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4 heures de Wonder Woman, Batman and co, ça vaut vraiment le coup ?

Attention spoiler : oui.

Par
Marine Langlois
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Avant de parler de Zack Snyder’s Justice League – disponible depuis le 18 mars en VOD et bientôt sur OCS – il faut revenir un peu en arrière. L’histoire des coulisses du film Justice League est fascinante. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec l’univers des super-héros, la Justice League est à DC ce que les Avengers sont à Marvel : une équipe de ses héros les plus emblématiques. Vous y retrouvez Superman, Wonder Woman, Batman, The Flash, Aquaman, etc. Dans les comics DC, cette bande apparaît pour la première fois en 1960. Dans le DCEU (DC Extended Universe, bref les films DC), un premier long-métrage voit le jour en 2017.

Un tournage chaotique et toxique

Il est important de préciser que le tournage de Justice League n’a pas été de tout repos. Le projet est à l’origine entre les mains de Zack Snyder, chargé de construire l’univers DC au cinéma depuis Man of Steel en 2013. Mais après Batman V Superman : L’aube de la justice, le dernier épisode de la franchise, les relations entre Snyder et la Warner (qui possède DC) se tendent. Puis un autre événement tragique vient perturber le tournage de Justice League : le suicide d’Automn, la fille de Zack Snyder. Entre ses différences artistiques avec Warner et son deuil, le réalisateur n’a plus la force de se battre et claque la porte en mars 2017.

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Entre alors en scène Joss Whedon. Créateur de séries cultes comme Buffy contre les vampires ou Firefly, il est surtout le réalisateur des deux premiers films Avengers. En amenant un habitué des films de super-héros, Warner espère trouver un succès similaire à celui de Marvel. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Alors que la plupart des scènes ont déjà été tournées par Zack Snyder, Whedon réalise de nombreux reshoots et modifie complètement la structure du film. D’après Ray Fisher (l’interprète de Cyborg), il aurait aussi eu un comportement toxique sur le plateau, des faits depuis confirmés par beaucoup d’anciens collaborateurs de Whedon.

La campagne #ReleaseTheSnyderCut

Et le résultat final ? N’ayons pas peur des mots : c’est un bide complet. L’univers sombre et sérieux créé par Snyder dans les opus précédents n’a rien à voir avec la légèreté que Whedon a voulu apporter. En plus d’une ambiance étrange, les personnages ne sont pas développés et on peine à comprendre pourquoi ils s’allient pour combattre un méchant qui veut détruire la Terre (pour changer). Les fans se sentent trahis par cette version qui n’a rien à voir avec ce qu’on leur avait promis. Et quand les fans sont mécontents, que font-ils pour le meilleur ou pour le pire ? Ils vont sur les réseaux sociaux.

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Armés du hashtag #ReleaseTheSnyderCut, de nombreux internautes exigent de voir l’œuvre imaginée par Zack Snyder. Cette campagne prend de l’envergure quand des acteurs s’y mêlent : Gal Gadot (Wonder Woman) et même Ben Affleck (Batman). Certains fans ont un comportement toxique qui s’illustre par des menaces envers des employés de Warner. Zack Snyder s’est évidemment désolidarisé de cette démarche mais au final, la communauté de fans a bien le dernier mot. Warner Bros accepte de laisser Zack Snyder finir la postproduction du film et même de tourner des scènes supplémentaires à l’aide d’un beau chèque de 70 millions de dollars. Depuis le 18 mars, le monde peut enfin découvrir la version du maître.

Mais du coup le Snyder Cut, on regarde ?

Si vous n’avez pas peur de passer quatre heures devant votre écran (et bon, on n’est plus à ça prêt) : foncez. La version de Snyder est complètement différente de l’originale. Résumons les changements les plus importants : le format 4/3, la tête du méchant, la durée et bref, toute l’ambiance du film. Adieu les blagues pas drôles sur les seins de Wonder Woman, bienvenue dans un univers plus sombre. Des personnages effacés de la version de Whedon réapparaissent dans le Snyder Cut. D’autres membres de la League comme The Flash ou Cyborg gagnent en importance. Ce qui manquait terriblement au Justice League de 2017 était une raison de s’intéresser à ces super-héros que nous découvrons pour la première fois. Snyder leur donne plus le temps de se développer et nous donne l’occasion de nous attacher.

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Il est compliqué de résumer en quelques lignes toutes les différences entre les deux versions, surtout que l’une dure 4 heures. Ce qui est vraiment magique dans cette histoire, c’est de voir l’importance du montage au cinéma. Comment deux films complètement différents peuvent provenir d’un projet similaire. Le Snyder Cut n’est pas parfait et oui, très long. Mais après avoir vu Justice League (2017), on en sort comblé, satisfait et avec l’envie de voir la suite imaginée par Snyder. Alors pour répondre à notre question principale : oui, 4 heures de Wonder Woman, Batman and co, ça vaut le coup. Rien que pour l’histoire derrière ce film.