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À la découverte de Sages comme des sauvages

Montez le son.

Par
Clémence Carayol
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Derrière Sages comme des sauvages se cachent la Franco-Américaine Ava Carrère et le Belge Ismael Colombani. Ils sont partenaires sur scène comme dans la vie. Leur musique reprend les codes de la musique française en y ajoutant des instruments traditionnels grecs et portugais. Leurs chants s’inspirent des genres musicaux emblématiques de La Réunion et leur dernier album, « Luxe Misère », est une ode à cette île qui leur est si chère. Rencontre.

Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur vous, Sages comme des sauvages ?

On est un grouple: à mi chemin entre le couple et le groupe. On vit, dort, chante, monte sur scène, et élève notre petit garçon ensemble. C’est de l’art total et c’est vertigineux parfois, car on n’arrête jamais de travailler. Et avoir deux grands egos, de surcroît deux chanteurs dans un groupe, c’est inattendu…

Quelles sont vos influences musicales ?

Je suis franco-américaine et j’ai grandi entre la Grèce et la France. J’ai fait mes premières armes musicales à Berlin avant de revenir à Paris. Ismael est belge et corse, il a vécu longtemps à Bruxelles où il a fait de la musique expérimentale complètement zinzin. D’ailleurs, je suis tombée amoureuse de sa musique avant de tomber amoureuse du chanteur! On ajoute à nos chansons le defi, un tambour grec, et le bouzouki, un instrument à corde grec, ainsi que le cavaquinho portugais. Mais surtout, notre attachement à l’île de la Réunion est une partie intrinsèque de notre musique et ce depuis la genèse du groupe, il y a sept ans. Le clip « Brindilles à mon zenfan » a été composé en 2013, par accident, lors de notre premier voyage commun à La Réunion. Ça a connu un succès qui a dépassé nos espérances…

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Pourquoi La Réunion ?

La Réunion nous est extrêmement hospitalière, à nous et à notre musique. Les reprises, dans notre premier album « Largue la peau », de deux musiciens emblématique de la Réunion, Alain Péters et Danyèl Waro, ont été si bien reçues que Danyèl a chanté sur le morceau « Le goût de la fumée » sur notre second album.

Le créole est aussi une langue qu’on n’hésite pas à utiliser dans plusieurs de nos chansons que nous composons sous l’influence du Maloya, une sorte de blues réunionnais, un folk vivace. La Réunion a réussi à conserver une véritable richesse musicale, que la France a, au contraire, dilué. Pour nous, notre maison musicale c’est la Réunion, on se reconnait beaucoup. À Paris, beaucoup moins! À Londres, les styles musicaux cohabitent. Mais à Paris, ils ne peuvent que se succéder et on y formate les artistes, comme Eddy de Pretto qui a dû abandonner son piano/guitare et voix pour se conformer à une certaine pop. C’est dommage.

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Quelle est la chanson dont vous êtes les plus fiers ?

« Inattendu » sur notre nouvel album « Luxe Misère ». Dans ce titre composé sur le fil et qui a failli ne pas exister, on raconte comment on a hébergé deux jeunes réfugiés pendant huit mois lorsqu’on vivait à Bruxelles. La musique est pour nous un moyen de parler de ce qui est important, de façon détournée.

Vous avez hâte de remonter sur scène ?

Tellement! On a essayé pendant le confinement de faire des concerts en live sur les réseaux sociaux mais lorsque tu ne vois pas ton public, c’est totalement autre chose… Il n’y a rien de plus fou que d’être sur scène, de chanter ensemble face du public, de parler au public, et qu’il nous réponde. A part, peut-être, de gagner un public qui n’est pas le tien à l’origine, de le charmer et de le gagner comme ce qu’on a réussi à faire au festival belge Esperanzah! ou encore lors du festival français Musicalarue.

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