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On est un duo de musique électronique composé de Claire Lengaigne, qui est aussi kinésithérapeute, et de Lucas Mokrani, qui est aussi réalisateur de clips. On vient tous les deux de Lille ! Mais nous habitons à Paris depuis plusieurs années maintenant.
SAAVAN, ça veut dire quoi ?
Lorsque nous cherchions un nom, c’était pour nous la fin d’Anatomy, un premier projet musical, et la naissance d’un nouveau. On est tombés sur une liste de mots indiens intraduisibles à nos yeux. Cette coïncidence nous a amusés, et parmi ces mots, il y avait «Saavan»… Ce qui signifie la fin d’une année et le début d’une autre, l’arrivée d’une nouvelle ère, de la saison des pluies… On l’a validé la veille de la sortie de notre premier morceau chez Yunizon Records.
Quelles sont vos influences ? À qui aimeriez-vous qu’on vous compare quand on écoute votre musique ?
Jusqu’à très récemment, il y avait beaucoup d’artistes auxquels nous aimions être comparés (Bonobo, Alt-J, The XX, Flume) et avons toujours été fortement impactés par des artistes comme Jon Hopkins, Mount Kimbie, Four Tet. Mais plus le temps passe, plus notre musique évolue, plus l’envie d’être difficile à comparer est grande, et plus le besoin de se comparer à d’autres diminue.
Quel titre avez-vous souvent besoin/envie d’écouter ? Pourquoi ?
LUCAS : Je dirais à peu près tout ce que sort le groupe Jadu Heart, parce que nous les suivons depuis leur premier titre et que leur musique a accompagné des voyages, et différentes périodes de ma vie. Il y aussi l’album The Devils Walk d’Apparat, qui reste l’un des albums qui m’a le plus touché. Le mélange d’intensité émotionnelle et de complexité est, pour moi, parfait.
CLAIRE : De nombreux titres de Tame Impala! Je les écoute en boucle sans m’en lasser, ils me motivent et me donnent envie de danser, de chanter, de produire.
- Comment qualifier votre musique ? Plutôt électro chill ? Pop ?
C’est toujours difficile d’avoir un regard objectif sur ce qu’est notre musique. Définir notre musique comme « pop » ou « chill » donne forcément le sentiment de minimaliser ce que l’on essaie de faire. Pour se prêter au jeu, disons que jusqu’ici, nos EP sont plutôt chill, mais plutôt électro lors du live show. Et que ce qui arrive pour la suite n’a encore aucune étiquette. On ne compte pas rester sur le même chemin indéfiniment.
Votre nouveau clip «In my head» est sorti il y a quelques semaines. Qu’est-ce que vous pouvez nous en dire ?
C’est un film qui nous tenait à cœur. Nous cherchions à réaliser une œuvre à part entière, où la musique servirait l’image et vice-versa, et non un produit qui fasse la pub d’un morceau. Le postulat de base de ce clip, c’était : «qu’est-ce-que je ferais si j’apprenais que j’allais bientôt devenir aveugle ? Qu’est-ce que j’essaierais de vivre avant de plonger dans un nouveau mode d’existence ?» Déjà parce que c’est une question qui peut toucher tout le monde, mais aussi parce que c’est une métaphore de tout ce qui est raconté dans l’EP Observatory, à savoir : la seule manière de comprendre l’existence, c’est d’en faire l’expérience sous plusieurs formes.
- « When you fall », « Escape » ou encore « Flown » sont des titres qui donnent tout de suite un ton très nostalgique, mélancolique. C’est voulu ?
Je les vois personnellement comme contemplatifs. C’est voulu car la plupart des morceaux qui nous ont réellement accompagnés et touchés sont des morceaux mélancoliques. C’est aussi ce qui nous vient le plus naturellement lors des premières sessions d’écriture d’un morceau. Ceci étant dit, ils représentent une partie de notre personnalité en tant que personne. Il n’est pas impossible que l’on se mette à développer d’autres aspects de nous-même via notre musique dans le futur.
- Votre musique, c’est plutôt à écouter seul.e ou à plusieurs ?
LUCAS : Seul.e, sauf si c’est en live bien sûr! Il y a des musiques « open » que j’aime mettre fort chez moi (quand je reçois des amis) mais que je n’écoute jamais en me baladant, et vice-versa. Notre musique est pour moi quelque chose qui, dans le meilleur des cas, s’écoute en marchant seul.e, pour se perdre dans ses pensées.
CLAIRE : Je pense aussi que nos morceaux s’écoutent plus facilement seul.e. Ils ont un côté assez introspectif. Par contre, lorsqu’on les joue en live, on aime les retravailler pour leur donner un caractère plus dansant, plus agressif.
- Qu’est-ce que 2020 vous inspire ?
Lucas : Apocalypse now !
Claire : La réalisation de beaux projets et l’impossibilité d’en réaliser certains à cause d’une période étrange à laquelle nous n’étions pas préparés. C’est une période avec des remises en question: on pense à l’avant, à l’après. Pour moi, 2020 inspire le changement.