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6 films que vous avez peut-être ratés en mai

Si vous voulez voir autre chose que Tom Cruise qui pilote des avions, vous êtes au bon endroit.

Par
Anaïs Bordages
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En mai, on vous a parlé de tous les merveilleux films découverts au festival de Cannes. Mais il n’y a pas que la Croisette dans la vie, y a les salles aussi. Voici quelques belles sorties qui auraient pu échapper à votre radar le mois dernier.

À voir en salles

Tranchées, un documentaire puissant sur la guerre en Ukraine

En 2020, le journaliste Loup Bureau a passé plusieurs mois en immersion dans des tranchées du Donbass, pour y filmer la guerre qui oppose depuis 2014 les séparatistes pro-russes et l’armée ukrainienne. Filmés en noir et blanc, ces dédales creusés par les Ukrainiens semblent tout droit sortis d’une autre époque – et c’est précisément le propos du film, qui rend terriblement tangible la nature archaïque de ce conflit situé à quelques heures de chez nous.

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Des combats, il y en a, mais c’est surtout l’ennui, la peur et l’incertitude que raconte Tranchées. Avec un sens du cadre précis, et un format 4/3 qui accentue le sentiment de promiscuité, le réalisateur observe ce conflit qui s’enlise. Il montre aussi, avec pudeur et respect, son impact délétère sur la santé physique et mentale des soldats, dont certains se sont engagés à un très jeune âge. Un documentaire puissant, accompagné d’une superbe musique composée par Gustave Rudman.

Il Buco, un ovni cinématographique

Il Buco, « le trou » en italien, raconte la découverte et l’exploration, en 1961, de l’abîme de Bifurto, un des lieux les plus profonds au monde. Au fil d’une reconstitution méthodique, le film de Michelangelo Frammartino nous emmène ainsi 683 mètres sous-terre, alors qu’au Nord de l’Italie, le plus grand gratte-ciel d’Europe est en train d’être construit, permettant à l’homme de monter plus haut qu’il n’avait jamais été. Dépourvu presque entièrement de dialogues, et avec un remarquable travail sur le son et la photographie, Il Buco est une expérience sensorielle captivante, une plongée parfois claustrophobe, parfois méditative dans les profondeurs de la terre. Le genre de films pour lesquels le grand écran existe.

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The Northman, une histoire de vengeance entre vikings

Après The Witch et The Lighthouse, Robert Eggers pousse encore un peu plus loin son amour de la reconstitution historique teintée d’horreur. Le cinéaste nous raconte ici la légende scandinave d’Amleth, un prince nordique du Xe siècle incarné par Alexander Skarsgård, qui décide de tuer son oncle, venger son père et sauver sa mère (si cela vous dit quelque chose, c’est normal. : c’est le récit qui a inspiré Hamlet).

The Northman est un conte sombre, un récit d’une brutalité sans compromis : les vikings du film sont « des hommes, des vrais » qui se prennent pour des loups, mangent des crânes bouillis, et distribuent des coups de boule à faire pâlir Zidane. Alexander Skarsgård livre une performance remarquable, dans le rôle d’un homme qui ne pleure jamais mais laisse finalement entrevoir, lors d’une scène bouleversante, toute sa sensibilité. Si The Northman n’a pas l’humour de The Lighthouse ni l’épure sublime de The Witch, ce film-monstre, intense et immersif, vaut malgré tout le détour.

Coupez, une bonne barre de rires

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Si tout ça ne vous paraît pas très funky, n’ayez crainte : le film d’ouverture du festival de Cannes 2022, à la fois comédie potache et réflexion méta, saura vous remonter le moral. Si vous n’avez jamais vu l’original, l’excellent Ne Coupez pas (disponible sur FilmoTV), il vaut mieux ne rien savoir sur le film avant de le découvrir. Et si vous l’avez vu, sachez que l’adaptation de Michel Hazanavicius lui offre un excellent complément. Coupez garde tous les gags et rebondissements qui ont fait le succès de l’original, mais y ajoute une nouvelle couche de pastiche, et un humour très hazanaviciesque (mention spéciale à Raphaël Quenard, dans le rôle d’un ingé-son aux intestins délicats). De Bérénice Bejo à Finnegan Oldfield en passant par Jean-Pascal Zadi et Matilda Lutz, le casting s’éclate, et nous avec.

Bonus streaming…

Si vous voulez du grand n’importe quoi

Malignant (Canal+)

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Il n’y a pas que dans Les Crimes du Futur que l’on trouve des excroissances cheloues. Dans son nouveau film présenté à Cannes 2022, David Cronenberg invente un monde dans lequel le sexe a été remplacé par la chirurgie, et où les personnages se font pousser des organes « non-régulé s». Malgré son atmosphère inquiétante et quelques scènes mémorables, le film nous a laissé avec un goût d’inabouti. Ce qui n’est pas du tout le cas de Malignant, film d’horreur complètement camp et perché de James Wan sorti en 2021. Une grande partie du plaisir réside dans ses surprises, qu’on ne voudrait surtout pas vous spoiler. Mais si vous voulez du gore, du frisson, et du grand n’importe quoi, faites-nous confiance.

Mieux que l’algorithme

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Si vous avez craqué sur Glen Powell dans Top Gun Maverick… Regardez Everybody Wants Some!!

Vous avez aimé son charme d’Américain typique nourri au maïs transgénique ? Vous avez cru défaillir lors de la scène de foot sur la plage ? Si vous n’avez pas encore eu le plaisir de regarder Everybody Wants Some!!, c’est le moment de découvrir le film qui a révélé tout le talent de Glen Powell. Plus de vingt ans après son film culte Génération Rebelle, Richard Linklater lui offre une sorte de suite spirituelle avec ce récit tout simple, sur des étudiants texans qui profitent de leurs derniers jours de liberté avant la rentrée. À base de parties de ping pong, virées en voiture et baignades estivales, Everybody Wants Some!! est un feel good absolu, porté par un casting au charme incandescent. Glen Powell, qui y tient son premier grand rôle de cinéma, joue un charmant idiot obsédé par les filles et la bière. Mais tout le casting y est à peu près aussi irrésistible: Zoey Deutch, Wyatt Russell, Blake Jenner, Tyler Hoechlin ou Ryan Guzman sont tous à craquer.

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