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RETRIEVER a présenté son envoutant premier single Weekend Spiders ce 24 février 2021. Premier aperçu de leur EP Carnival Blues qui sortira en mai prochain. Le réalisateur Théo Le Sourd s’est parfaitement imprégné de l’ambiance du titre avec une mise en image délicate en pellicule. On a eu l’honneur de rencontrer les quatre membres du groupe pour parler de leur musique aux sonorités atmosphériques où chaque morceau provoque une expérience musicale, voire une « hallucination légère » . Si vous ne les connaissez pas encore, c ’est normal : vous êtes au bon endroit.
Qui fait quoi dans RETRIEVER ?
Marco (Marc-Antoine) : Je fais de la guitare, du clavier aussi, et enfin un peu les chœurs.
Jim : Moi, j’écris les textes. Je suis au chant et je fais un peu de guitare pour le live.
Nicolas : Je suis à la batterie, séquence et PC. Ça dépend un peu des jours (rires) !
Baptiste : Moi, je joue de la basse !
Comment le groupe s’est-il formé ?
Nicolas : En fait, on se connait depuis un moment. On a fait plusieurs projets ensemble à différentes périodes de nos vies. On a commencé il y a 1 an et demi tous les quatre ce nouveau projet. On a commencé l’enregistrement avant le premier confinement en décembre 2019 et après on a bossé chacun de notre côté.
Jim : Le processus a été un peu différent à cause du confinement mais ça a commencé comme un enregistrement ordinaire. Dans le sens où on est partis tous ensemble s’isoler dans un lieu. On a travaillé ensuite à distance et on s’est retrouvés pendant la petite période de non-confinement pendant l’été et on a finalisé l’EP comme ça.
Comment avez-vous choisi le nom du groupe ?
Nicolas : Mon grand-père avait un manoir qu’il a laissé à l’abandon. Un grand manoir avec six mètres de plafond et une grosse réverbe à Thimister, en Belgique. On y est allés en hiver : il n’y avait pas de chauffage, il y avait un peu d’électricité mais il ne fallait pas trop surcharger de machines. C’est là qu’on a enregistré.
Jim : Au moment où on enregistrait, il y avait un chien qui venait faire des tours autour de la baraque. J’imagine que c’était le chien du voisin. Et il y avait cette récurrence de son passage tous les jours. En rentrant à Paris, on se demandait quel était le fil conducteur, qu’est-ce qui pouvait nous unir autour d’un même concept ? À chaque fois, le chien revenait en tant que symbole, d’animal totem. D’où le nom de notre groupe, Retriever comme le Golden Retriever.
Comment définiriez-vous votre style musical ?
Jim : On a trois références qui nous définissent pas mal parce qu’elles sont assez larges au niveau du spectre. Il y a Roxy Music pour l’élégance, le romantisme, le côté synthé et expérimental par moment aussi. Ensuite, il y a Talk Talk.
Marco : Oui là, on a une filiation directe avec Talk Talk même si musicalement elle n’est pas évidente. Dans le texte de Weekend Spiders, il y a d’ailleurs un hommage à Mark Hollis, le chanteur qu’on adore et qui est une grande source d’inspiration pour nous. C’est un mélange de raffinement dans l’écriture et d’esthétisme sans que ce soit bavard. Moi, j’aime bien cette discrétion. Après, il y a Sade, vraiment des trucs assez easy. Parce que je ne trouve pas que ce soit un gros mot le easy listening quand c’est fait avec classe.
Nicolas : On cherchait un truc cocon aussi. On a essayé d’avoir des climats forts pensés sur un mood comme les vinyles se faisaient à l’époque. Tu rentrais chez toi, tu mettais le disque et tu rentrais dans une atmosphère. On avait envie de retrouver un truc où t’es bien, où tu ne te fais pas agresser.
Jim : Pour résumer c’est des climats fort, un canapé Chesterfield et un petit whisky ! (rires)
L’ambiance ressort d’ailleurs encore plus avec les images soignées du clip. Comment se sont déroulés l’écriture et la réalisation du clip ?
Jim : Simon de Profil de Face nous a présenté à distance à Théo Le Sourd. Il a adoré le morceau et a commencé à faire des ébauches de scénars. Il nous a ensuite envoyé des planches, et on a tout de suite adhéré. Lui aussi voulait mettre en avant une esthétique forte. Il voulait que ça se passe aux États-Unis, que ce soit lumineux, garder la thématique du chien aussi. Avoir un visuel avec une vraie narration et un message presque militant derrière, mais fait avec classe.
Nicolas : Il a voulu aussi tout faire en pellicule. Le grain est donc super fort. C’est pareil pour l’album, on a tout passé sur des bandes analogiques pour avoir un effet patiné du son, donc il y a un vrai lien.
Marco : Notre côté esthète a parfaitement fonctionné avec sa vision et sa façon de voir l’univers avec cette idée d’espace.
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Pouvez-vous nous parler un peu de l’univers des autres chansons présentes sur l’EP ?
Jim : On a voulu mettre en avant le côté climat fort, atmosphérique, au sens premier du terme. C’est ce qu’on a voulu appliquer sur les cinq titres pour qu’il y ait une homogénéité. En fait, c’était la première fois que je bossais comme ça pour l’écriture. Les ambiances étaient tellement fortes que les idées prenaient forme très vite pour la narration, pour déclencher à la fin comme des hallucinations légères.
Marco : Ce qui est intéressant c’est de voir les images posées sur la couleur que l’ambiance laisse. Comme pour Weekend Spiders, le son est lumineux alors que le texte parle de désamour d’une ville et d’une personne. On est en permanence dans les contrastes : enchanté et désenchanté. On se racontait aussi beaucoup nos rêves pendant un certain temps. Jim a fait beaucoup de collages de tout ça. Ce sont des thèmes assez simples avec beaucoup de métaphores et d’imagination. C’est un peu de l’impressionnisme moderne.
Jim : Il faut préciser aussi l’énorme travail de mix de Nico. L’identité sonore vient de là aussi. On ne l’a pas fait mixer par d’autres. On a tout fait de A à Z par nous-mêmes.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?
Nicolas : Là, on est en train de travailler sur l’album. Et on a potentiellement 27 démos qui sont déjà de très bons morceaux. On se prépare aussi pour des lives filmés.
Marco : On espère des vrais lives comme tous les musiciens. On a tellement envie de tourner aussi !
Nicolas : C’est vrai que ça fait deux semaines qu’on fait les répétitions pour les quelques sessions qu’il y a. Ça donne envie d’aller jusqu’au bout et de faire le full set. On est sur les starting-blocks là ! (rires) Les morceaux sont tellement agréables à jouer. Ils tiennent tout seul et ça nous permet d’être super fluide. Ils nous donnent aussi envie de les développer encore et même d’aller plus loin sur scène.
Jim : On aimerait bien aussi rebosser avec Théo sur un autre clip. À suivre…
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