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5 films meilleurs que le roman duquel ils sont adaptés: partie 2
Je lis beaucoup. Environ deux livres par semaine et principalement de la fiction.
Il y a une drôle d’aura de respect autour des gens qui lisent. Comme quoi ils sont plus éduqués et cultivés que les autres. Ce n’est pas toujours vrai. Ma relation avec les livres n’est pas si différente de celle que plusieurs personnes entretiennent avec Netflix. Je trouve juste ça plus agréable d’établir une relation à plus long terme avec une oeuvre d’art et surtout de la consommer à mon rythme: 8 ou 188 pages à la fois, au gré de mon humeur.
Mais c’est pas toujours nécessaire. Y’a des histoires qui se racontent mieux en deux heures qu’en 600 pages.
Ceci est la suite du premier article «5 films meilleurs que le roman duquel ils sont adaptés». Puisqu’il y en a beaucoup plus que cinq, voici d’autres cas célèbres où l’adaptation a amélioré l’oeuvre originale.
The Shining (1980)
Adaptés de: The Shining, de Stephen King
Le roi de l’horreur a crié au meurtre après avoir vu l’adaptation de son roman par le légendaire réalisateur Stanley Kubrick, mais il est probablement le seul. King a déploré qu’on ne faisait presque pas mention de l’alcoolisme du personnage principal, Jack Torrance, et que les éléments surnaturels avaient été mis en sourdine. C’est exactement pour ça que le Shining de Stanley Kubrick est supérieur à celui de King. Le rapport au surnaturel y est beaucoup plus ambigu et les humeurs de Jack plus imprévisibles. Le remplacement des animaux en haie par un labyrinthe est un autre coup de maître, remplaçant une des scènes les plus chiantes du roman par une scène d’horreur classique.
Die Hard (1988)
Adapté de: Nothing Lasts Forever, de Roderick Thorp
Peu de gens savent que Die Hard était tout d’abord un ROMAN… ou presque. Dans l’oeuvre de Roderick Thorp, le personnage principal est un vétéran de la deuxième guerre mondiale dans la cinquantaine avancée qui vient chercher SA FILLE pour Noël et non sa femme. Le gros méchant Anton Gruber y est aussi un terroriste et non un voleur prétentieux et opportuniste. L’histoire d’amour très ordinaire vécue dans des circonstances extraordinaires manque aussi cruellement au mélange. Il y a un côté monsieur Tout-le-Monde à John McClane que son alter ego littéraire Joe Leland ne dégage simplement pas. Nothing Lasts Forever n’est pas un mauvais roman, mais il n’arrive pas à la cheville du meilleur film de Noël de tous les temps.
The Crow (1994)
Adapté de: The Crow, de James O’Barr
Comme plusieurs personnes, j’ai découvert l’univers de The Crow en regardant son adaptation cinématographique. L’expérience est peut-être différente pour les onze personnes qui ont lu le roman graphique avant, mais le réalisateur Alex Proyas a coupé dans plusieurs détails inutiles et a donné à son film un sens du style qui lui est propre. L’adaptation est quand même relativement fidèle, mais sans la plupart des scènes de fesses et celle d’Eric Draven qui se coupe tout seul chez lui. Le Draven du regretté Brandon Lee est aussi relativement moins emo que celui imaginé par son créateur James O’Barr, malgré son costume qui aurait rendu jaloux le chanteur de My Chemical Romance.
Forrest Gump (1994)
Adapté de: Forrest Gump, de Winston Groom
Si vous connaissez déjà le film, lire le roman de Winston Groom sera une expérience très étrange et déstabilisante. Forrest Gump n’est pas… pas vraiment la même personne? Il est grand, costaud et n’est pas handicapé mentalement. Il est juste un peu simplet. Il fait beaucoup de choses qu’on ne voit pas dans le film, du genre: jouer dans un film ou ALLER DANS L’ESPACE (oui, vous avez bien lu). Ses aventures prennent des proportions tellement ridicules qu’on vient à perdre l’intimité de la relation au personnage si savamment exploitée par le film. Croyez-le ou non, Winston fantasmait tellement sur l’idée de faire faire n’importe quoi à Forrest Gump qu’il a même écrit une suite! Trop, c’est comme pas assez.
There Will Be Blood (2007)
Adapté de: Oil!, d’Upton Sinclair
Beaucoup d’entre nous (moi y compris) sont tombés sous le charme de There Will Be Blood en 2007. Transporté par mon enthousiasme, je suis allé m’acheter l’oeuvre originale après avoir vu le film et… ooooooooouuuff! C’est lourd. TRÈS lourd et quand même différent de l’adaptation de Paul Thomas Anderson. Originalement publié en 1926 par un auteur ouvertement socialiste, Oil! est une oeuvre beaucoup plus engagée et revendicatrice que son adaptation. L’adaptation d’Anderson est très libérale et on n’y retrouve pas grand-chose du roman au-delà de la prémisse. Anderson, Daniel Day-Lewis et Johnny Greenwood sont la principale raison du succès de There Will Be Blood. Non seulement ils ont modernisé le récit, mais lui ont aussi donné une atmosphère que le roman n’a simplement pas.