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A la découverte de Since Charles

Montez le son.

Par
Héloïse Crémoux
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De son vrai nom Charles Sinz, Since Charles a sorti son tout premier EP solo Sans Raison fin avril. Artiste multi-casquettes déjà riche de nombreux projets, Sinz Charles chante sur sa génération et sur ses relations à travers cinq morceaux, tous complétés de clips et de capsules vidéo , réalisés par Flora Marcia. Avec lui, on a discuté de son univers musical et de Sans Raison, qu’il qualifie comme le « premier jet spontané de ce qu'[il a] envie de faire. »

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Comment est né le projet de ton EP ?

Ça fait un certain temps déjà que j’ai certains morceaux de cet EP dans la tête, que j’ai réussi à figer sur le papier depuis mars 2020. J’ai vraiment décidé d’approfondir les morceaux entre mars 2020 et juillet 2020. Au début ce n’était pas voué à être un projet de chansons en français. C’est venu progressivement. Il y a eu d’abord un premier morceau avec des paroles en français. J’ai été encouragé à continuer dans cette voie-là, et j’ai pris un réel plaisir à écrire et chanter en français, à apporter du sens supplémentaire sur les morceaux qui devaient être plus instrumentaux à la base.

Tu chantais uniquement en anglais, avant ?

Oui, j’ai eu plusieurs projets étant plus jeune et j’ai toujours chanté en anglais. Et cela faisait quelques temps que j’avais mis de côté la partie production musicale et le live. Avant, je faisais plus des dj sets de musique électronique. J’ai eu un collectif aussi qui s’appelait Sidi&co et on programmait beaucoup d’artistes plutôt issus du nord de l’Afrique, du Brésil, et qui faisaient des mélanges de synthèse entre musique électro et musique traditionnelle de leurs pays respectifs.

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Chaque morceau de l’EP est accompagné d’un clip. Quel univers as-tu voulu développer ?

En fait, les 5 morceaux sont illustrés en vidéo par la réalisatrice Flora Marcia, et l’idée était qu’elle fasse un « vrai clip », et des capsules vidéo sur les autres morceaux. Le but était d’avoir un support vidéo par morceau, pour donner un vrai univers visuel et imagé à l’EP. Donc je lui ai envoyé les morceaux et elle en a fait sa propre interprétation. C’est elle qui a réalisé le clip de « Sans raison », qui est le morceau central de l’EP.

Quelle histoire raconte l’EP ?

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C’est une histoire assez personnelle et intime. Je parle beaucoup de mes expériences en tant que jeune trentenaire qui habite une grande ville en 2020-2021, qui fréquente le milieu de la fête, de la nuit, de l’art, du monde de la musique un peu underground. L’EP est une manière de dépeindre cette ambiance que j’ai vécu ces cinq dernières années. Il y a un côté où je parle de ma génération, et un autre où je parle de mes relations personnelles, amoureuses et amicales. En fait, je trouve que ces relations sont tellement influencées par notre époque qu’elles peuvent parler à tout le monde. Tout le monde a connu une histoire d’amour par texto ou un drame amical, par exemple.

Comment s’est passée la sortie de ton EP ?

J’ai eu la chance sur les deux dernière semaines de travailler ces morceaux en résidence. J’en ai fini une dernièrement à côté de Marseille. J’ai pu donc faire un mini concert à la sortie de l’EP. C’était une manière de célébrer et de faire vivre les morceaux, jusque-là cantonnés dans mon appartement. J’ai aussi eu la chance de jouer mes morceaux chez Tsugi Radio, en compagnie de Patrice Bardot et Didier Varrod. Pour l’instant, j’ai eu cette chance de jouer mes morceaux en live malgré la période.

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Je vais aussi profiter de la sortie pour me reposer quelques jours avant de réfléchir à la suite, qui peut être autant composée d’un été avec concerts, comme sans. Le prochain objectif, c’est d’écrire de nouveaux morceaux.

La pandémie a-t-elle changé ta manière de penser tes projets musicaux et artistiques ?

Oui, ça a clairement contribué au fait que je sois allé au bout de chaque chanson. J’ai eu vraiment une grande période où je pouvais travailler une semaine entière, sans rien faire d’autre que de la musique. C’était précieux ! J’avais vraiment besoin de ça, surtout que c’est mon premier “bébé”, donc j’ai pu fignoler chaque morceau. Mais maintenant que je suis passé par là, j’ai aussi envie de m’émanciper de cette manière de travailler, pour aller vers quelque chose de plus spontané, de plus direct. Dans la musique, on a cette manière de travailler où on enregistre des morceaux, qui, le plus souvent, sortent presque un an après. J’ai l’impression que c’est en train d’être redéfini, notamment avec les réseaux sociaux, les captations live, les captations de concerts sur les réseaux sociaux. De cette manière, on peut composer un morceau et le jouer une semaine après sur Internet. De facto, c’est pas comme quand on joue en concert, où les gens l’écoutent mais ne peuvent pas retrouver aussitôt les titres sur Internet. Maintenant, tout de suite, le morceau est quasiment disponible partout dans le monde, et c’est chouette !

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Quelles sont tes envies pour la suite ?

Une grande tournée de concerts serait vraiment l’idéale. J’ai vraiment envie de présenter les morceaux sur scène et de les jouer. J’ai envie que les gens s’approprient les morceaux, qu’ils en fassent leur propre interprétation. J’aimerais aussi collaborer avec des artistes de la scène francophone…