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5 films qui n’ont jamais vu le jour (et c’est trop dommage)

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Le monde du cinéma est vraiment impitoyable ! Retour sur 5 films annulés qu’on aurait bien aimé voir…

Mon frère Borat – Erkin Rakishev (trop risqué)

C’est peu dire que les Kazakhs n’ont pas apprécié le film Borat. Incarnant un ignoble personnage raciste, misogyne et obsédé sexuel, Sacha Baron Cohen y donnait une image grossière des habitants du Kazakhstan. Peu sensible à l’humour du film, les dirigeants du pays l’ont bien évidemment banni et menacé de poursuites.

«Borat a offensé notre nation. Peut-être que c’était juste pour la blague, mais il nous a insulté, nous a montré sales, comparé à des animaux.» Ces propos, on les doit à Erkin Rakishev, un réalisateur local particulièrement remonté qui a entrepris en 2010 une suite non autorisée du film, comme une réponse Kazakh à l’insulte américaine.

Le film devait raconter l’histoire d’un journaliste américain qui, après avoir vu le film Borat, décide de visiter le Kazakhstan pour retrouver le frère du personnage principal. Il découvre, à sa grande surprise, un pays particulièrement moderne et développé. Bref, un beau film de propagande, mais avec une touche délirante, à l’image de cette scène où le héros devait croiser Georges Bush et Oussama Ben Laden, tous deux internés dans un hôpital psychiatrique local !

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Après avoir tourné quelques scènes du film, le réalisateur se ravise finalement, conscient que son film ne pourrait probablement jamais sortir pour des questions de copyrights. On attend donc toujours la revanche des Kazakhs sur Hollywood !

Le petit Prince – Orson Welles & Walt Disney (trop d’orgueil)

En 1943, Orson Welles dévore en une nuit un petit livre de Saint-Exupéry tout juste publié aux Etats-Unis. Le Petit Prince n’est pas encore un phénomène littéraire mais Welles est déjà sous le charme. Le lendemain, il obtient auprès de l’auteur français les droits d’adaptation pour 12 500 dollars et écrit en quelques jours un premier scénario. Ce film, l’auteur de Citizen Kane l’imagine comme un mélange entre prises de vues réelles et animation dessinée. Il réalisera les premières (en se confiant le rôle du pilote) et proposera les secondes au roi du dessin animé : Walt Disney himself.

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Sûr de lui, il se rend dans les studios Disney à Burbank pour rencontrer le papa de Mickey… mais la discussion ne se déroule pas comme prévu. Les deux stars du cinéma sont des monstres d’orgueil et Disney clôt la conversation par ces mots : «il n’y a de place que pour un seul génie dans ce bureau».

Orson Welles claque la porte, range son scénario dans un placard et oublie Le Petit Prince.

Rahan – Christophe Gans (trop exotique)

Après la sortie du Pacte des Loups, Christophe Gans est le nouveau roi du cinéma français. 5 millions d’entrées en France, un joli succès aux USA, et surtout la preuve qu’il est possible de faire des films de genre populaires made in France. Il développe alors de nombreux projets ambitieux : Nemo (d’après Jules Verne), Corto Maltese (le personnage d’Hugo Pratt), les adaptations de Bob Morane, du manga Patlabor, du jeu-vidéo Onimusha

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Et également une version live action de Rahan, le personnage préhistorique culte pour lequel il envisage Mark Dacascos dans le rôle titre. Un projet dans la lignée de la Guerre du Feu, budgété à 40 millions d’euros, et que le producteur Marc de Pontavice décrit comme «un film sauvage et organique, un film d’atmosphère, avec une esthétique proche du documentaire».

Réponse frileuse des chaînes de télé françaises : «Pourquoi ils sont pas blancs ? Pourquoi ils parlent pas français ? Pourquoi ils sont tout nus ?»

Dégoûté, Christophe Gans lâche l’affaire.

Rahan s’ajoute à la longue liste des projets français avortés du réalisateur, qui partira finalement à Hollywood tourner Silent Hill. Dommage. La France est probablement passée à côté de son Spielberg national.

Les Montagnes Hallucinées – Guillermo del Toro (trop violent)

Une nouvelle culte de H.P Lovecraft, un sujet en or (une expédition en Arctique et la découverte d’une civilisation inconnue), un réalisateur visionnaire (Le Labyrinthe de Pan, c’est lui), Tom Cruise et James Cameron à la production, des concept arts spectaculaires… En 2011, toutes les étoiles semblent alignées pour la mise en chantier d’un grand film de science fiction. Les fans sont au top de la hype !

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Mais en mars 2011, à quelques mois du tournage, Universal pose une condition : le film doit être grand public. Inconcevable pour le studio de dépenser 150 millions de dollars pour un film interdit aux moins de 17 ans. Del Toro doit revoir sa copie, limiter la violence, modifier la fin trop sombre, ajouter un soupçon de romance…

«J’ai vraiment beaucoup pleuré ce week-end. J’étais dévasté», racontera-t-il plus tard. Intransigeant, le réalisateur n’accepte aucune concession et envoie le studio balader.

Albator – Olivier Dahan (trop ambitieux)

Le pirate de l’espace de Leiji Matsumoto, né dans les pages de mangas en 1969 puis popularisé dans les pays occidentaux par un dessin animé grand public, a fait rêver Olivier Dahan depuis son enfance. Après le triomphe international de La Môme, il pense avoir les épaules pour financer une adaptation sur grand écran. Un film en prise de vues réelles qu’il veut respectueux de l’univers original (l’acteur japonais Takeshi Kaneshiro est proposé pour revêtir la cape) et résolument moderne, avec les Daft Punk à la B.O.

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Le projet est hélas trop ambitieux pour les financiers français, et Olivier Dahan se tourne vers une comédie populaire anodine, Les Seigneurs.

L’adaptation d’Albator est un temps relancée en 2018, avec le réalisateur belge Olivier Van Hoofstrat (Dikkenek) aux commandes. Avant d’être à nouveau abandonnée. Quand ça veut pas…

Entretemps, les fans du pirate ont pu se consoler avec un long-métrage d’animation sorti en 2013.