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Léo, Stan, Greg et Bapt aka Rallye nous racontent leur voyage dans leurs émotions avec leur premier EP L’âge d’or, disponible début 2021. Amis d’enfance et amoureux de musique, ils créent leur univers, doux mélange entre rock psychédélique et pop. L’amour, sous toutes ses formes, rythme les inspirations de ce groupe. Des balades agréables à écouter et des clips intimistes comme Flower Girl nous transportent facilement dans leur monde, dans leur pied à terre de création. Si vous ne les connaissez pas, c’est normal : vous êtes au bon endroit.
Si vous deviez donner chacun un mot pour décrire Rallye, ce serait lequel ?
Amitié. C’est la base de tout. On ne peut pas parler du projet Rallye sans parler de notre relation intime. Fraternel. On s’est rencontré jeunes, au collège on a commencé à faire de la musique et on ne s’est jamais arrêté depuis. Groupe aussi, ça nous correspond bien. On compose ensemble, on est en osmose.
Si on décrit notre musique, ce serait plutôt le romantisme. On aime parler de choses simples, de nature, de relations.
Quelle est l’histoire de ce premier EP L’âge d’or ? Comment s’est passé la création ? Une anecdote ?
On est partis 10 jours s’isoler tous les 4 dans une maison en Normandie, c’est la première fois qu’on crée comme ça. C’est de cette autarcie que vient l’EP. On a sorti quelques singles avant mais c’est la première fois qu’on fait un projet, sur plusieurs morceaux. Le point de départ c’était à l’été 2019, on est partis en Corrèze pendant 3 semaines. On avait besoin de partir, de se déconnecter du rythme parisien. On a beaucoup expérimenté, vu plein de choses, le tout en étant seuls. On a pris le temps de travailler en faisant une dizaine de démos pour arriver à ce résultat. Ça a permis de faire des cheminements créatifs, d’approfondir des styles différents. On fait le bilan de ces voyages créatifs. L’EP aura 5 morceaux (c’est la première fois qu’on le confirme d’ailleurs !).
Vous parlez d’un voyage à travers cet EP et d’amour. Quelles sont les choses qui vous inspirent ?
Carrément ! Le plus intéressant est le rapport des êtres humains avec la nature. Ce qui compte beaucoup c’est aussi l’amitié qu’on a avec ceux qui nous entourent. On essaye de faire de la musique qui correspond à notre vie, à notre façon d’envisager le monde dans lequel on vit. Dans ce genre de projet, il y a des questionnements constants, on a envie d’approfondir, on essaye d’en parler. C’est Baptiste (le chanteur) qui est au démarrage du texte. Les histoires d’amour, de séparation d’amis, sont des choses assez universelles. On aime le côté simple et universel. Quand ce sont des textes plus personnels à Baptiste, on lui dit d’être encore plus sincère, quand ça nous touche plus tous les 4, on travaille ça ensemble.
Comment se passe la création d’un morceau ?
C’est souvent en écoutant des choses, en essayant des sons qu’on trouve chacun de notre côté, on arrive à trouver des moods qui nous intéressent. On part d’une base, des fois anciennes, on essaye de le moderniser. On cherche des mélodies, des rythmiques, on mélange tout ensuite. On commence tout le temps par l’instrumental, et la musique inspire le texte. Il y a une démarche souvent où c’est la batterie au début, puis les synthés, on cherche des choses qu’on n’a jamais faites. Le but du jeu c’est de réussir à créer de l’accident, de l’aléatoire. D’un seul coup on va enregistrer un instrument qui n’est pas “clean” par exemple, mais qui ajoute de la matière. On récupère des choses qui nous échappent. A la fin on ne veut pas savoir d’où les choses viennent, mais c’est l’idée de perdre le contrôle sur un morceau qui nous intéresse.
Vous avez tous les 4 un amour pour la musique, mais aussi pour l’image, comment pensez-vous vos clips ?
Le rapport est tellement étroit entre les deux. On a directement des images qui viennent avec les mélodies, les paroles. Par exemple Jef est très narratif, mais le clip plutôt littéral, c’était cool de l’envisager comme un mini-film, avec des séquences sans musique, avec une mise en scène. Alors que des morceaux comme Flower Girl, le clip est venu naturellement, on l’a tourné là où on est parti en vacances. C’est plus “fait-maison”, avec peu de matos, peu de gens. Ça collait bien à l’ambiance du morceau. On a tous fait des études dans ce domaine, on a toutes les clés en mains pour mettre en image la musique, on est bien entourés, et c’est un perpétuel flot d’idées et d’images qui viennent, c’est très stimulant. Ça permet d’avoir le contrôle sur l’image. Quand tu chantes en français, la musique est vite interprétée par les paroles, on peut plus proposer des moods proches de nos idées avec les images.
Un titre dont vous êtes tous les 4 les plus fiers ? Pourquoi ?
On est pas vraiment d’accord, ce serait difficile car les morceaux sont très différents. Symboliquement, le morceau Jef est un cap qu’on a passé ensemble. Ça représente bien l’énergie qu’on a mis dedans. Au moment où on l’a fait, c’était le premier aboutissement. Il y a tous nos potes dans le clip. C’est le premier projet qu’on a fait seuls de A à Z, on n’avait pas de label. C’est un de nos meilleurs souvenirs de nos jeunes vies (rires).
Vous parlez d’un besoin grandissant d’isolement, d’autarcie, comment gérez-vous ce besoin au quotidien ?
On ne le gère pas (rires). On compose moins quand on est dans le rythme de Paris. A notre âge quand tu vis dans la capitale, tout va vite, tu es très vite occupé. C’est dur de composer, ça prend beaucoup plus de temps. On continue à explorer des choses, mais c’est plus compliqué à aboutir. Mais il y a un temps pour tout. Là on se concentre plus sur les sorties des morceaux. L’autarcie c’est un peu à la mode en ce moment, donc on y reviendra après (rires).
Des projets pour la suite ?
Déjà on sort l’EP, c’est une sacrée aventure. Ensuite on espère en sortir d’autres, avoir des propositions de contrats ! (rires) Sinon on va faire la musique d’un film tourné au printemps. Ça va être l’occasion de faire de la musique sur des images. On l’avait déjà fait pour plusieurs courts-métrages, mais c’est bien de pouvoir mélanger son et image, d’essayer de nourrir d’autres choses. Les projets de scène sont complexes, on a très envie de jouer en live, même si c’est sans public, pouvoir jouer sur scène. Ça nous chamboule totalement, on voulait faire une tournée mondiale nous (rires). On est pas dans l’urgence, on peut bien faire les choses, bien sortir les morceaux, construire une fan base.
Quelque chose à ajouter ?
Il y a beaucoup d’artistes québécois qu’on aime bien, comme Les Louanges par exemple. Si on peut voyager un peu et voir d’autres musiciens francophones, ça serait génial !