7 films que vous avez peut-être ratés en octobre

Certes, on attend toujours que les premières feuilles mortes veuillent enfin tomber, mais l’automne est bien là. Ce qui veut dire que la saison des romances, des films d’horreur et des sessions ciné sous le plaid est enfin ouverte… Alors si vous avez raté les films ci-dessous, courez les rattraper.

Si vous voulez une romance drôle et révolutionnaire… Bros

Bros est présentée comme « la première comédie romantique gay produite par un grand studio » (en l’occurence, Universal). Dans cette romcom pleine de cœur et de répartie, un podcasteur new yorkais nommé Bobby tombe progressivement amoureux d’un avocat bodybuildé et terrifié par l’engagement. Le scénariste et acteur principal, Billy Eichner, règle ses comptes avec Hollywood : son récit méta satirise joyeusement la manière dont les récits LGBT sont encore présentés dans la pop culture. Avec son casting principal exclusivement queer, Bros aborde aussi les dissenssions au sein de la communauté, le body shaming et les standards de beauté inatteignables pour les hommes gays, ou encore l’homophobie internalisée. Le tout avec du charme et de l’humour à revendre.

Sorti aux États-Unis il y a quelques semaines, le film n’est pour l’instant pas parvenu à rentrer dans ses frais, avec des scores très décevants au box office. Alors si vous voulez soutenir une comédie feel-good, pertinente et foncièrement queer, rendez-vous en salles.

Dans ce superbe film, Sandra (Léa Seydoux), mère célibataire, traverse deux séismes simultanés : la maladie de son père qui doit être placé en Ehpad, et le début d’une histoire d’amour complexe et foudroyante, avec un ancien ami qu’elle avait perdu de vue. Mia Hansen-Løve prouve une nouvelle fois sa capacité à saisir et sublimer les expériences universelles de la vie : l’amour, la mort, la transmission. Avec la finesse et la douceur qui la caractérisent, la cinéaste livre ainsi un nouveau film bouleversant, incarné par une Léa Seydoux plus touchante que jamais.

Présenté en compétition au festival de Cannes, le tout dernier film de Jerzy Skolimowski est certainement une des propositions les plus uniques et radicales de l’année. Cette relecture moderne d‘Au Hasard Balthazar suit effectivement les déambulations d’un âne, soumis à l’exploitation et à la cruauté humaine. Avec une photographie à couper le souffle (et très peu de dialogues, forcément), le film soumet notre héros ongulé à de multiples aventures de plus en plus rocambolesques – à un moment, on croise même Isabelle Huppert. Si vous en avez marre des films bavards (et de la nature humaine), c’est sans doute le film qu’il vous faut.

Dans ce film également présenté en compétition au festival de Cannes 2022, la xénophobie d’un petit village roumain prend des proportions de plus en plus violentes et inquiétantes, lorsque l’usine du coin décide d’embaucher des ouvriers étrangers. Cristian Mungiu (4 mois, 3 semaines, 2 jours) livre un nouveau thriller politique à la mise en scène implacable – notamment dans une scène de conseil municipal, filmée en plan séquence, où les tensions sourdes qui animent la ville finissent par éclater au grand jour.

Barbare (Disney+)

Vous avez déjà vu tous les classiques de l’horreur disponibles en streaming ? Jetez donc un œil à ce premier film, réalisé en solo par Zach Cregger, et fraîchement sorti sur Disney+. De passage dans la ville de Detroit pour un entretien d’embauche, Tess arrive devant son Airbnb en pleine nuit… Et va de déconvenue en déconvenue. Avec une réalisation maîtrisée qui tire le maximum de tension de ses décors sombres et exigus, Barbare est un film d’horreur surprenant, et parfois sacrément terrifiant. Surtout si vous avez peur du noir, des caves sombres, et des Airbnb sordides.

The African Desperate (Mubi)

Lorsqu’on la rencontre, Palace vient d’obtenir son diplôme des beaux-arts dans une fac élitiste du Nord-Est des États-Unis, et elle a l’air méga-blasée. Le film de l’artiste américaine Martine Syms suit la jeune femme lors de ses dernières 24 heures sur le campus, d’une réunion gênante avec ses profs blancs jusque dans une soirée de plus en plus déjantée. Cette comédie mordante, loufoque et inventive, dresse un portrait peu flatteur du monde de l’art contemporain, et croque mieux qu’aucune autre l’errance idéologique et existentielle des millennials. À la fois touchante et hilarante, Diamond Stingily crève l’écran dans le rôle principal.

Si vous cherchez une comédie musicale époustouflante avec un casting bilingue, des décors sublimes, des robes colorées et des jolis garçons… West Side Story (Canal+)

Steven Spielberg signe l’un de ses plus beaux films avec cette adaptation vibrante du classique de la comédie musicale américaine. Avec l’excellent scénario de Tony Kushner et un casting latino sans brownface (ce qui n’était pas le cas dans le film de 1961), Spielberg modernise le musical et souligne ses enjeux politiques, tout en sublimant la musique originale de Stephen Sondheim et Leonard Bernstein. Quant aux performances, elles sont époustouflantes, notamment celles de trois révélations : Mike Faist, Rachel Zegler, et Ariana DeBose, oscarisée pour le rôle d’Anita. Ce chef d’œuvre moderne, qui n’a pas reçu un dixième de l’attention et du succès qu’il méritait lors de sa sortie en salles, est disponible sur Canal+ depuis quelques semaines. Alors si vous ne l’avez pas encore découvert, n’attendez plus.