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À la découverte de Bleu Lune

Montez le son.

Par
Romain Amichaud
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Son EP Trop tard pour le moment vient de sortir et l’auteur-compositeur-interprète y livre des chansons authentiques, en toute humilité. Tout part de ses textes sculptés et transportés par une voix profonde à la manière de son idole, Alain Bashung. Depuis son home-studio et accompagné des cordes de la violoniste Caroline Lalancette, il a puisé dans son vécu son inspiration pour enregistrer cet EP sincère. Si vous ne le connaissez pas encore, c’est normal : vous êtes au bon endroit.

Quel est ton parcours musical et l’histoire de Bleu Lune ?

J’avais un groupe qui s’appelait Absinte dans les années 2000, très rock dans une veine Noir Désir, avec un côté un peu The Cure ou Pink Floyd. On a fait deux albums. Ensuite, j’ai posé mes guitares pour élever mes filles. J’ai toujours continué à écrire. Mes amis me disaient de refaire des chansons. Avec ma femme, Caroline Lalancette, violoniste professionnelle, on a commencé à jouer ensemble et ça a vraiment donné la petite touche particulière. Ce côté classique avec ce côté plutôt chanson guitare et voix. Ça m’a donné envie d’avancer et rapidement, on est arrivé à créer quelques titres.

Quelles sont tes influences musicales ?

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J’ai un peu vécu donc j’ai eu le temps d’écouter pas mal de choses (rires )! J’ai une base très rock qui part des années 50 en passant par Chet Baker, Elvis Presley, Gene Vincent, et les Beatles, bien évidemment. Il y a aussi un groupe génial belge Deus : Ian Caple qui a mixé notre disque avait d’ailleurs mixé leur premier album. Et puis surtout Alain Bashung, qui avait selon moi une vraie démarche poétique, il était un véritable chercheur. Il travaillait avec des textes à tiroirs avec différents niveaux de lecture, c’est quelque chose qui m’a complètement fasciné.

Quelles ont été tes inspirations pour écriture les textes de cet EP ?

Chacun peut se raconter une histoire avec mes textes, tout n’est pas très premier degré. II y a différents sens. J’ai toujours été intéressé par la poésie aussi. J’adore Gérard De Nerval, Vers doré est un texte absolument incroyable et hyper visionnaire pour le rapport de l’Homme à la nature par exemple, à l’écologie aussi. Je l’ai mis en musique, la mélodie s’est offerte à moi avec les différentes contraintes liées au texte et j’ai choisi de garder le titre du poème. J’ai fait une chanson d’amour aussi Serum, c’était une première pour moi. J’avais peur de me rater avant. Et puis pour écrire une chanson d’amour, il faut être amoureux et comme c’est le cas, je me suis lancé. Je suis parti de la phrase « personne n’appartient à personne » pour me lancer dans l’écriture de cette chanson. Souvent, mes chansons viennent comme ça, grâce aux mots.

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Tes clips Serum et Tout ont été filmés en bord de mer. Ça ressemble beaucoup à ma Normandie natale, vous avez tourné ça où ?

Oui c’est pas très loin, en effet ! C’était vers Paimpol en Bretagne. Un petit endroit secret, bienheureux. Pour cet endroit, j’ai fait confiance à la vie, aux accidents et aux rencontres comme à mon habitude. On était parti avec des amis là-bas pour faire des photos. Avec Amélie Chopinet, entre autres, qui a d’ailleurs fait les photos de la pochette, c’est une artiste d’une intuition et d’une poésie un peu dingue. Avec aussi Frédéric Perrot, qui vient de sortir un roman génial, Pour une heure oubliée. Et enfin, mon vieil ami Kris Roy, du groupe Perfect Idiots, qui a co-produit l’EP, était là aussi. On est parti en se disant que ça serait cool de filmer un clip. Et on a fait les deux clips comme ça, de manière très souple. On va d’ailleurs faire clipper la chanson Rien avec Najar et Perrot, on leur donne carte blanche. On a d’autres titres en anglais, et j’ai écrit des nouveaux titres depuis. Mon idée, c’est vraiment de faire un album. Mon rêve serait de faire un vinyle, pour en avoir un en tant que collectionneur aussi.

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Quelles seraient tes collaborations rêvées ?

En rêve total, Paul Mc Cartney, Davild Gilmour ou Neil Young. Je suis sûr qu’humainement en plus, ils sont très classes. Mais je crois que je serai trop impressionné, je ne saurais même pas quoi leur dire (rires) ! Vu mon âge avancé, il y en a aussi qui sont décédés comme Leonard Cohen et Serge Gainsbourg. Enfin, je pense que j’adorerais bosser avec Benjamin Biolay ou Yann Tiersen.

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

Le temps et l’argent ! J’ai enregistré les sept titres pendant le premier confinement. J’ai tenté un coup un peu dingue, je l’ai envoyé à Ian Caple via Messenger. C’est un compositeur que j’adore qui a travaillé sur l’album Fantaisie militaire d’Alain Bashung, le graal pour moi et récompensé aux Victoires de la musique. Il a aussi fait les quatre derniers albums de Jacques Higelin, quelqu’un qui m’a aussi énormément touché. Et il m’a répondu qu’il était ok. Je n’avais pas trop réfléchi, je me suis dit : « Merde, ça va me coûter une fortune ! ». Il a été super cool, très classe, c’était une grande chance de pouvoir travailler avec lui. Maintenant, les chansons sont là. L’idée avec l’EP était aussi de jeter les dés et de voir sur quoi ça tombe pour pouvoir faire plus. On aimerait aussi pouvoir défendre le projet sur scène, c’est très important. Soyons clairs : ce qu’on fait n’est pas du tout à la mode, il n’y a pas de boîtes à rythme, ni d’autotune. Je voulais faire quelque chose de très honnête sans avoir des velléités de plaire.

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