la nation que représentent les incendiaires, ce n’est pas encore assez. Il faut frapper fort et prendre des mesures qui ne coûteront pas un rond au contribuable ! Comme rouvrir des bagnes en Guyane.

Vous trouvez ces propositions absurdes ? Malheureusement, elles infusent aujourd’hui les discours de bon nombre d’acteurs et d’actrices politiques, qui voudraient faire de leur fantasme autoritaire une réalité.