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5 mythes à propos du burnout

L'épuisement professionnel, ce grand incompris.

Par
Hugo Bastien
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Je sais pas pour vous, mais depuis quelques années, j’ai remarqué qu’il y avait une petite odeur d’épuisement qui flotte dans l’air. C’est subtil (nope) mais tout le monde tombe en burnout (comment ça, donc ???), au point où c’est presque rendu normal de raconter le sien à son entourage. Je l’ai d’ailleurs fait ici même récemment.

Bref, même si de plus en plus de gens vivent de l’épuisement professionnel et partagent leur expérience, beaucoup de mythes persistent sur le burnout.

EH BEN C’EST ICI QUE ÇA CESSE. Ensemble, détruisons ces préjugés, un sous-titre numéroté à la fois. Le troisième vous surprendra (lolz).

1- Le burnout, c’est pour les faibles

Nah, le burnout, c’est comme la diarrhée : ça peut arriver à tout le monde. Les gens qui font un burnout ne sont pas « faibles », paresseux ou en quête d’attention. Ils sont simplement épuisés.

J’ai le respect le plus ultime pour quiconque parvient à mettre son pied à terre et à demander de l’aide.

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Les raisons d’un surmenage professionnel peuvent être multiples. Ça peut venir de mauvaises habitudes de vie, oui, mais aussi de problèmes de santé mentale, d’une difficulté à imposer ses limites, d’une perte de contrôle de son horaire, d’un concours de circonstances, d’une culture d’entreprise ou d’un environnement de travail malsain, d’une surcharge de travail, etc. En gros, les facteurs qui causent l’épuisement professionnel sont multiples.

Le contexte qui mène au burnout est différent pour chacun.e d’entre nous, et n’il y a absolument rien de gênant ou de « faible » à demander une pause pour pouvoir se replacer. Au contraire, j’ai le respect le plus ultime pour quiconque parvient à mettre son pied à terre et à demander de l’aide. Ça, ça prend beaucoup de force.

2- Si je pars en arrêt de travail, mes collègues ne s’en sortiront pas sans moi

Au moment de quitter, c’était ma pensée : « Mon Dieu, est-ce que mon départ va mettre mes collègues dans la merde ? » Puis, une fois que j’étais parti, j’ai réalisé que la réponse était : « Oui, mais pas tant que ça. »

Désolé de vous l’apprendre, mais personne n’est irremplaçable. Même si un départ chamboule toujours les équipes quand ça arrive, tout le monde finit éventuellement par retomber sur ses pattes. Et au final, qu’est-ce qui est pire : un.e collègue qui prend une pause pour mieux revenir, ou quelqu’un qui continue à travailler tout en étant brûlé et qui fait des erreurs ?

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3- Le burnout, c’est des vacances payées

Encore une fois, non. C’est vrai que de l’extérieur, on peut se dire : « Wow, moi, si je partais en burnout, j’en profiterais pour partir en voyage. » Mais en réalité, lorsqu’on doit prendre une pause du genre, on n’a plus vraiment d’énergie pour quoi que ce soit.

Quelqu’un en épuisement professionnel n’aura pas la force d’aller faire du ski, ou d’aller visiter le monde en backpack. Personne ne profite de cette occasion pour s’offrir des vacances. Au contraire, ce qu’on fait pendant un arrêt de travail… c’est rien. Que dalle.

Même si on n’a pas le bras dans le plâtre, l’arrêt de travail pour un burnout reste un congé de maladie.

Le but est de se reposer et de comprendre comment on s’est retrouvé dans cette situation afin de faire les changements nécessaires pour que ça ne se reproduise plus.

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Même si on n’a pas le bras dans le plâtre, l’arrêt de travail pour un burnout reste un congé de maladie, et les gens l’utilisent pour guérir… Pas pour faire du surf.

4- Dans un mois, ça va aller

En commençant mon burnout, j’étais dans l’impression que ça ne durerait que quelques semaines. Je me souviens avoir dit à ma boss que d’ici un mois, je serais de retour sur mes pattes, prêt à affronter les nouveaux défis.

Je suis sûr que beaucoup d’autres personnes ont pensé la même chose. Mais la vérité, c’est que c’est en commençant notre congé de maladie, quand tout s’arrête enfin, que l’ampleur de notre fatigue et du stress accumulé refait surface.

Avant un arrêt de travail, on est au bout du rouleau, mais on ne réalise pas encore à quel point. Mais une fois que notre agenda s’est vidé, notre corps et notre tête ont enfin l’opportunité de tout relâcher, et c’est là qu’on s’effondre plus que jamais.

Et la pente est souvent beaucoup plus longue à remonter que ce qu’on anticipait. Ce qui prouve au passage l’utilité, justement, de s’arrêter pour mieux repartir une fois nos batteries rechargées.

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5- Je me sens déjà prêt.e à revenir au travail !

Finalement, bien qu’au début de notre arrêt de travail, on savoure le fait d’ENFIN prendre du temps pour soi, vient un moment où on a hâte de retourner au travail.

Après avoir passé quelques semaines ou mois à se reposer, on a repris de l’énergie, et on se sent prêt.e à affronter la vie de nouveau. C’est à ce moment qu’on se met à discuter avec notre employeur de notre potentiel retour au boulot.

Croyez-moi, l’endurance que vous aviez avant votre arrêt de travail ne sera plus la même.

La question du retour progressif se pose à cet instant, et souvent, nous fait hésiter. On se dit qu’après être parti.e aussi longtemps, ce serait la moindre des choses de recommencer dans le feu de l’action, de reprendre le flambeau le plus rapidement possible.

C’EST UNE ERREUR !

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Ce n’est pas parce que vous vous sentez plus en forme et plus reposé.e que vous êtes véritablement revenu.e dans la même forme qu’avant. Croyez-moi, l’endurance que vous aviez avant votre arrêt de travail ne sera plus la même. Alors, rendez-vous service et offrez-vous un retour progressif au travail.

Commencez graduellement, puis, si tout se passe bien, ajoutez une journée de plus par semaine, jusqu’à ce que vous soyez de retour à temps plein. Faites attention à vous, sans quoi vous retomberez plus rapidement que vous le pensez dans cet état qui vous a tant épuisé il y a quelques mois.

Et vous allez voir, un jour, alors que vous n’y penserez même plus, vous réaliserez que vous avez enfin retrouvé « l’ancien.ne vous », celui ou celle d’avant la pause.

Et au fond, c’est tout ce qui compte.