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Abayas : 5 priorités dont Gabriel Attal ferait mieux de s’occuper

Par
Ouissem
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L’annonce a été faite en grande pompe sur le plateau du 20H de TF1 par Gabriel Attal : l’abaya sera interdite des établissements scolaires dès cette rentrée 2023-2024. Une déclaration saluée par Éric Ciotti, Éric Zemmour, Robert Ménard et autres personnalités de droite et d’extrême-droite.

“Notre école est testée” s’est justifié le ministre de l’Éducation qui a pourtant d’autres dossiers beaucoup plus chauds sur le feu.

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1 – RÉSOUDRE LA PÉNURIE DE PROFESSEURS

Alors que la rentrée est dans quelques jours, il n’y aura pas assez d’enseignants pour l’année scolaire 2023-2024.

SUR LES 8 174 POSTES OUVERTS, 1 250 N’ONT PAS ÉTÉ POURVUS.

On ne se bouscule plus pour devenir prof : les concours ont enregistré une baisse de 60% des candidats. Le ministère est donc contraint de recruter dans la liste complémentaire pour boucher les trous : c’est-à-dire piocher parmi ceux qui n’ont pas été reçus aux concours.

« On n’a pas pris la mesure de la gravité de la situation », assure Frédéric Marchand, secrétaire général d’UNSA Éducation.

2 – (VRAIMENT) VALORISER LE MÉTIER D’ENSEIGNANT

Emmanuel Macron s’était engagé à ce qu’ « aucun professeur ne débutera sa carrière à moins de 2 000 euros nets à compter de la rentrée 2023 ».

Un enseignant français gagne en moyenne 29 000 euros par an, soit moitié moins qu’un prof allemand (60 000 euros).

Autriche, Belgique, Espagne, Pays-Bas… Il ne faut pas aller bien loin en Europe pour trouver des profs mieux payés qu’en France.

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Sans oublier que les enseignants français travaillent en moyenne 720 heures dans l’année, contre 641 heures en Allemagne.

Mais pas de souci : les profs pourront cette année, grâce au “Pacte” remplir des missions pour se faire un peu d’argent de poche.

3 – BANNIR DÉFINITIVEMENT LE HARCÈLEMENT SCOLAIRE

En 2023, trois élèves se sont suicidés après avoir été victimes d’harcèlement à l’école et en ligne : Thibault (10 ans),Lucas (13 ans) et Lindsay (14 ans).

Suite à ces différents drames, le ministère de l’Éducation avait annoncé la veille pour le lendemain “une heure de sensibilisation sur le harcèlement”. « N’êtes-vous pas lassé de l’improvisation permanente ? », a répondu la CGT Éduc’action dans un tweet.

“Priorité absolue” du gouvernement, le harcèlement scolaire doit faire l’objet d’un plan interministériel a annoncé la Première ministre Élisabeth Borne le 23 août dernier. En espérant que ce dispositif aboutisse sur autre chose qu’un énième numéro vert.

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4 – NE PLUS LAISSER POURRIR LES ÉTABLISSEMENTS

Alors qu’une très grande partie des établissements sont des bâtiments publics, le parc scolaire accuse un grand retard en matière de rénovation.

10% des écoles, collèges et lycées sont considérés comme “très vétustes”.

Parents d’élèves et enseignants dénoncent une situation inquiétante avec des classes saisies par le froid l’hiver et qui se transforment en véritable ilôts de chaleur lors des canicules. « Il y a encore un long chemin à parcourir pour améliorer l’efficacité énergétique de la plupart des bâtiments scolaires en France », souligne l’Association des maires de France.

5 – SCOLARISER LES ÉLÈVES EN SITUATION DE HANDICAP

Faute d’accompagnants spécialisés (AESH), des milliers d’enfants en situation de handicap ne pourront aller à l’école. C’est ce que dénonce l’Unapei (Union nationale des associations de parents d’enfants inadaptés) qui suit des élèves atteints de troubles psychiques :

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– 23% ne seront pas scolarisés en 2023-2024

  • – 28% auront moins de 6h de cours par semaine.

Seuls 27% des élèves suivis par l’Unapei ont accès à plus de 12h de scolarisation par semaine. « Cette année, la France a été dénoncée par le comité des droits sociaux du conseil de l’Europe », indique Sonia Ahéhéhinnou, vice-présidente du mouvement associatif.

Prix des fournitures scolaires en forte hausse (+11,3 %), lutte contre le décrochage scolaire, manque de moyens des enseignants, réforme du lycée professionnel… Les sujets ne manquaient pas pour cette rentrée mais Gabriel Attal a choisi de s’attaquer aux tenues portées par une infime partie des 12 millions d’élèves scolarisés en France.