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Pas de nom de scène, pas de triche. L‘artiste aime les prises de risques. Le lancement de son single Nuit Blanche nous donne un aperçu de ses talents. C’est brut, profond, soigné. On avait envie d’en connaitre plus sur Carole Pelé. Si vous ne la connaissez pas encore, c’est normal : vous êtes au bon endroit.
Comment te décrirais-tu en quelques mots ?
Je me situe dans le mouvement de la pop urbaine, une branche du rap mélangeant hip-hop et pop. Je raconte mes expériences dans mes chansons. Ça me procure une forme de délivrance. Quand je mets en mots, je donne un sens et ça me fait du bien.
Au départ, tu es journaliste, comment es-tu arrivée à la musique ?
Ça a été une véritable quête. J’ai travaillé en tant que journaliste reporter d’images pendant un an et demi. Depuis toujours, j’avais envie d’être artiste. J‘ai été reçue aux Beaux-Arts et la musique est arrivée par le chant. Ensuite, j’ai eu envie de créer un projet global. Vidéo, graphisme, photographie, stylisme : je cherche à construire une image artistique complète.
Tu utilises l’écriture automatique pour tes chansons, peux-tu nous expliquer cette technique ?
Je réfléchis et je parle beaucoup toute seule ! (rires) Je note des idées sur un carnet. Ensuite, elles infusent et prennent forme. Ça peut venir partout, chez moi, dans le métro, sous la pluie. C’est comme une effervescence mentale. Ça dure entre 20 et 40 minutes. C’est un peu incontrôlable… C’est un condensé et souvent, ça prend la forme d’une révélation.
Quelles sont tes inspirations musicales ?
Le groupe qui m’a donné le plus envie de faire ça, c’est FAUVE. Je respecte beaucoup artistiquement Kae Tempest aussi. Dans un autre style, j’aime ce que fait Chilla. J’ai un mur avec toutes mes références style spoken word : Odezenne, Camille, et Stromae y sont également présents.
Peux-tu nous parler du tournage du clip de Nuit Blanche ?
Ça été une histoire folle ! On a mis sept mois à tourner le clip. On a un peu joué aux têtes brulées… On a tourné sur un chantier de manière illégale. Pour la scène du charbon, ça nous a pris des jours. Quand j’ai des moments de doutes, je me souviens de ce qu’on a vécus ensemble. Je veux continuer avec cette équipe, mais il faut qu’ils me supportent encore (rires).
Quel est le titre dont tu es le plus fière ?
Faut que j’te parle. Je le trouve radical, audacieux dans sa proposition. Le texte est fort. Il est court et déstructuré. Nuit Blanche, j’en suis très fière aussi. C’est la première instru que Draco dans ta face m’a envoyé et qu’on a retravaillé ensemble. Ce titre m’a aidé à trouver l’identité que je cherchais. En substance, il y a tout : de la voix parlée, chantée et le côté kické, rappé.
Comment tu vis la pandémie ? Quels sont tes futurs projets ?
Renoncer à une première partie d’ « Essonne en scène » avec Roméo Elvis et d’autres supers artistes, ça m’a fait un peu mal. Pour 2021, je mets la gomme sur la préparation d’un nouveau live. Je vais aussi terminer le deuxième EP. Je suis plutôt optimiste.