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Acheter une action à découvert : qu’est-ce que ça veut dire ?
L’an passé, GameStop faisait la Une alors que son action explosait. Depuis, ça s’est quand même calmé :
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Ceci étant dit, à ce moment-là, tout le monde s’est mis à parler d’actions à découvert, ou short en anglais. Qu’est-ce que ça veut dire, shorter une action ? En quoi c’est différent d’en acheter une ? Est-ce que c’est le secret pour devenir riche rapidement ?
On va vous faire ça court (oui, je réutilise mes blagues).
C’est quoi un short ?
Que nos lecteurs et lectrices se détrompent; on ne parle pas ici de culottes courtes.
En fait, shorter une action, c’est miser sur sa perte de valeur.
Disons que vous croyez que l’action en bourse d’URBANIA est surévaluée (on vous rassure, on n’est même pas coté en bourse) et que les investisseurs et investisseuses s’en rendront bientôt compte, faisant chuter sa valeur.
Par le biais d’une société de courtage, vous empruntez donc des actions d’URBANIA à un.e actionnaire, pour les revendre et empocher l’argent. Disons qu’en ce moment, l’action est à 100 $ chacune. Vous en empruntez 10 et les revendez au prix total de 1000 $.
Puis, au bout d’une période déterminée (disons six mois), vous devez rendre les actions à l’investisseur à qui vous les avez empruntées. Vous devez donc racheter les 10 actions empruntées.
Ça peut s’avérer très payant, mais c’est une pratique pour investisseurs et investisseuses avisé.e.s.
Si vous avez fait un bon pari, l’action d’URBANIA aura chuté. Disons que l’action est à 50 $/pièce, il ne vous en coûtera donc que 500 $ pour rendre les actions à l’investisseur, et vous empocherez donc 500 $ de profit.
Mais il se peut également que l’inverse se produise; comme mes articles sont vraiment excellents, l’action d’URBANIA pourrait avoir grimpé et coûter maintenant 150 $. Il vous en coûterait donc 1500 $ pour racheter les 10 actions, alors que vous n’avez empoché que 1000 $. Vous auriez donc perdu 500 $.
C’est ça, le risque qu’on court quand on fait un short.
La personne qui investit comme la personne qui prête peuvent également demander la fin de la transaction, exigeant le retour des actions immédiatement. C’est toutefois rare que le prêteur ou la prêteuse fasse cette demande, puisque souvent, les actions sont détenues par une société de courtage, qui ne voudra pas faire fuir les investisseurs en forçant la fin des transactions dès qu’elle risque de ne pas faire de profits.
Est-ce que c’est une bonne idée ?
C’est un risque. Ça peut s’avérer très payant, mais c’est une pratique pour investisseurs et investisseuses avisé.e.s.
Pourquoi ? Parce que le marché peut-être volatil, montant et descendant au gré des événements. Mais sur le long terme, le marché est habituellement à la hausse. Ça veut dire qu’il y a plus de chances de faire du profit à long terme en achetant des actions de façon traditionnelle qu’en achetant à découvert (le terme français pour short).
C’est donc surtout une stratégie pour faire des profits à court terme.
L’autre inconvénient, c’est qu’il n’y a pas de limites aux pertes que vous pouvez encaisser. Si vous achetez une action à 100 $, le montant maximum que vous pourriez perdre, c’est 100 $. L’action ne se mettra pas à valoir moins que zéro.
Même si vous obtenez un profit de 100 %, avec les divers frais, votre profit sera un peu inférieur à 100 %.
Mais quand on parle d’un short, il n’y a pas de limites. C’est ce qu’ont appris à leurs dépens les investisseurs et investisseuses qui avaient misé contre GameStop. Disons qu’au 30 octobre, vous auriez emprunté 100 actions de GameStop : il vous en aurait coûté 1047 $ au total. Six mois plus tard, l’action était à 173,59$, pour un total de 17 359 $. Vous auriez donc perdu 16 312 $ !
Vous voyez ce que je veux dire par « pertes potentielles illimitées » ?
Comment faire ?
Disons que vous flairez la bonne affaire (ou dans ce cas-ci, la mauvaise affaire) pour une entreprise, et que vous voulez vous essayer à un achat d’actions à découvert. Comment y arriver ?
Techniquement, vous pourriez prendre une entente avec un autre investisseur ou une autre investisseuse… mais ce n’est pas vraiment comme ça que ça se passe.
En général, ce sont plutôt des sociétés de courtage qui vous offriront l’opportunité d’acheter des actions à découvert. Mais il faut savoir que vous devrez payer des frais de transaction ainsi que des intérêts pour la durée du prêt de l’action.
Bref, même si vous obtenez un profit de 100 % (l’entreprise contre laquelle vous avez misé fait faillite et son action atteint 0 $), avec les divers frais, votre profit sera un peu inférieur à 100 %.
Voilà, vous savez tout ce qu’il y a à savoir pour miser contre une entreprise. Reste à trouver quelle entreprise vous semble promise à un sombre avenir. J’ai entendu des mauvaises choses sur Gazprom…