5 choses que j’ai apprises en regardant “A perfect match” sur Netflix

Il y a des jours où on se fait une petite rétrospective des films d’Ingmar Bergman, et d’autres où on préfère binge-watcher une émission de téléréalité, avachie dans son canapé. La télé-poubelle est au divertissement ce que les tacos français sont à la gastronomie : une possibilité aussi outrancière que scandaleuse, en même temps qu’une délicieuse promesse de réconfort après une rude semaine ou une soirée d’excès.

Et comme chez URBANIA, on se donne toujours beaucoup de mal pour vous satisfaire, on a visionné à votre place les 8 premiers épisodes d’un des nombreux programmes Netflix, qui recyclent les mêmes candidats d’une émission sur l’autre. Pourquoi me direz-vous ? Parce qu’on s’est dit que cette compétition, qui met en scène des couples artificiellement formés par la prod’, devait avoir des choses intéressantes à nous apprendre sur la télé d’aujourd’hui – et plus largement sur l’existence. Sans compter qu’il faut du courage pour être prêt.e à risquer une relation solide de moins de 24h avec le premier prétendant venu.

Les candidats masculins de télé-réalité sont toujours aussi prompts à tomber la chemise pour montrer leur plastique de rêve mais aujourd’hui, ils n’hésitent pas non plus à faire pleuvoir les mouchoirs. Loin du mâle alpha qui bombe les pectoraux à la moindre tentative d’approche de sa conjointe, les compétiteurs de Perfect Match sont étonnamment sensibles et à l’écoute des envies de leurs partenaires. Alors bien sûr, on ne va pas donner une médaille à chaque mec cis hétéro qui met du vernis, qui ne claque pas les portes dès qu’il se sent en danger ou qui ose pleurer devant une caméra, mais ça fait quand même du bien de constater que la masculinité toxique – n’en déplaise à Vincent Cassel – n’a plus la côte.

Un date sur la plage se transforme en initiation à l’oenologie, un action ou vérité en descentes de shots, et un après-midi pluvieux en 3ème occasion de la journée de rouler sous la table. On savait déjà que de l’autre côté de l’atlantique, comme ici, les boîtes de prod’ incitaient les candidat.es de téléréalité à boire davantage de téquila que de San-Pellegrino pour se désinhiber mais les USA n’ont pas la même législation sur la présence d’alcool à l’écran et ça se voit. Les concurrent.es de l’émission sont littéralement imbibé.es du soir au matin, comme des gros babas au rhum.

A croire que les candidat.es de l’émission abusent comme nous du bouton “avance rapide” de Netflix, mais pour leurs émotions. Sérieusement, si vous avez déjà eu peur d’un peu trop vous emballer après un seul rendez-vous, vous pouvez compter sur Dom, le beau gosse tatoué au cœur d’artichaut pour vous rassurer sur votre niveau d’intensité dans vos relations. Un “je t’aime” au bout de 8 jours et des promesses de loyauté éternelle : le jeune homme ne mentait pas lorsqu’il disait qu’il se donnait à fond dans ses histoires. Alors n’ayez plus jamais honte de vous la prochaine fois que vous chialerez votre mère parce que votre dernier match vous a bloqué.e après le second rencard.

Entre Shayne, qui a eu le coeur brisé 3 fois au cours de la même huitaine, et a vu toutes ses partenaires partir avec une autre personne, ou la redoutable Francesca, qui a décidé de mettre à l’épreuve les sentiments de ses prétendant.es, en changeant de partenaire à l’écran aussi vite que de culotte, les intrigues amoureuses de la villa sont plus compliquées à suivre que les magouilles des personnages de Game of Thrones. Mais ce renouvellement constant des duos dans le jeu est une belle leçon d’adaptation et de légèreté. L’antidote anti-déprime parfait après une rupture difficile. Car si Damian peut se remettre en une soirée d’avoir été relégué au rang de second choix alors qu’il filait le parfait amour depuis au moins un weekend avec Francesca, vous pouvez surmonter votre divorce.

Tels des intermittents de la duperie et de l’adultère, les candidat.es qui apparaissent dans les émissions de la plateforme vont d’un programme à l’autre au gré des besoins de la firme et des saisons. Les concurrent.es évoluent d’ailleurs tellement en vase-clos, qu’ils et elles se connaissaient avant même de se rencontrer dans le premier épisode. Entre l’entre-soi incestueux de fessiers galbés, et l’art de réinventer le crossover…