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À la découverte de Catastrophe

À écouter sans plus tarder.

Par
Clémence Carayol
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S’ils ont été jusqu’à quinze sur scène, mais le groupe Catastrophe compte désormais six musiciens permanents : Carol, Arthur, Pierre, Blandine, Pablo et Bastien. Ils chantent en anglais aussi bien qu’en français — comme l’attestent leurs titres « Encore » et « Party in my pussy » — et se sont promis de ne jamais répéter deux fois le même concert. En cette rentrée 2020, le groupe signe sa première comédie musicale, « GONG! ». Si vous ne les connaissez pas encore, vous êtes au bon endroit. Rencontre.

Qui est derrière Catastrophe ?

Carol, Arthur, Pierre, Blandine, Pablo et Bastien composent Catastrophe, un groupe de musique qui s’est formé en 2016 à Paris. On a choisi le nom Catastrophe pour conjurer le sort. Ce nom nous faisait rire, et on voulait dé-diaboliser ce mot qu’on entend beaucoup aujourd’hui. Parce qu’on fait de la musique dans une époque hantée par le tragique, et qu’on veut garder les yeux ouverts là-dessus. Nous nous sommes rassemblés parce que nous avions le besoin de créer des évènements drôles et légèrement graves, gravement légers. L’envie de faire de la musique, de monter des projets éveillés et imprévisibles .

Comment décririez-vous votre rapport à la scène ?

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Pas un seul de nos concerts ne ressemble à un autre. On essaye de ne jamais faire deux fois la même chose — c’est cette idée qui nous tient liés. Ça, et la joie de la scène! Sur scène, on a été jusqu’à quinze, puis on s’est sédimentés en un groupe de six musiciens. Carol, Arthur, Pierre, Blandine, Pablo et Bastien. Nous avons joué d’abord plusieurs revues chez Madame Arthur, un cabaret transformiste de Pigalle à Paris, et créé un opéra dans un squat. Nous avons aussi joué dans des forêts, sur des toits, en festivals. On a aussi tourné une vidéo en Pologne, reconstitué mai 68 en Allemagne, créé un morceau — intitulé Bruce Lee — avec 80 enfants des quartiers nords de Marseille, écrit une comédie musicale, «GONG!», qui sortira le 11 septembre dans les bacs.

C’est quoi, pour vous, un concert mémorable ?

Un concert réussi est toujours le fruit d’une rencontre avec un public. Celui qui, à nos yeux, a été le plus fort s’est déroulé en Pologne, à Varsovie devant un public de Polonais qui s’attendaient à voir du rock pur et dur. Le public, d’abord indifférent, s’est vite montré complètement ivre et excité par la musique. Ils ont fini par danser dans tous les sens en hurlant des choses qu’on ne comprenait pas. C’était un concert joyeux, étrangement punk et multilingue, où la musique s’est révélée être le meilleur des langages communs. On puise notre inspiration aussi bien chez David Byrne que chez Childish Gambino ou encore Liza Minelli, mais aussi dans le silence ou dans une mèche de cheveux.

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Est-il facile de vivre de sa musique aujourd’hui en France ?

Etre musicien aujourd’hui en France est un paradis difficile : beaucoup d’efforts, mêlés à beaucoup de joie. Etre musicien aujourd’hui, c’est devoir être multi-tâches. Les casquettes sont nombreuses : graphisme, photo, community-management, stylisme et écriture doivent s’articuler — et c’est à la fois passionnant et épuisant. On apprend beaucoup de choses, on transpire, on a des courbatures et on bricole. On télécharge illégalement des logiciels de graphisme et de montage vidéo. On essaye de faire beaucoup avec des moyens modestes. Mais aussi, surtout : on a la chance de s’amuser.