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Ai-je besoin d’un profil LinkedIn pour réussir dans la vie ?
Avant d’arriver à l’université, je ne me doutais pas que d’ouvrir ses bras au marché du travail, c’était un peu plus compliqué que d’envoyer des CV par courriel et de serrer la main à de potentiel.le.s employeur.euse.s au terme d’une entrevue d’embauche satisfaisante.
Après réflexion et maintes discussions avec mes collègues de classe, j’ai décidé de faire mon entrée dans le merveilleux monde de LinkedIn. Une photo de profil corpo-mais-sympathique de moi, une mention de mon université dans mon profil et quelques connexions plus tard, j’ai toutefois oublié l’existence de mon compte aussi rapidement que je l’ai créé.
Je l’avoue, par paresse ou par appréhension face au marché du travail, alimenter mon fil d’actualité était au bas de ma liste de priorités. Entre les gens qui vantent humblement (ou pas) chaque nouvelle avancée dans leur carrière et ceux qui observent silencieusement le profil de leurs rivaux.ales sans pouvoir s’en cacher, je n’ai peut-être simplement pas été assez active sur ce réseau débordant de jeunes (mais surtout de vieux) pros pour saisir la véritable utilité de celui-ci.
Alors si je ne mets pas à jour mon profil LinkedIn, est-ce que je me tire une balle dans le pied ? Si j’abandonne cette plateforme gorgée des recruteur.euse.s les plus assoiffé.e.s de nouveaux talents, les conséquences sur ma carrière pourraient-elles être désastreuses, voire m’empêcher d’espérer un avenir professionnel viable? Bref, ai-je vraiment besoin de LinkedIn pour réussir dans la vie?
Sans LinkedIn, je rate quoi ?
Ironiquement, c’est via LinkedIn que j’ai contacté celle qui allait pouvoir m’éclairer. Près de 16 000 connexions meublent le profil soigné de Julie Hubert, « CEO […], Speaker & Executive Trainer ». Ce qui m’a interpellée, c’est son expertise en recherche et en futur de l’emploi à titre de fondatrice de l’entreprise de technologie de recrutement Workland.
LinkedIn, c’est le réseau par excellence pour contrôler les informations publiques en lien avec le travail, soutient Julie Hubert. « Si tu n’es pas sur LinkedIn, tu rates une belle vitrine pour mettre de l’avant ce qui est important en lien avec le travail », m’avertit-elle. Beaucoup l’ont d’ailleurs déjà compris; le réseau compte plus de 774 millions d’utilisateur.trice.s à travers le monde.
« Certaines candidatures sont exclues juste à cause de leur profil LinkedIn. »
Et il ne suffit pas simplement de détenir un profil LinkedIn : encore faut-il en avoir un qui se démarque. Un bon profil peut-il réellement faire une différence auprès d’un.e futur.e employeur.euse ? Absolument, me répond l’experte : « Certaines candidatures sont exclues juste à cause de leur profil LinkedIn. » Et il est essentiel de bien gérer toutes ses plateformes, qui sont toutes susceptibles d’être analysées par des recruteurs ou recruteuses, poursuit-elle.
Le futur de LinkedIn
Toutefois, pas de panique pour celles et ceux qui n’ont pas (encore) considéré LinkedIn comme un outil crucial à l’avancée de leur carrière : la plateforme est encore majoritairement occupée par les millénariaux et les membres de la génération X. Les gen Z, qui entrent tranquillement sur le marché du travail, ont donc le pouvoir de décider si l’engouement autour de la plateforme est là pour rester.
Autrement dit, si les plus jeunes se mettent tous et toutes à délaisser le réseau, un compte LinkedIn, bon ou mauvais, n’aura plus vraiment de valeur. Sauf que les employeur.euse.s actuel.le.s demeurent majoritairement des personnes qui, elles, y voient de l’importance… Et ça, c’est non négligeable : ça nous force, en quelque sorte, à s’adapter à la méthode LinkedIn. Pour Julie Hubert, « les jeunes manqueraient beaucoup à ne pas utiliser ce réseau-là ».
Bon coups, mauvais coups
Sauf que ça reste intimidant de mettre de l’avant nos premiers pas professionnels sur LinkedIn. J’ai donc demandé à ma nouvelle mentore à quoi ressemble un profil qui se démarque – pour le meilleur, mais aussi pour le pire.
« Ce n’est pas l’endroit pour publier des photos de bébé ou ce qu’on a fait de la fin de semaine. »
« C’est simple, c’est la base, mais la photo, c’est tellement important ! », certifie Julie Hubert, qui recommande aussi aux novices d’investir dans une photo faite par un.e professionnel.le. Pas de cliché avec son chien, pas de selfie-miroir : il faut une image qui met de l’avant ce qu’on veut refléter en tant qu’employé.e.
Quoi éviter d’autre ? Les liens qui mènent vers les réseaux personnels, comme Facebook ou Instagram. LinkedIn, ça doit rester professionnel; c’est l’essence même de la plateforme. « Ce n’est pas l’endroit pour publier des photos de bébé ou ce qu’on a fait de la fin de semaine », martèle l’experte.
Mais les usages de la plateforme sont plus vastes que de résumer ses réussites professionnelles et annoncer ses promotions : LinkedIn est aussi, pour Julie Hubert, un espace pour partager des articles et du contenu intéressant et ainsi aider sa communauté. Qui eût cru qu’on pouvait faire œuvre utile tout en aspirant à la gloire professionnelle ?
Finalement, a-t-elle mentionné, développer un réseau de contacts, ça prend du temps, mais ça en vaut la peine. Et la première étape, c’est de monter un bon profil.
Conclusion : a-t-on besoin de LinkedIn pour réussir dans la vie ? Probablement pas, mais ça aide beaucoup. Du moins, pour les 5 à 10 premières années sur le marché du travail, estime Julie Hubert.
Sur ce, je vais aller dépoussiérer mon profil.